ISÈRE-NORD Bourgoin: l’auteur d’un tweet antisémite échappe à la peine de prison

Le tweet avait posté le 22 mai dernier. Le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme l’avait vu et déposé plainte.
«On est un groupe d’amis sur les réseaux sociaux, on s’amusait à s’envoyer des tweets tape-à-l’œil, choquants, dans le feu de l’action. Tout ça sans arrière-pensée, ce sont des conneries ».
«Je rigole de tout, j’aime l’humour noir »
Tout penaud à la barre, le jeune Berjallien, 19 ans, assure qu’il n’est pas antisémite. « Je rigole de tout, j’aime l’humour noir. Je ne suis pas croyant, je me moque de Dieu, de n’importe quelle confession, de n’importe quelle ethnie », tente le jeune homme qui plaide la « surenchère entre potes ».
Sa présence hier à la barre du tribunal correctionnel de Bourgoin-Jallieu, il la doit à l’envoi, le 22 mai dernier, d’un tweet antisémite, visible de tous, et qui n’était pas passé inaperçu. Le BNCVA, Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme, avait immédiatement déposé plainte auprès du parquet de Paris. Ouverte pour provocation à la discrimination, l’enquête avait permis d’identifier l’auteur.
Mais les enquêteurs n’étaient pas au bout de leur surprise, découvrant dans le téléphone portable du jeune homme des images particulièrement choquantes. Sur l’une, le jeune homme fume la chicha, avec pour seul commentaire : “Ça fume comme à Auschwitz”. Une autre encore montre un homme, une Kalachnikov dans les bras, posant le pied sur une tête coupée.
Aussi, les enquêteurs avaient sondé l’environnement du jeune homme, mais évacué rapidement l’hypothèse d’un quelconque activisme extrémiste.
Tout au long de l’audience, la présidente a fait preuve de pédagogie historique afin d’amener le jeune à une prise de conscience.
« Sa prise de conscience est intervenue lors de son interrogatoire. À l’issue de 35 heures de garde à vue, il a envoyé des messages d’excuses à la communauté juive », assure son avocate, tout en plaidant l’immaturité de son jeune client.
Alors que le ministère public n’a pas fait dans la demi-mesure, requérant 4 mois de prison ferme, le BNCVA, partie civile dans le dossier, assurait quant à lui que « l’intention affichée dans le tweet est extrêmement claire », tout en soulignant que « l’imbécillité est exactement le terreau qui a conduit à la Seconde Guerre mondiale ».
Au final, le jeune homme échappe à la prison, écopant de 140 heures de travail d’intérêt général et de 500 euros d’amende.
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