Hugues Aufray chante « Petit Simon » à la mémoire des enfants juifs

Hugues Aufray avait beau avoir la voix fragilisée par le pollen, il a tenu à être présent le 8 mai pour interpréter « Petit Simon » devant la stèle dédiée à la famille Anisten au Pré-Saint-Gervais (93). « Petit Simon », c’est l’histoire d’un enfant juif, comme celui que la mère d’Hugues Aufray a caché. Un enfant qui avait ensuite été arrêté par un SS. Soixante-dix ans plus tard, le chanteur avoue que c’est cet événement dramatique qui a fait de lui un homme.
source :
http://videos.leparisien.fr/video/hugues-aufray-chante-petit-simon-a-la-memoire-des-enfants-juifs-11-05-2015-x2psue5

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Hugues Aufray chante « Petit Simon » à la… par leparisien

Le Pré-Saint-Gervais, 1942. Raymond Anisten (à gauche) et son frère Bernard avaient 10 et 13 ans lorsqu’ils ont été raflés avec leur parents pour être emmenés au Vel d’Hiv.

source :
http://www.larenaissance-lebessin.fr/2015/05/07/une-stele-en-hommage-a-raymond-anisten-victime-de-la-rafle-du-vel-d%E2%80%99hiv/

Raymond Anisten était un de ces hommes qui portent le devoir de mémoire comme un étendard. De son arrivée dans le Bessin en 2000 jusqu’à son décès en 2010, il a été de toutes les cérémonies commémoratives. Il s’est aussi rendu d’école en lycée pour témoigner, raconter et faire savoir. Pour que l’oubli ne l’emporte pas, malgré le poids des années. Il a d’ailleurs reçu les Palmes académiques au lendemain de sa mort pour cet indéfectible travail de mémoire auprès des jeunes générations.
Ce vendredi 8 mai, une stèle sera inaugurée devant le 9 rue Henry Martin au Pré-Saint-Gervais, en région parisienne. Là même où il a été raflé avec sa famille le matin du 16 juillet 1942, pendant l’Occupation.
Raymond Anisten n’avait que dix ans quand il a vécu l’enfer du Vel d’Hiv. Dans un recueil de témoignages édité par la commune de La Cambe à l’occasion du 60e anniversaire du Débarquement, il a couché sur le papier ses douloureux souvenirs : « Ça criait dans le Vel d’Hiv, des gens se jetaient des gradins […] Parfois nous nous faisions tabasser. Il n’y avait aucun allemand mais des gardes mobiles et la police française ». Raymond est resté cinq ou six jours dans « la chaleur, la puanteur », avant de réussir à s’échapper avec son frère Bernard, de 3 ans son aîné, grâce à une diversion de leur père. Les deux enfants ont ensuite survécu grâce au courage d’un couple habitant Saint-Ouen-en-Belin dans la Sarthe. Auguste et Marie Landeau les ont en effet cachés de 1942 à 1945. Pour leur sécurité, ils ont changé de nom et se sont fait baptiser. Etre juif était mortel.
Cette histoire, Patricia Anisten la connaît par cœur. Son père lui a compté de nombreuses fois. A tel point que « j’ai toujours eu l’impression d’avoir été avec lui », avoue-t-elle. C’est pour lui rendre hommage, mais aussi pour poursuivre son combat contre l’oubli qu’elle a entrepris de faire ériger une plaque sur la maison où la famille Anisten a vécu de sombres heures. Finalement, c’est une stèle qui trône devant la bâtisse de la rue Henry-Martin au Pré-Saint-Gervais depuis quelques jours.
L’inauguration du mémorial se déroulera en présence de la femme de Raymond, Janine, qui fera le déplacement depuis La Cambe, de sa fille Patricia, à l’origine de cette démarche commémorative, ainsi que de son petit-fils, Jérémy-Raymond, qui a repris le flambeau de l’association qu’il a créé « Association nationale des enfants et petits-enfants des évadés et rescapés du Vel d’Hiv 16 juillet 1942 ». A cette occasion, « six élèves du collège Jean-Jacques Rousseau du Pré-Saint-Gervais liront le témoigne de Raymond, et le chanteur Hugues Aufray, qui le connaissait, chantera l’une de ses chansons, « Petit simon » ». Une chanson au refrain poignant et plein de sens : « Les étoiles ne sont pas toujours belles quand on les accroche sur le cœur ».

La stèle, installée en début de semaine au Pré-Saint-Gervais, a été inaugurée le vendredi 8 ma 2015