Goldnadel: «L’heure est à la repentance névrotique»

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L’avocat et chroniqueur dénonce une repentance ambiante qui se joue jusque sur les ondes du service public. La fin du progressisme n’est pas pour demain, juge-t-il.
Par Gilles William Goldnadel
Je viens de refermer le livre remarquable de Philippe de Villiers sur ces Gaulois réfractaires qui demandent des comptes au nouveau monde. Je ne peux que souscrire au terrible réquisitoire du procureur vendéen quant à la responsabilité impardonnable d’un pouvoir béat pour l’ouverture béante des frontières nationales au virus, puisque je l’ai fait mien à longueur de colonnes.
Mais si le vicomte réfractaire a une belle langue française, elle est aussi vertement gauloise pour dresser jour après jour et avec minutie l’inventaire impitoyable de la tragi-comédie que nous avons vécue et qui a fait des morts par centaines pour cause d’idéologie. Il faut absolument le lire. J’y reviendrai un autre jour, l’actualité présente me faisant hélas commande d’aborder le sujet qui m’oppose amicalement au fondateur du Puy-du-Fou.
Le voeu du réfractaire de sortir de la mémoire pénitentielle tient de l’immense piété.
Dans sa conclusion, Philippe de Villiers voit venir avec espérance, en même temps que la fin des limites, «la fin du progressisme». Et à la page ultime de sa conclusion, il forme ce fol et bel espoir: «Il faudra sortir les nouvelles générations de la mémoire pénitentielle où les ont plongés des bio-historiens qui sont devenus des médecins légistes. Mettons sous les yeux des enfants une histoire qui ne soit plus un tissu de noirceur, mais un livre d’heures.».
Cet espoir est formulé le 7 mai 2020. Il y a un mois et demi jour pour jour. Il se fonde sur le fait que désormais la France et les Français vont pouvoir tirer des conclusions de la folie du nouveau monde sans bornes ni frontières dans lequel nous ont précipité les idéologues mondialistes bornés. Mais c’était sans compter la puissance d’une idéologie mortifère et sans doute suicidaire.
Le simple catalogue médiatique hebdomadaire montre à quel point le voeu du réfractaire de sortir de la mémoire pénitentielle tient de l’immense piété. Il aura suffi de la surexploitation instrumentalisée d’un événement survenu à Minneapolis pour mettre la France à genoux et pas seulement sa police.

Gaston Monnerville aurait été offensé d’être ainsi essentialisé.
Ci-après ce catalogue non exhaustif qui montre combien l’heure est à la repentance névrotique:
Au journal d’Arte samedi soir, le président honni des États-Unis est vilipendé pour avoir programmé son meeting de campagne dans la ville de Tulsa. Celle-ci a connu dans les années 20 de terribles émeutes. Des noirs y ont été assassinés. Pourrais-je suggérer néanmoins à la chaîne franco-allemande dans ce cadre historico-géographique hystérique, que la chancelière Merkel siège à Berlin dans une ville où gouverna jadis l’Antéchrist moderne sans déchaîner autant de passions?
Ce même samedi soir au 20h de TF1, un reportage sans contrepoint sur des étudiants noirs qui veulent absolument appréhender dans leur dimension uniquement chromatique des personnalités françaises et noires. Comme le merveilleux Gaston Monnerville, président du Sénat et opposant distingué au pouvoir, à ses yeux excessifs, du général De Gaulle. J’ai eu l’honneur de le connaître du temps où j’étais l’avocat de la Licra au sein duquel ce grand esprit siégeait. J’affirme qu’il aurait été offensé d’être ainsi essentialisé. Comme encore Alexandre Dumas. Durant le reportage, un étudiant regrette qu’en France, au rebours des États-Unis, l’auteur des trois mousquetaires n’est pas appréhendé par sa couleur de peau. Pardon de ne pas voir Marcel Proust comme un écrivain juif.
Au même moment, sur France 2, visite guidée de la Nantes esclavagiste. De ces rues de négriers et de certains immeubles portant quelques hauts reliefs de tête d’esclaves stylisés. Un historien consulté a la charité de préférer l’explication à leur destruction.
France Inter préfère ouvrir son édition sur une manifestation, contre une éventuelle violence policière datée d’un an plutôt que sur un attentat terroriste londonien avéré commis la veille.
Le lendemain dimanche à 13 heures, France Inter préfère ouvrir son édition sur une manifestation, toujours à Nantes contre une éventuelle violence policière datée d’un an en cours de procédure judiciaire plutôt que sur un attentat terroriste londonien avéré commis la veille par un libyen.

Ce samedi, après que la parole fut donnée à Pascal Blanchard, historien anticolonialiste très engagé, dans son journal de 18 heures, la radio de service public relata à sa manière la tentative de déboulonnage à Lille d’une statue de Faidherbe par des Antifas à laquelle s’étaient opposé quelques individus. Version radiophonique: d’un côté «les antifascistes» de l’autre «des individus d’extrême droite». Seuls les «antifascistes» eurent droit au micro d’État.
Mais le morceau de bravoure de la semaine, toujours sur la même antenne, aura été incarné par l’interview de Kemi Seba, fondateur de la tribu Ka, réputé pour son racisme et son antisémitisme pathologique. Plus grave, l’intéressé qui se déchaîna contre la France fut banalement présenté par la chaîne comme un opposant ivoirien. À la suite de protestations, le directeur de l’information internationale de Radio France publia des regrets dont je cite quelques extraits :«La façon dont Kemi Seba a été présenté et introduit dans le reportage, pose problème et c’est une erreur de notre part. Le problème n’est pas tant de lui donner la parole, ce qu’il exprime au sujet de la France représente un vrai courant de pensée dans cette partie de l’Afrique. Son propos peut déranger mais ne nous semble pas poser non plus problème en soi. (…). En revanche, la façon dont l’extrait sonore a été introduit, pose en effet souci. Il aurait fallu replacer ses propos dans leur contexte plus large, expliquer en effet qu’il est plus qu’un simple activiste, et ses prises de positions antisémites et extrémistes auraient dû être rappelées…»

Ainsi, notre radio nationale ordinairement très antiraciste ne voit pas d’inconvénient à faire parler des antisémites avérés et reconnus. Il est donc des racismes plus tolérables que d’autres.
Pour conclure le débat crûment, je n’ai nulle envie de poser un genou à terre. Il ne m’est jamais venu à l’idée de m’excuser pour la colonisation européenne ni davantage de demander aux Arabes de s’amender pour celle de l’Espagne ou de la Judée. Quelque chose me dit que je ne rencontrerais pas un immense succès.
Nul non plus dans cette étrange et fantasmatique période de repentance pour les fautes ancestrales n’a l’idée toute aussi saugrenue d’exiger du monde arabo-islamique de mettre un genou à terre pour sa terrible traite esclavagiste des noirs et des chrétiens ou encore pour le terrorisme djihadiste.
Alors que le progressisme devenu fou, contrairement aux prévisions du trop rationnel Philippe de Villiers, semble de nouveau progresser dans la folie du racialisme, je souhaiterais laisser le mot de la fin à l’immense acteur Morgan Freeman

Alors qu’un journaliste lui demande «comment faire cesser le racisme»? La réponse de Morgan Freeman fuse: «En arrêtant d’en parler. Ne vous adressez pas à moi en tant que noir, je ne vous parlerai pas en tant que blanc. Parlons-nous de personne à personne.» Freeman, le bien nommé

Source :
https://www.lefigaro.fr/vox/societe/goldnadel-l-heure-est-a-la-repentance-nevrotique-20200622

happywheels

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  1. Franccomtois dit :

    souhaiterais laisser le mot de la fin à l’immense acteur Morgan Freeman

    Alors qu’un journaliste lui demande «comment faire cesser le racisme»? La réponse de Morgan Freeman fuse: «En arrêtant d’en parler. Ne vous adressez pas à moi en tant que noir, je ne vous parlerai pas en tant que blanc. Parlons-nous de personne à personne.» Freeman, le bien nommé.

    Monsieur Freeman a tout dit et je sais que bon nombre de noirs pensent comme lui.
    Je me rappelle d´une petite histoire avec une amie camerounaise.Quand je parle des miens,les Franccomtois je dis la tribu.Notre amie camerounaise attendait de la famille venant de Belgique,et moi je lui demande :
    -quand est-ce qu´elle arrive la tribu?
    Sur le coup elle ne l´a pas bien bien pris,aprés une simple explication tout c´est arrangé.

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