Goldnadel : « Le rachat de Twitter dérange la gauche car elle ne pourra peut-être plus imposer sa censure »
À la suite de l’acquisition du réseau social par le patron de Tesla, Elon Musk, l’avocat Gilles-William Goldnadel estime qu’il vaut mieux une liberté d’expression totale, même excessive, plutôt qu’un traitement de l’information partial et idéologisé.
Depuis que l’on a appris qu’Elon Musk rachète Twitter pour 44 milliards de dollars allait s’emparer de Twitter, la gauche médiatique et politique internationale a sonné le tocsin.
À l’entendre, l’oiseau bleu trop libéré allait être encagé dans une prison de haine. Ainsi, dans un paradoxe saisissant, Elizabeth Warren, la sénatrice démocrate extrêmement à gauche, expliquait sans rire que l’arrivée du nouveau propriétaire libertarien était un danger «pour la démocratie». Compte tenu, selon elle, des risques accrus en matière de messages racistes et de désinformation. Il est assez piquant de voir cette dame qui se sera inventé mensongèrement des origines amérindiennes par racialisme victimaire s’ériger, comme bien d’autres dans son camp, en parangon de la vérité et des bonnes manières médiatiques.
Nous ne nous ferons pas les chantres exaltés de la liberté totale et il nous est arrivé de saisir la justice française de messages de haine raciste puisque celle-ci, à rebours de la justice américaine, ne possède pas de premier amendement permissif. Et nous ne le regrettons pas dans son principe.
Mais il y a hélas les grands principes et les vilaines pratiques.
Et je viens dire ici, que sur ce terrain miné que je pratique, je préfère cent fois une liberté totale excessive qu’une liberté injuste à la tête du client.
Des exemples concrets valent mieux qu’une théorie abstraite.
À entendre la gauche sentencieuse, le système actuel serait plus satisfaisant que le système libertarien à craindre pour l’avenir. À voir. Il est vrai que Twitter fait le ménage. Mais un ménage qui ne nettoie pas aussi méthodiquement dans tous les coins. C’est ainsi que si mon client Jean Messiha s’est fait balayer de la toile bleue pour un message excessivement hostile à l’immigration, l’ayatollah Khamenei y est toujours présent en dépit de tous les signalements. Quand bien même il appelle à la destruction d’un État.
Pour prendre un exemple encore plus récent, on apprenait ce 29 avril que le journaliste militant Taha Bouhafs, probable candidat Insoumis à Vénissieux, avait relayé sur Twitter un message du prêcheur islamiste et antisémite Ekrima Sabri pour qui l’Holocauste est une «fable exploitée par Israël pour capter la solidarité internationale. Ce n’est pas ma faute si Hitler détestait les juifs d’ailleurs ils étaient détestés un peu partout».
La liberté de M. Sabri semble moins gêner la gauche sélective que celle de Messiha. Idem pour les modérateurs à modération variable.
Reste la «désinformation» à traquer. Comme si celle-ci était le monopole des réseaux sociaux. Ce n’est pas sur la Toile que les «fakes news» les plus notoires ont été propagées, mais dans des médias institutionnels, notamment de gauche.
Et pour dire la vérité, je crains les prétendus «mensonges» que voudraient interdire nos nouveaux censeurs. Qui prennent le scepticisme désormais comme un terrible défaut et complotent contre le complotisme. Interdit désormais de douter au pays de Descartes. Ainsi, dites à l’instar de Christian Gerondeau ( «Les 12 mensonges du GIEC», Ed. L’Artilleur ), que vous ne prenez pas tous les décrets des «experts» comme vérités d’évangile et vous serez incontinent décrété de «climato-scepticisme» et menacé d’autodafés par les grands prêtres de la religion écologique qui traquent l’hérésie.
Dites que vous ne pensez pas que la vaccination contre le Covid s’impose forcément à tous identiquement et vous serez taxé de «vaccino-sceptique» avec sanctions identiques, quand bien même vous vous vaccinez contre la grippe chaque année.
Souvenez-vous de ces «conspirationnistes» dénoncés qui avaient osé redouter ce Pacte de Marrakech en faveur de l’immigration qui n’était censé n’exister que dans leur imagination débridée. Quelques mois plus tard, un journaliste du Monde avait reconnu son utilité.
Et puis, il y a milliardaire et milliardaire. Certains ne devraient pas pouvoir acquérir des médias.
C’était du moins l’avis défendu sur France Inter mercredi à propos de Musk et Bolloré. Mais curieusement, leur point de vue était différent, s’agissant de Soros ou de Niel. D’ailleurs prenez garde de critiquer le premier sous peine de passer pour un antisémite. Je m’en garderai bien.
La gauche, autrefois libertaire, interdisant d’interdire, est aujourd’hui devenue la prêtresse la plus enflammée de la sainte Inquisition. De la mise à l’index sacrée. Anastasia avec des ciseaux à découper suivant les pointillés. Le Censeur inspiré qui trie le bon grain à moudre de l’ivraie à broyer.
Quand elle disait seule la pluie et le beau temps, il n’était pas question d’acheter un vilain parapluie. Mais les temps ont changé. Les réseaux sociaux et cette fâcheuse sphère la privent de son pouvoir, autrefois sans partage, d’occulter les faits qui la dérangent et focaliser sur ceux qui l’arrangent.
Alors vive les ciseaux aiguisés et mort à celui qui veut les remiser.
Source : © Gilles-William Goldnadel pour Dreuz.info
Aux USA la liberté d’expression est presque totale et il y a moins d’antisémitisme qu’en France.. Mais vous me direz, ce n’est pas difficile..
La justice américaine punit très sévèrement toute agression physique.