Gilles William Goldnadel : «Pourquoi LFI n’a pas sombré aux élections européennes»

By  |  5 Comments

Par Gilles william Goldnadel
Au lendemain du succès électoral du Rassemblement national en particulier et des droites en général, et de la décision présidentielle de dissoudre l’Assemblée nationale, la confusion est à son sommet.
Une confusion morale et intellectuelle. Le parti de la droite radicale est à nouveau montré du doigt et le Parti socialiste semble ne pas exclure de s’allier à la France insoumise. Pire encore : la tête de liste de cette dernière, Manon Aubry, s’autorisait dimanche à comparer le RN à Hitler. Alors même que son parti montre une connivence particulière pour un mouvement terroriste ayant commis le pire pogrom depuis la Shoah.
Une question s’impose donc : pour quelle étrange raison l’extrême gauche pro-islamiste n’est-elle pas définitivement décrétée infréquentable ? Avant l’explication politique, démographique et sociologique, commençons par une déploration morale.
Jamais un parti d’extrême gauche représenté à l’Assemblée nationale n’avait été aussi extrémiste. Je ne fais pas tant référence à ses prises de position politiques qu’au comportement de ses députés dans et hors de l’hémicycle.
Ses hautes extravagances dedans la chambre basse ne sont plus à décrire. À l’extérieur, et toujours ceints d’une écharpe tricolore qui servirait littéralement de passe-droit, les députés insoumis sont partout où l’on s’affranchit de la loi d’une République qu’ils prétendaient révérer autant que Robespierre avant de trahir la laïcité.
C’est le citoyen Éric Coquerel qui accompagne des migrants illégaux étrangers occuper la basilique Saint-Denis où gîtent nos rois de France. C’est Louis Boyard qui mène rue Saint-Guillaume des étudiants plus anti-israéliens que propalestiniens occuper Sciences Po. C’est le député David Guiraud qui qualifie de «cochon» et de «porc» un député israélite.
Bien plus grave encore, c’est pour l’instant en toute impunité que d’aucuns s’affichent ouvertement avec des membres du Hamas ou du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), classés officiellement organisations terroristes.
Leur complaisance avec la violence illégale des rues est ouvertement assumée. Qu’il s’agisse des manifestations politiques ou des émeutes. Inversement, ils tiennent la police française comme foncièrement raciste. Reprenant, finalement, ce que leurs devanciers gauchistes de Mai 68 disaient des CRS.
Cette attitude générale n’est pas seulement antirépublicaine ou antidémocratique. On est très loin de la question économique et sociale. Elle est, plus profondément, antifrançaise. Au sens non seulement culturel, mais aussi quasi-ethnique du terme. C’est dans ce cadre, que ce parti entend faire alliance avec la partie la plus radicale des banlieues islamisées et favoriser encore davantage l’immigration. Naïf celui qui n’y voit qu’une médiocre stratégie électoraliste.
Le président des Insoumis s’est fait le chantre du métissage, du mélange, de la «créolisation», qui correspond en ce XXIe siècle du racisme anti-blanc à l’obsession du sang pur du racisme de certains théoriciens occidentaux de la fin du XIX siècle.
C’est dans ce cadre obsessionnel de la disparition du blanc assumée, qu’il faut comprendre cette aversion pour le juif contemporain, ce regretté métèque apatride, blanchi sous le harnais national israélien.
Mutatis mutandis, seul le Parti communiste français de 1939 de Maurice Thorez, bientôt déserteur, avait fait montre d’un égal mépris pour la loi et les institutions républicaines. Il fut interdit après son approbation du pacte entre Staline et Hitler et que quelques-uns de ses membres se livrent à des actions de sabotage des entreprises d’armement françaises. Vinrent la défaite, l’occupation et les déportations.
Reste à savoir pour quelles raisons, précisément, malgré ses outrances, ses extravagances, sa violation des règles légales, des usages civilisationnels, et tout simplement des bonnes mœurs, le parti insoumis n’a pas été davantage réduit dans les urnes et, plus grave, ne fait pas l’objet de la même diabolisation sociale qu’a connue l’extrême droite lorsqu’elle s’affranchissait des règles morales élémentaires, notamment en matière d’antisémitisme. Cette diabolisation correspondant évidemment en régime laïc à la nécessaire protection de la partie du corps social sain.
Sans cette nécessaire mise à l’écart morale qui oblige le sympathisant à aller voter en rasant les murs, le parti extrémiste peut espérer sauver les meubles sans faire faillite. Et qui sait, même se refaire une santé par la grâce d’alliances malsaines.
Ce qui fut le cas ce dimanche. Et le dispensera de toute autocritique politique et encore moins de mortification morale et métaphysique.
La première raison qui explique le fait que la LFI n’ait pas sombré est évidemment démographique.
Ayant séduit la frange la plus radicale et déterminée de la population islamique, en la persuadant qu’elle était mal aimée, délaissée et maltraitée. En cultivant sa différence, en versant de l’huile gauchiste sur le feu islamiste dans tous les domaines, et avant tout la question antisioniste dont elle a réussi à faire sa préoccupation première, il était normal qu’elle reçoive un juste retour sur son investissement phénoménal. À ce titre, l’investissement Hassan aura payé sans trop devoir verser des dommages et intérêts. Force est de constater ici la partition partielle de la nation.
Mais si, précisément, l’intérêt communautariste a prévalu sur les dommages collatéraux, c’est parce que le système médiatique, pour des raisons idéologiques, n’est nullement entré en voie de diabolisation. Tout simplement parce qu’il existe au sein de celui-ci, aussi bien au sein de certains quotidiens qu’au sein de l’audiovisuel public une sociologie journalistique proche de la France insoumise.
Et que, notamment pour cette raison, il existe ce que j’appelle un «privilège rouge» qui excuse, protège et amortit les coups.
Le communisme, malgré les millions de morts qu’il a entraîné, n’a pas connu son Nuremberg, et c’est très précisément pour les mêmes raisons que Jean-Luc Mélenchon possède un édredon de protection.
Je ne résiste pas au désir de faire connaître à mon lecteur ces réflexions de Charles de Gaulle dans ses Discours et messages que j’ai retrouvées dans l’excellent ouvrage de François Kersaudy Dix faces cachées de communisme (Perrin, 2023). Ces lignes, qui s’appliquent à l’extrême gauche dans son entièreté, sont toujours de la même cruelle actualité : «Ces gens critiquent tout ce qui est officiel et national» évoquant aussi «l’intimidation, l’intoxication et la tyrannie exercées par des groupes organisés de longue main».
«Des groupes qui se révoltent contre la société moderne, contre la société de consommation, contre la société mécanique…Des groupes qui ne savent pas du tout d’ailleurs par quoi ils la remplaceraient, mais qui se délectent de négation, de destruction, de violence , d’anarchie». Tout cela «grâce à la mise en condition de l’opinion publique par la grande majorité des organes de presse et de radio».
Je ne me savais pas si gaullien. Et le général de redouter que «les fanatiques de la destruction, les doctrinaires de la négation, les spécialistes de la démagogie auraient beau jeu d’exploiter l’amertume pour provoquer l’agitation, sans que leur stérilité, qu’ils ont la dérisoire insolence d’appeler révolution puisse d’ailleurs tendre à rien d’autre qu’à tout dissoudre dans le néant, ou bien à pousser tout sous les broyeuses totalitaires».
Nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge rouge.
Source
https://www.lefigaro.fr/

happywheels

5 Commentaires

  1. David dit :

    Les communistes et l’extrême gauche malgré les apparences n’ont jamais été de bons patriotes .
    Le PC s’était allié à Staline lors de la signature du pacte germano soviétique..il a rejoint la résistance quand Hitler a attaqué la Russie lors de l’opération barbarossa .
    Et aujourd’hui que voit on ?
    Un Melanchon antisémite épousant les idées d’un Hamas terroriste et antisémite ne souhaitant que la destruction de notre petit État et la disparition du Peuple Juif .
    Voilà notre nouveau combat et celui de la France patriote….comme en 40 .

  2. David dit :

    GWG toujours aussi brillant et lucide .

  3. joseparis dit :

    C’est GWG qui devrait être président du Crif pour nous représenter.

  4. Massada dit :

    C’est GWG qui fait briller Cnews les soirs où il est présent.P.Praud le sait bien.
    Les prestations de GWG sont claires, précises et sans langue de bois comme on dit ici bas.
    Bref un bon gars.

Publier un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *