Gilles-William Goldnadel: «Des années 1970 à Guillaume Meurice, la même nazification du Juif»
En comparant le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou à «une sorte de nazi sans prépuce» sur France Inter, l’humoriste Guillaume Meurice s’inscrit dans une vieille tradition de l’antisionisme d’extrême gauche, explique notre chroniqueur.
Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Chaque semaine, il décrypte l’actualité pour FigaroVox.
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Dès l’annonce du pogrom le plus important commis depuis la Shoah et de la riposte d’Israël, je n’avais pas donné longtemps pour que l’État juif soit nazifié.
Nous y sommes. De la fausse plaisanterie d’un prétendu humoriste de service public d’extrême gauche aux croix gammées qui ont fleuri lors des manifestations islamo-gauchistes de samedi.
C’est que je connaissais mes classiques. Et la nazification d’Israël et des Juifs fait partie du corpus antisioniste habituel de cette gauche extrême depuis les années 1970, qui n’a jamais répugné à assimiler les CRS aux SS.
Dès l’instant où l’État juif, créé après la Shoah, utilise la force militaire brutale pour se défendre, on peut être assuré que le nazisme va lui être reproché.
L’un de ses théoriciens les plus constants reste Edwy Plenel. Nous ne le classerons pas dans la catégorie des antisémites mais plutôt dans celle, toute aussi dangereuse, des philosémites dépités. La Shoah est vécue par l’extrême gauche postchrétienne comme une seconde Crucifixion. Et le Juif martyr est la réincarnation de Jésus le Juif qui ne se défend ni ne sourit.
Dans ce contexte fantasmatique, les camarades de Plenel, s’ils adorent le Juif déporté, abhorrent l’Israélien en kaki qui a occis l’Oriental dans son État-nation occidental.
C’est donc sans surprise que nous retrouvons Edwy Plenel utiliser le concept de «génocide» qui serait infligé aux Palestiniens lors du présent conflit déclenché par le Hamas en faisant fi de toute réalité factuelle. Samedi 4 novembre, il a partagé, et traduit, ce tweet obsessionnel de facture classique émanant de l’ancien ministre des Finances grec Yanis Varoufakis : «Jusqu’où doit aller le nettoyage ethnique des Palestiniens par Israël avant que notre culpabilité collective tout à fait justifiée à l’égard de l’Holocauste (en tant qu’Européens) ne nous empêche plus de faire face au nettoyage ethnique des Palestiniens par Israël ?»
On remarquera que dans ce fantasme, toujours sans égard pour la réalité sur le terrain, on revient sur la Shoah commise par des Occidentaux mais on cache le grand pogrom commis par des Orientaux. Au cœur de ce déni : la détestation inconsciente de l’Occident judéo-chrétien et la vénération inverse de ceux qui ne le sont pas.
Cette plénélisation des esprits aura profondément imprimé sa marque depuis plusieurs décennies dans l’inconscient journalistique, jusqu’à entraîner aujourd’hui des réflexes pavloviens.
Dans ce cadre névrotique, le wokisme, peu amène envers le Juif, blanc, qui n’est pas «racisé» malgré ses états de sévices, peut être considéré comme la version modernisée de l’islamo-gauchisme de papa.
Dans ce contexte psycho-politique, Guillaume Meurice estime que le premier israélien est le dernier des nazis circoncis. Tout a été dit depuis que j’ai poussé le premier cri.
Nazifier un Juif est déjà écœurant. Mais le nazifier juste après un pogrom indescriptible est à vomir. La franchise nous oblige à écrire que notre «humoriste» de service public pour l’heure désavoué, mais non sanctionné par sa direction, n’est pas en grande infraction idéologique avec sa station radiophonique. J’ai rappelé à plusieurs reprises que Charline Vanhoenacker, sa collègje, avait inauguré le processus de nazification du Juif en dessinant finement de fines moustaches adolphines sur l’affiche d’un politicien israélite.
L’auteur de cet article ne prétend certainement pas à la neutralité, étant dans un des camps notoirement engagé, mais il s’essaie, autant que faire se peut, à l’honnêteté rationnelle en dépit du contexte émotionnel exceptionnel. Pour le dire sobrement, l’écoute pénible de nombreuses heures émanant des antennes publiques le conduit à confirmer ce biais idéologique gauchisant qui caractérise au demeurant incontestablement ces stations subventionnées au-delà du drame du Proche-Orient.
Concernant le traitement de celui-ci, on pourrait le résumer par un esprit critique particulièrement aiguisé, parfois fondé, concernant la partie israélienne qui contraste avec une absence de tout sens critique concernant ses adversaires. Cette position, dans laquelle on retrouve bien évidemment le tropisme idéologique anti-occidental, a pour conséquence concrète un manque cruel de pluralisme quant aux invités et une sélection arbitraire des informations accordant une équivalence de confiance entre une organisation terroriste innommée et un État démocratique agressé.
Bien entendu, la détestation d’Israël et de l’Occident n’est pas le monopole de l’extrême gauche politique, principalement Insoumise, ou médiatique, principalement publique .
L’immigration massive, puissamment facilitée par elles deux, a fait son œuvre et les lois de l’arithmétique sont cruelles. Parmi les millions d’immigrés islamiques, d’innombrables immigrés islamistes et antisémites. Mais qui ont été galvanisés et légitimés, sinon encouragés, précisément par la haine gauchisante d’Israël et de l’Occident dans le cadre d’une dialectique dynamique et infernale.
C’est sous cet empire maléfique que samedi, à Montpellier, dans le contexte de ces manifestations anti-israéliennes que l’on s’est plu à trouver calmes, un manifestant islamique aux accents révolutionnaires et anti-occidentaux, considérait avec ferveur le pogrom du 7 octobre comme une juste vengeance prometteuse : «Le battement d’ailes d’un papillon». La foule bigarrée, manifestement d’humeur poétique, applaudit l’expression métaphorique. Pour illustrer encore, pour autant que nécessaire, cet antisémitisme d’atmosphère désormais irrespirable, on songera à ce mannequin maghrébin qui se demanda publiquement si l’on devait accommoder les bébés juifs cuits au four avec du sel ou du poivre. Elle ressortit de sa garde à vue sans entraves. Comme est libre comme l’air mauvais l’imam de Beaucaire qui, reprenant la Charte du Hamas et un adage islamique, invitait à tuer tout Juif dissimulé derrière un rocher.
C’est donc dans cette atmosphère délétère que le président de la République semble infléchir son discours chaque jour. Au lendemain du pogrom dont le souvenir semble s’estomper avec vélocité, il en était à vouloir monter une coalition pour éradiquer le Hamas. La priorité était également donnée à la libération des otages. Le voilà trois semaines plus tard à demander uniquement une pause humanitaire qui profiterait au Hamas sans exiger au préalable leur très humanitaire libération.
Quant à la riposte d’Israël il voudrait, en même temps, lui reconnaître le droit théorique de se défendre tout en l’empêchant pratiquement. Ce serait, sur le terrain, donner la victoire à ceux qui prennent en otages et les Juifs et leur propre peuple.
Si, comme je le crains, cette posture est destinée à vouloir ramener à quia les enragés qui défilent ou qui écrivent «Mort aux Juifs et à l’Occident», je suis certains que ceux-ci verront dans cette faiblesse, bien au rebours et comme toujours, un encouragement à leur rage.
SOURCE
https://www.lefigaro.fr/vox/societe/gilles-william-goldnadel-des-annees-1970-a-guillaume-meurice-la-meme-nazification-du-juif-20231106
France inter a pris le parti d’ en rire nazislamiste, une « humour » haineux, raciste, malsain, en un mot antisemite. Une radio à l’ image de ses humoristes, avec une bien-pensance dégoulinante d’ « entre soi » qui exclut certains autres.
GWG est l »un des rares défenseurs des Juifs et d’Israël .
Une pensée pour Raphaël Drai il nous manque énormément .
Je passe du coq à l’âne et je me rends en Israël .
Qui aujourd’hui en Israël condamnerait Baruch Goldstein ?
Qu’il repose en paix. Amen .