Georges Bensoussan: «Disparaître ou lutter les armes à la main, les Israéliens ont-ils un autre choix ?»
ENTRETIEN – Le consensus national en faveur de la poursuite de la guerre montre que la lutte contre le Hamas revêt un enjeu existentiel pour la population israélienne, analyse l’historien.
Georges Bensoussan a récemment publié « Les Origines du conflit israélo-arabe, 1870–1950 » (PUF, « Que sais-je ? »).
LE FIGARO. – Le conflit entre Israël et le Hamas promet d’être une guerre longue qui a toutes les chances d’accroître la popularité du Hamas au sein de la population palestinienne, mais aussi de la plupart des nations musulmanes. Partagez-vous cette analyse ?
Georges BENSOUSSAN. – La popularité du Hamas au sein de la population palestinienne à Gaza m’apparaît sujette à caution quand plusieurs signes montrent d’abord une population terrorisée dont une partie murmure sa haine à l’instar de cette vieille femme qui déclare devant la caméra que tout « tout part dans les souterrains » (sic), volé par les gens du Hamas, ou de ce vieil homme qui cache à moitié son visage en murmurant que « Dieu maudisse le Hamas ».
Article 18 de la charte du HamasLa création d’“Israël” est entièrement illégale et contrevient aux droits inaliénables du peuple palestinien et va contre sa volonté et la volonté de l’oumma
Que le Hamas soit populaire ailleurs, là où la haine de l’État juif fait fonction d’aphrodisiaque (sic) comme le disait jadis un souverain marocain, c’est certain puisqu’il a mis Israël en échec le 7 octobre. Mais alors que devraient faire les Israéliens ? Ne pas réagir au risque de rendre le Hamas plus populaire encore alors qu’ils voient dans cette organisation une menace existentielle ? C’est ce que montre d’ailleurs l’article 18 de la charte du Hamas (2017) qui assure que « les éléments suivants sont considérés comme nuls et non avenus : la déclaration Balfour, le document du mandat britannique, la résolution des Nations unies sur la partition de la Palestine, et toutes les résolutions et les mesures qui en découlent ou s’y apparentent. La création d’“Israël” est entièrement illégale et contrevient aux droits inaliénables du peuple palestinien et va contre sa volonté et la volonté de l’oumma. »
Aucune des guerres d’Israël n’avait duré aussi longtemps, ce qui signifie en premier lieu qu’il ne s’agit pas d’une guerre de dévastation aveugle, auquel cas une semaine aurait suffi, mais ciblée par l’aviation, l’infanterie et les blindés israéliens qui avancent pas à pas pour démonter une gigantesque infrastructure de tunnels qui aboutissent au cœur des écoles et des hôpitaux, mais aussi au cœur des maisons les plus anodines où tout est piégé, jusqu’au plus modeste canapé, afin de retarder la destruction de plus de 800 km de tunnels enterrés jusqu’à 60 mètres, une ville sous la ville, câblée, électrifiée, dotée d’un circuit de climatisation et pourvue d’immenses réserves d’armes et de vivres. Une machine de guerre construite depuis seize ans avec les milliards venus du Qatar, de l’UNRWA (ONU) et de nos impôts via l’Union européenne.
Vous êtes sur place. Existe-t-il une différence de perception du conflit entre les Israéliens et les Occidentaux ? Comment l’expliquez-vous ?
La différence de perception, frappante, tient en premier lieu à un filtrage de l’information au vu de présupposés cognitifs et idéologiques. C’est le cas, par exemple, quand certains médias publics français mettent en lumière des faits insignifiants dans la réalité israélienne, mais qui confortent leur vision souvent nourrie d’un schéma colonialiste européen qu’ils projettent sur des situations pourtant radicalement différentes. On entretiendra les auditeurs français du refus de servir de moins d’une dizaine de jeunes Israéliens (pour 350.000 mobilisés). À l’inverse, les milliers d’Israéliens revenus de l’étranger pour s’engager sans avoir été rappelés seront à peine mentionnés, alors qu’ils témoignent d’un consensus national seul à même de rendre compte de l’assentiment de la population à cette guerre longue.
Georges BensoussanCe n’est pas parce que l’on n’éradique pas une idéologie par les armes qu’il ne faut pas s’en défendre par les armes.
On est frappé en deuxième lieu par une méconnaissance du passé juif en terre arabo-musulmane qui conduit à faire l’impasse sur le rôle central de la dhimma dans la pérennisation de ce conflit, comme le montre l’article 31 de la charte du Hamas, qui assure qu’à « l’ombre de l’islam, les disciples des trois religions, islamique, chrétienne et juive, peuvent coexister dans la sécurité et la confiance ». En termes clairs, un projet de renaissance de la dhimma.
La population israélienne continue à soutenir la guerre malgré les otages, les pertes militaires et les conséquences économiques. Comment expliquez-vous cette détermination ?
Parce que la population israélienne voit dans le Hamas une menace existentielle. Cette organisation n’a pas les moyens de détruire l’État juif, mais elle développe une rhétorique massacreuse qui s’est traduite le 7 octobre 2023 par un déchaînement de violence. De quoi raviver le spectre de l’extermination qu’alimente un « refus arabe » apparemment irréductible. Mais, sans recourir à la mémoire de la Shoah, les Israéliens savent d’expérience (à cet égard, le 7 octobre a sonné comme un retour au réel) ce que signifie cette volonté de les effacer de la surface de la Terre. Depuis la cruauté des tueries de 1929 et l’assassinat des civils juifs en 1948 dont témoignait Amos Oz dans Une histoire d’amour et de ténèbres : « Toutes les localités juives tombées entre les mains arabes au cours de la guerre d’indépendance furent sans exception rayées de la carte (…). Dans les territoires conquis, les Arabes procédèrent à une purification ethnique bien plus radicale que celle que les Juifs pratiquèrent au même moment. (…) Sur la rive occidentale du Jourdain et dans la bande de Gaza (…), il n’y avait plus un seul Juif. Leurs villages avaient été anéantis, les synagogues et les cimetières détruits. » Quand ils réduisent l’histoire longue du conflit à la seule tragédie de la Nakba, les Occidentaux ignorent cette conscience nationale israélienne.
L’objectif d’anéantir le Hamas vous semble-t-il crédible ? Peut-on éradiquer une idéologie ?
Les Israéliens n’ont jamais prétendu éradiquer l’idéologie du Hamas, ils entendent seulement briser une menace immédiate, conscients que cette idéologie survivra à la défaite militaire du Hamas. Mais ce n’est pas parce que l’on n’éradique pas une idéologie par les armes qu’il ne faut pas s’en défendre par les armes.
Faute de perspective de paix, comme le montre la mobilisation de « l’opinion arabo-musulmane » dès le 7 octobre alors que l’État juif venait d’encaisser les coups que l’on sait, sauf à prendre le parti de disparaître, quel choix reste-t-il aux Israéliens sinon celui de lutter les armes à la main. A fortiori parce qu’ils savent qu’au moindre signe d’affaiblissement, un nouveau 7 Octobre, de plus grande ampleur, cette fois peut-être à l’échelle du pays, pourrait les mettre à mort.
À long terme, ne faudra-t-il pas en passer par une solution politique ?
C’est l’évidence, à la condition de rappeler qu’il ne peut y avoir de solution politique si on dénie toute légitimité à l’une des deux parties, auquel cas il n’y a d’autre horizon que la guerre jusqu’à ce que l’ennemi décrété illégitime (« l’entité sioniste » pour reprendre la sémantique du Hamas) ait disparu de la surface de la Terre. C’est ainsi qu’à l’échelle du temps long, on est frappé par la permanence du refus « arabe » d’une solution à deux États : plutôt que d’accepter la légitimité de l’État juif, il n’y a pas eu d’État arabe de Palestine, comme le montrent les refus de 1937, de 1947, de 2000 (Camp David), de 2001 (Taba) et 2009 (plan Olmert). Comme si la fin du conflit signifierait l’acceptation définitive du fait national israélien. C’est là la pierre d’achoppement qui rend ce conflit insoluble et qui nourrit en retour un messianisme juif qui, autiste à la réalité nationale palestinienne, menace la cohésion de la société israélienne comme la pérennité de l’État.
SOURCE
LE FIGARO
happywheels
Un seul regret…..
On a abandonné Poutine dans l’affaire de l’Ukraine .
J’aurai aimé dans mes rêves les plus fous une alliance E.U Europe. Russie Japon et ISRAEL bien sûr .
I have a Dream .
En dehors du Japon la même alliance après l’agression Barbarossa ..
Alliance ( suite )
J’ai oublié la Corse et Monaco .
Sérieusement….
Talleyrand était contre la campagne de Russie menée par Napoléon surtout après le traité de Tilsit avec le Tsar Alexandre 1er en 1807 .
Talleyrand avait de bons rapports avec ce dernier .
Pour l’anectode de si bons rapports qu’il a osé lui demander un prêt…. refusé .. on connaît les rapports de l’évêque d’Autun avec l’argent .
Tout ça pour dire qu’une alliance avec la Russie n’a rien d’extraordinaire .
Israël accusé de » génocide »
A quand le transfert du siège de la Cour Internationale de Justice à Gaza……cette pauvre » victime » .
On peut imaginer….
En 45 aussitôt délivrés des camps les juifs devaient se présenter devant les juges du Tribunal de Nuremberg pour « génocide » contre les allemands et responsables d’avoir raser Berlin Essen et autres villes allemandes .
Nous n’en sommes pas loin aujourd’hui avec cette mascarade sud africaine .
Ces gens n’ont rien retenu de l’histoire et de leur Histoire .
.
Rappel….Afrique du Sud .
Mandela le » pacifique « ….prix Nobel de la paix qui a soutenu les nazislamistes palestiniens .
On l’a même comparé à Marouane Berghouti qui se trouve dans les geôles d’Israël .
Ils sont dans la continuité de ce géant antisémite .
On a les z’héros que l’on mérite
Suite et fin
L’arme fatale des muzz …
» Tuer des Juifs… vous devenez des héros et des martyrs »
Chez eux on peut vivre sans cœur et sans cervelle .
«Disparaître ou lutter les armes à la main, les Israéliens ont-ils un autre choix ?» Tout est dit dans le titre. C’est bien cela qui pose problème. Les dirigeants politiques occidentaux adorent faire des discours larmoyants sur les juifs morts, mais il est inconcevable pour eux que les juifs puissent se défendre les armes à la main, et surtout qu’ils arrivent à vaincre leurs ennemis islamistes. Les occidentaux ont choisi la soumission face à l’islamisme, et ils ne comprennent pas que des gens puissent refuser de se soumettre. La victoire d’Israël serait pour eux une défaite magistrale du laisser faire qu’ils veulent instaurer en occident pour éviter de paraitre islamophobe. Ce serait aussi un signe pour les peuples occidentaux qu’il y a un moyen de combattre électoralement, et de vaincre cette nouvelle épidémie de peste intellectuelle moderne avec des gouvernements qui refusent la soumission, l’envahissement physique et intellectuel de leur pays. Refuser de voir Israël gagner contre le hamas, le hezbollah, l’iran, etc… est le meilleur moyen de voir l’invasion islamiste continuer de plus belle en occident.
Israel vaincra !
Heureusement qu il y a mr georges bensoussan pour donner des explications à ces idiots ( médias , politiques, commentateurs, journalistes) qui ne comprennent rien à Israël et aux juifs…
La dernière phrase de G. Bensoussan réduit à néant tout le reste de la démonstration, et procure à son auteur un certificat de raisonnabilité lui permettant d’être écouté sans risque.
« Pierre d’achoppement qui nourrit en retour un messianisme juif, qui autiste à la réalité nationale palestinienne,menace la cohésion de la société israélienne, comme la pérennité de l’état ».
4 grosses bêtises en 1 seule phrase, fallait le faire.
1/ retour du messianisme juif ; ah bon, parce qu’il avait un jour disparu ? Le mépris pour les 20 ou 25 % de la population israélienne qui soutiennent les partis généralement qualifiés de sionistes religieux, est stupide et méprisant ; GB préfère-t-il un laïcisme à l’occidental, symbole flagrant de sa décadence destructrice ? Et je laisse de côté le rejet de ce qui a toujours fait la cohésion, donc la survie du peuple juif, c’est-à-dire son attachement aux textes sacrés.
2/ autiste à la réalité nationale palestinienne : Ah bon depuis quand existe-t-elle cette réalité ? Depuis peu, et puis l’état arabe palestinien créé en 1922, n’est-ce pas là la réalité nationale palestinienne, même s’il s’est appelé Jordanie ? Curieux qu’un éminent historien comme GB ne sache pas cela !!
3/ menace la cohésion nationale israélienne : alors là, on touche le fond : c’est ce messianisme qui menace la cohésion israélienne, ou plutôt qui la préserve ? Contre-sens absolu (Cf. point 2) entaché d’une lecture politique inversé : ce sont ceux qui rejettent le monde « messianique » et plus largement le monde religieux, qui menacent depuis 1 an la cohésion nationale par leurs actions anti-démocratiques et insurrectionnelles
4/ et menace la pérennité de l’état : Ah bon, ce sont là aussi les sionistes religieux et les religieux qui menaceraient la pérennité de l’état, sous-entendu par la réforme judiciaire, voulue par une majorité d’israéliens, et qui tend à rééquilibrer les pouvoirs, avec un état qui glisse progressivement vers une dictature des juges ; et on l’a encore vu récemment avec cette double décision de la cour suprême qui s’est auto-désignée compétente pour juger des limites de ses prérogatives, et qui s’est permise de se désigner compétente pour annuler une loi fondamentale de force constitutionnelle ! Qui met en péril l’état GB ?
Dommage que GB mette son talent d’historien au service de préjugés politiques destructeurs.
La seule explication possible à ces « erreurs » d’analyse, est que sa crainte d’être à nouveau un banni, ne le pousse à faire du zèle idéologique.
Dommage et triste.
tout a fait d accord avec les remarques de gebe ci dessus !en fait les conclusions de benssoussan sont celles d un dhimmi !surprenant !la cohesion nationale en israel est en tres grande partie due a l extreme gauche !n ont ils pas affichè ces imbeciles !le drapeau libanais lorsque le hezbollah a fait exploser leur fichu port de beyrout!et meme c est triste de constater que nombre de kibouts massacrès le 7 octobre pronaient benoitement la paix et meme aidaient ces pourritures de gaza a se soigner gratis en israel!fichus cons d israeliens !et les exemples abondent de cette stupiditè !c est la le plus grand danger qui guette israel!