Florence Bergeaud-Blackler : “L’argent européen alimente directement l’idéologie islamiste et djihadiste du Hamas”

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Votre enquête montrait comment les Frères ont su étendre leur emprise sur les institutions européennes. L’UE finance-t-elle directement ou indirectement le Hamas ?
Là où ils se déploient les Frères ciblent toujours en premier les universités et les écoles. D’après un rapport israélien de 2020, l’Université islamique de Gaza, fondée par les Frères musulmans et liée au Hamas depuis sa création, a participé à des projets internationaux avec plus de 130 universités et centre de recherche dans 21 pays de l’UE. La plupart des fonds auraient été distribués via Erasmus+ (le programme de l’UE en faveur de l’éducation, de la formation, de la jeunesse et du sport en Europe) ou encore le projet Horizon 2020 (programme de financement de la recherche et de l’innovation de l’UE pour la période 2014-2020) et cela pour des montants de plusieurs millions d’euros. L’Université islamique de Gaza dispensait au départ uniquement des enseignements religieux, puis, grâce à l’argent reçu, elle a élargi son enseignement devenu multidisciplinaire. L’argent européen alimente donc directement l’idéologie islamiste et djihadiste du Hamas.
À l’inverse, en 2013, des chercheurs du monde entier rassemblés notamment par l’Association des universitaires pour le respect du droit international en Palestine (AURDIP) ont demandé à Catherine Ashton, haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, « de veiller à ce que les projets, les entreprises et les institutions situés dans les colonies israéliennes illégales ne soient pas éligibles au financement de la recherche par l’UE ». Selon les analyses de NGO Monitor, il n’y aurait pas que le Hamas qui serait ainsi soutenu. Dans la dernière décennie, au moins 200 millions d’euros de fonds publics européens et internationaux ont financé des projets impliquant des ONG en liens avec le FPLP, désigné comme organisation terroriste par l’Union européenne, sans compter les financements nationaux des pays membres de l’UE.
Source
Le Figaro

Florence Bergeaud-Blackler, anthropologue chargée de recherche au CNRS, expose les résultats de son enquête, minutieuse et appuyée sur une documentation abondante, sur « le frérisme et ses réseaux ». Elle montre comment les Frères musulmans, mouvement sunnite, créé en 1928 par l’égyptien Hassan el-Banna, quatre ans après le traumatisme provoqué par la fin du califat ottoman, ont mis patiemment en œuvre leur projet d’instauration d’une société islamique mondiale et, particulièrement, comment, par leurs réseaux et leurs alliances, ils ont développé en Europe depuis la fin des années 70 une influence croissante.
Ce projet d’islamisation de la totalité de la vie des individus et des sociétés repose, estime l’auteur, sur une vision, une identité et un plan. Cette vision est l’imaginaire de l’histoire glorieuse de l’islam, histoire qu’il s’agit de revivre non par un retour en arrière, mais sous une forme moderne, cela en puisant à la source originelle, le Coran et la Sunna (hadiths du prophète). L’islam ne doit pas changer pour s’adapter à la modernité, mais, à l’inverse, adapter la modernité à la loi islamique. L’identité est pensée sans altérité dans une conception totalitaire où l’islam englobe et régit tous les domaines de la vie humaine. Il ne peut y avoir altérité puisque tout humain a vocation à devenir musulman, l’infidèle doit être soumis, ou éliminé comme l’apostat. Pour les Frères musulmans, l’islam n’est pas une religion limitée à des croyances et des rites, mais un mode de vie englobant la totalité de l’existence. Le plan d’accomplissement de ce projet exige de la patience et de la ruse. Il faut savoir simuler et dissimuler, paraître modéré, tolérant, éviter la confrontation. Ce machiavélisme conduit, sans condamner la violence pour elle-même, à privilégier le combat idéologique dans les circonstances d’un accroissement rapide de la population musulmane en Europe.
Tout en s’attachant à immuniser les musulmans contre les influences européennes en usant de la rhétorique de la diversité culturelle et du droit à la différence, les Frères subvertissent les institutions démocratiques, usent, en les retournant contre elles, des armes que leur donnent les droits et libertés des sociétés européennes tout en s’alliant avec toutes les forces destructrices des fondements de ces mêmes sociétés. Le combat pour le hijab est un bon exemple de cette perversion puisqu’une entreprise d’islamisation de la société devient un combat féministe pour la liberté et contre les discriminations. Un autre exemple en est l’accusation d’islamophobie visant, par le jeu de la victimisation et de l’indignation, à culpabiliser et délégitimer toute critique de l’islam puisqu’elle serait censée porter atteinte à la sensibilité des croyants et à leur liberté de conscience et de religion. Cette rhétorique a réussi puisqu’elle est aujourd’hui celle des institutions européennes et internationales. Les Frères ont su en France trouver des alliés auprès de partis gauchistes et de forces s’affirmant décoloniales, tous ayant en commun la dénonciation d’un État colonial censé opprimer les descendants des colonisés, État structurellement oppresseur qu’il s’agit de détruire.
Dans sa conclusion, Florence Bergeaud-Blackler juge que l’internationalisme du frérisme est bien adapté à la mondialisation capitaliste qui nie toute frontière. Comme universitaire, elle appelle, pour ne plus être abusé par ses ruses et tromperies, à une connaissance et à une approche critique de ce mouvement dont l’action vise à substituer à nos représentations une vision islamique de l’histoire, du savoir et de la vie des individus et des sociétés.
Fortement documenté, l’ouvrage de Florence Bergeaud-Blackler est très instructif en même temps qu’éclairant sur ce qui menace nos peuples et notre civilisation. Le relativisme culturel, la culpabilisation, l’humanitarisme compassionnel, tout cela a fragilisé nos populations face à un islam conquérant et sûr de lui. Bien qu’elle n’en tire pas elle-même cette conclusion, les constats et analyses de Florence Bergeaud-Blackler confirment que la sauvegarde de notre civilisation ne pourra se faire au nom de l’universalisme et des droits de l’homme puisque ce sont précisément cet universalisme et ces droits que nos adversaires utilisent adroitement comme armes pour nous remplacer.
Yvan Droumaguet
Florence Bergeaud-Blackler, Le frérisme et ses réseaux, l’enquête, Paris, Odile Jacob, 2023, 399 p.

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2 Commentaires

  1. David dit :

    Ce qui s’est passé le 7 octobre a eu un résultat positif sur l’état d’esprit des Israéliens.
    Il faut détruire sans hésitation le Hamas et le Hezbollah qui sont devenus des monstres abominables …..le mal personnifié

  2. Schiffer dit :

    Depuis des années je constate que parmi d’autres l’UE imprime, publie et distribue des livres scolaires parmi les Palestiniens.
    Ces livres comportent des notions négatives sur les Israéliens et les Juifs que des enfants de bas âges gobes comme des bonbons.
    Déjà à plusieurs reprises ce fait a été dénoncé plusieurs fois, mais continuent à être ignoré.
    Comment veut-on « éduquer » l’humanité à la paix, si on leur fournit « gratuitement » les motifs à la haine de l’Autre (quel qu’il soit).
    On ne peut oublier, et la je m’adresse à la gauche des pays européens, que si l’Etat Israéliens, il y a 80 ans, a été créée par la gauche, tandis que la pensée « islamiste » est basée sur … le nazisme ! As ton oublié cela ? Regardons la monté de l’extrême-droite européenne …

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