Fascisme français? La controverse
La dénonciation des erreurs de Zeev Sternhell dans l’article du Figaro ci-dessous ne doit pas nous faire oublier que cet « historien » est d’une complaisance coupable vis-à-vis du fascisme arabo palestinien.Cette bienveillance vis-à-vis d’antijuifs musulmans dévalorise ses livres sur le fascisme français.
« Dans un ouvrage collectif, des historiens français réfutent la thèse de Zeev Sternhell sur la France comme terre d’élection du fascisme.
Au début des années 1970, un jeune chercheur israélien, Zeev Sternhell, publiait sur Maurice Barrès un livre remarqué où il soutenait que le romancier de «l’énergie nationale» avait été le principal porte-parole d’un nouveau courant politique: une droite révolutionnaire, adepte d’un nationalisme xénophobe qui aurait préfiguré en quelque sorte le fascisme. L’érudition de l’auteur apparaissait impressionnante, la thèse était neuve: les commentaires élogieux fusèrent de toutes parts.
L’un des grands spécialistes de la droite française, Raoul Girardet, salua le sérieux de la démarche. Les années passèrent, et Sternhell alla sans cesse plus loin dans le sillon qu’il avait entamé – hélas avec un esprit de système de plus en plus prononcé. L’homme qui n’a peur de rien ni de personne – pas même du gouvernement de son pays, auquel il fait grief de son aveuglement sur le problème palestinien – excelle à s’emparer d’un fait troublant mais isolé ou minuscule pour le transformer en fondement d’une théorie générale.
Bertrand de Jouvenel fit les frais de cette méthode très personnelle: pour avoir commis l’erreur d’adhérer au PPF de Doriot avant guerre et avoir écrit quelques articles témoignant d’une certaine cécité politique, il se vit métamorphosé en père du fascisme français. Ayant saisi la justice, Jouvenel contra son accusateur, avec le soutien de Raymond Aron, qui, venu témoigner en sa faveur, s’écroula, victime d’une crise cardiaque au sortir du tribunal, après avoir dénoncé les thèses professées par Sternhell.
Ce dernier n’en continua pas moins sur sa lancée. Avec une nouvelle cible principale: le Parti social français du colonel de La Rocque qui, selon lui, aurait été la preuve concrète de l’existence d’un fascisme français. Cette fois, des universitaires qui, jusque-là, étaient restés neutres, réagirent pour mettre en cause le sérieux des jugements lapidaires, le plus souvent fondés sur des présupposés de caractère idéologique.
Désavoué, Zeev Sternhell ne s’avoua pas vaincu mais, à bout d’argument, se lança dans des attaques personnelles visant notamment son ancien éditeur, Michel Winock. D’où cette réplique collective réunissant des historiens tels que Jean-Pierre Azéma, Serge Berstein, Jacques Julliard, Jean-Noël Jeanneney et Alain-Gérard Slama. Tous s’insurgent non seulement contre les conclusions de Sternbell, mais contre sa manière de travailler. Ainsi, s’il est vrai que Barrès, dans sa jeunesse, se réclama d’un programme xénophobe exaltant l’instinct au détriment de la raison, il n’apparaît guère possible de l’enfermer dans cette définition unique.
Car, tout au long de sa vie, il ne cessa d’évoluer jusqu’à célébrer pendant la Grande Guerre les «diverses familles spirituelles de la France», sans en exclure aucune. Pareillement, rien dans une analyse sérieuse du mouvement dirigé par La Rocque ne vient corroborer les accusations proférées par Sternbell. Le PSF, héritier des Croix-de-Feu, était certes fondé sur une vision traditionaliste de la société, le nationalisme constituait la base de sa doctrine, le renforcement du pouvoir exécutif était l’un de ses principaux mots d’ordre, mais, à aucun moment, il ne versa dans l’illégalité et dans un extrémisme évoquant le fascisme. Contrairement à ce que pense Zeev Sternhell, toute exigence d’autorité n’est pas synonyme de totalitarisme
Pour les auteurs ici rassemblés, la vision de l’auteur de Ni droite, ni gauche est fausse. Non, clament-ils d’un seul chœur, la France ne fut pas la terre d’élection du fascisme. Vichy, qui attira évidemment d’authentiques admirateurs des «expériences» italienne voire allemande, ne saurait être assimilé, aux yeux de Jean-Pierre Azéma, à la doctrine de Mussolini. Régime certes autoritaire et responsable d’actes indéfendables, le système mis en place par le maréchal Pétain s’apparentait sans doute davantage à celui de Salazar au Portugal. Avec malheureusement une connotation antisémite plus marquée.
Fascisme français? La controverse, sous la direction de Serge Berstein et Michel Winock, CNRS Editions, 253 p., 20 €.
lire l’article du FIGARO en cliquant sur le lien ci-après
happywheels
Bonjour,
Je connais mal cette polémique.
Mais ce qui me semble gravement pêcher dans la pensée de Stenrhell , c’est son rejet a priori d’un Etat fort , en France , à la fin des années 30.
La bonne question est de savoir , un Etat fort pour quoi faire ?
La Rocque , par exemple , voulait un Etat fort : Sternhell hurle immédiatement au fascisme.
Mais le but de la Rocque , était , me semble-t-il ,de redresser la France , certes autoritairement , face à Hitler , ce qui était louable.
Et ce qui est insuffisamment blâmé , c’est l’incurie de la Gauche (même si rétrospectivement cela semble très romantique) qui organisait des séjours en tandem à la mer ou des parties de cartes dans les usines en grève de juin 36 , au moment où Hitler faisait tourner ses usines d’armement 60 heures par semaine ..
Cette incurie la France l’a payée en juin 40 et par les quatre ans d’abominations qui ont suivi …