Et voici la « gauche iranienne », nouveau gaucho-fascisme

L’ÉDITO DE FOG. L’attentat de La Grande-Motte témoigne une nouvelle fois de la montée de l’antisémitisme en France, attisé par un gaucho-fascisme à la remorque de la République islamique d’Iran.
Par Franz-Olivier Giesbert
Plaignons le pauvre nouveau Premier ministre, même si nous ne connaissons pas son nom à l’heure où nous écrivons ces lignes. Désolé de gâcher l’ambiance, mais cette nomination n’est pas un événement si important, comparée aux menaces qui pèsent sur la France.
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« Nous avons hérité d’un trou noir », a tonné Keir Starmer, le nouveau chef de gouvernement (travailliste), horrifié par les 26 milliards de déficit budgétaire laissés par son prédécesseur (conservateur). Le nôtre s’élevait à 172,1 milliards d’euros en 2023, et il y aura encore un gros dérapage cette année. Bonne chance au successeur de Gabriel Attal !
Si le multiculturalisme a disloqué la société britannique, nous ne sommes pas mieux lotis non plus en matière d’antisémitisme : endémique en Grande-Bretagne, il est, en plus, attisé chez nous par des politiciens sans scrupules qui ne songent qu’à faire des voix dans les banlieues auprès des électeurs islamistes ou musulmans. Ce qui leur a, hélas, réussi aux dernières législatives, à en juger par les scores de David Guiraud ou d’Ersilia Soudais, la charmante personne que faisait se pâmer et même rire le massacre de Juifs du 7 Octobre.
Ce serait, paraît-il, une sottise d’imputer à la seule LFI la recrudescence des actes antisémites (+ 200 % depuis le début de l’année), ou l’incendie de la synagogue de La Grande-Motte, samedi dernier, par un individu vêtu d’un keffieh et d’un drapeau palestinien, uniforme en vogue chez des élus éléfistes « gazaouisés ». Soit. Mais comment expliquer que l’extrême gauche, reine de l’indignation sélective, ne dénonce quasiment que l’islamophobie alors que l’antisémitisme ou la cathophobie font beaucoup plus de dégâts en France ?
Il y a aujourd’hui en France une « gauche iranienne »incarnée par Jean-Luc Mélenchon et ses épigones, comme il y avait eu naguère une « gauche américaine » avec Michel Rocard : voilà l’explication. Pourquoi avoir peur de le dire ? C’est un événement politique majeur, que permettait déjà de subodorer le silence assourdissant de LFI lors de la révolte des femmes iraniennes contre le port obligatoire du voile, sauvagement réprimée par une République islamique sanguinaire. Après la chute de ses derniers modèles à Cuba et au Venezuela, l’extrême gauche française est désormais à la remorque de la mafia des mollahs.
Galéjerais-je ? La « gauche iranienne » de France soutient, avec les mêmes éléments de langage, le combat contre Israël de la République islamique et de ses bras terroristes comme le Hamas ou le Hezbollah. Avec ses relais politiques et médiatiques dans notre pays, elle lutte, elle aussi, pour la disparition de l’État hébreu de la surface de la terre, répugnant souvent, comme les apparatchiks du Hamas, à « se salir la bouche » en prononçant le diabolique nom, lui préférant celui d’« entité sioniste ».
Impossible d’être d’accord avec François Hollande quand il déclare, dans ce numéro du Point, que « la xénophobie permet encore de distinguer l’extrême droite et l’extrême gauche ». Ah bon ? Le fascisme est passé à gauche, camarade. Il a même réussi à faire tomber sur la France un climat qui rappelle les années 1930, sur fond de terrorisme intellectuel. Un bon auteur a tout dit là-dessus : « Aujourd’hui, vous avez le droit d’être antisémite, raciste, homophobe, misogyne, pourvu que ce soit au nom de l’islam » (Michel Onfray). Et c’est encore mieux si vous êtes de gauche.
C’est ce qu’on peut appeler le privilège de gauche : quand on fait partie du camp du Bien, rien n’est jamais grave, on peut professer son antisémitisme sans crainte et en toute bonne conscience. Depuis que l’extrême gauche a enfourché le cheval antisémite pour complaire, selon son expression, aux « quartiers populaires », elle s’est si bien remplumée qu’un rétropédalage paraît peu probable. Nous voici donc dotés d’un « gaucho-fascisme » qui est en train de gangrener une partie de la France, non seulement les banlieues mais aussi les universités, les lycées, les quartiers chics. Sans parler des médias.

De grâce, cessons de nous tortiller et appelons un chat un chat. Paré du masque de l’antisionisme, l’antisémitisme est devenu licite, j’allais dire « moral », surtout quand il émane de l’extrême gauche, nourrie de Karl Marx, juif antisémite notoire, qui écrivait : « C’est seulement parce que les Juifs sont si puissants qu’il est plus que temps de mettre au jour et de dénoncer leur organisation » (1). Aujourd’hui, comme au temps du Führer, l’Internationale antisémite, désormais à la botte de Téhéran, entend faire disparaître les Juifs de la surface de la terre. Le plan devrait crever les yeux de tous : il s’agit de favoriser la multiplication des actes antisémites afin de pousser les Juifs à quitter le pays, ce qu’ils font déjà, pour se réfugier en Israël, où il est prévu de les égorger, le jour venu. Que l’on aime ou pas Israël et Benyamin Netanyahou, tel est le projet en marche. Tous ceux qui disent le contraire sont ses complices.
1. Article de Marx dans le « New-York Daily Tribune » du 4 janvier 1856.
Source
Le Point