« ((( echo ))) », nouveau symbole de l’antisémitisme en ligne
C’est une combinaison d’apparence anodine : « ((( ))) », trois parenthèses successives placées autour d’un nom de famille. Connu sous le nom d’« echo », ce code vient d’intégrer la liste des « symboles de haine » tenue par la Ligue anti-diffamation (ADL). Un geste fort pour l’ONG américaine de lutte contre l’antisémitisme, qui espère alerter le public contre ce symbole utilisé en ligne pour « marquer » despersonnalités juives. Il est par exemple fréquemment employé pour désigner l’ancien maire de New York, Michael Bloomberg, sous la forme « (((Bloomberg))) ».
Apparu en 2014 sur le site d’extrême droite américain The Right Stuff, le code antisémite censé incarner « l’écho [des noms juifs] à travers l’histoire », selon le lexique de propagande de ses créateurs, s’est depuis propagé en ligne. Il a même été décliné sous la forme d’une extension pour le navigateur Google Chrome, qui vient d’être supprimée par l’entreprise américaine. Nommée « Coincidence Detector » (« détecteur de coïncidences ») et utilisée par plus de 2 000 personnes, elle se basait sur un catalogue de noms supposés juifs pour rajouter automatiquement les triples parenthèses aux personnalités « correspondantes » sur toutes les pages visitées par les internautes.
Difficilement détectable sur les moteurs de recherche
Pour Jonathan Greenblatt, directeur de l’ADL, « l’utilisation du symbole de l’echo équivaut à un tag antisémite sur un bâtiment ou à une provocation verbale ». Le code est d’autant plus pernicieux qu’il est difficilement détectable sur les réseaux sociaux, les parenthèses n’étant pas prises en compte dans les recherches des moteurs comme Google ou Bing. Il est donc difficile de remonter jusqu’aux internautes à l’origine de ces menaces et autres remarques antisémites.
Jonathan Weisman, journaliste au New York Times, a découvert ce symbole après avoir été ciblé par un partisan de Donald Trump sur Twitter. Il a depuis constaté que de nombreux soutiens du candidat à la présidentielle américaine étaient enclins à se livrer à des attaques antisémites en ligne. La journaliste Julia Ioffe, qui avait écrit un portrait de l’épouse du milliardaire dans le magazine GQ qui a déplu aux soutiens du candidat, a par exemple été représentée par photomontage dans une tenue de camp de concentration.
Depuis quelques jours, plusieurs utilisateurs de Twitter intègrent volontairement ce symbole dans leur nom de profil pour le retourner contre ses concepteurs. Une forme de riposte résumée par Yair Rosenberg, du magazine Tablet : « Vous voulez faire prendre conscience de l’antisémitisme,montrer votre solidarité avec les juifs harcelés et emmerder les nazis de Twitter ? Ajoutez ((( ))) autour de votre nom. » L’appel a été entendu par de nombreux internautes, toutes confessions confondues.
Alexis Orsini
source :
Google bannit l’application qui traque les noms juifs
«The Coincidence Detector», une application créée par un groupe néonazi américain, s’est propagée comme un virus sur le web. Les premiers visés, les journalistes juifs, répondent avec humour.
Depuis quelques jours, les réseaux sociaux hébergent des triples parenthèses. Une réaction défensive face à une extension de Google Chrome Store jugée antisémite.
«The Coincidence Detector» a pour mission d’ajouter trois paires de parenthèses aux noms juifs. Quand un utilisateur charge l’application, tous les noms susceptibles d’être d’origine juive sont mis en évidence sur Internet. Les quelque 2500 utilisateurs enrichissaient la base de données de 8800 noms d’origine juive.
La description de l’application annonce la couleur: «Aider à détecter les coïncidences des personnes qui sont impliquées dans les sphères politico-médiatiques.» Une référence assumée aux théories conspirationnistes qui sous-entendent que les Juifs contrôleraient le monde médiatique.
Alerté par le site d’information américain Mic, Google entend bannir «toute promotion de haine ou d’incitation à la violence». L’application créée par un groupe néonazi a donc été éliminée du Google Chrome store. Mais le mal s’était déjà propagé sur la toile.
Un symbole d’extrême droite
L’application part du symbole (((echo))), utilisé par un groupe d’extrême droite américain, The Alt-right. Sur fond d’antisémitisme, ce mouvement suprémaciste de la «race blanche» soutient le candidat républicain Donald Trump. Cette formation existe principalement sous la forme de blogs, de podcasts et de comptes anonymes sur les réseaux sociaux. C’est le cas du site TheRightStuff.biz qui héberge le blog The Daily Shoah.
Dans le lexique de Right Stuff, le mot «echo» apparaît comme un leitmotiv. Le groupe antisémite donne sa propre définition: «Tous les noms de famille juifs font écho à travers l’histoire.» En d’autres termes, les dommages supposés causés par le peuple juif se répéteraient à travers le temps.
Des parenthèses par solidarité
Depuis quelques jours, la résistance s’organise sur Twitter. Jeffrey Goldsberg, correspondant pour The Atlantic, a décidé de contre-attaquer. Il a lui-même mis son nom entre parenthèses. Yair Rosenberg, rédacteur pour le magazine juif Tablet s’est aussi joué des trolls. Il a choisi l’humour en offrant un ticket gratuit à ses 12 000 followers pour «une réunion secrète où les Juifs choisissent le candidat républicain aux présidentielles américaines».
Jonathan Weisman, éditeur au New York Times a également suivi le mouvement. Le journaliste avait déjà été victime le mois dernier de harcèlement sur internet. Après le partage d’un article duWashington Post critique sur Donald Trump, Jonathan Weisman avait reçu des insultes. Mais cette fois les attaques ont été plus sérieuses: menaces de mort et images de camp de concentration. Une photo des portes d’Auschwitz où le slogan «Arbeit macht frei» a été remplacé par «Machen Amerika Great». Une traduction douteuse du slogan de Donald Trump «Make America great again».
Parmi les noms juifs mis en évidence par «The Coincidence Detector»: Bernie Sanders et Benjamin Netanyahu. Uniquement des noms donc, avec une exception pour « Israël », modifié en « (((Notre Meilleur Allié))) ».
source
https://www.letemps.ch/monde/2016/06/07/google-bannit-application-traque-noms-juifs
mon ami Ulcan vient d’exploser le site petainiste de Rivarol
Mazal Tov !!!
c’est le gros bourbon qui va encore se pisser dessus