Décès du Waffen SS Günter Grass : IL AIMAIT LES PALESTINIENS ET LES AYATOLLAHS IRANIENS

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Lauréat du prix Nobel de littérature en 1999, Grass est principalement connu pour son roman Le Tambour
Enrôlé dans les jeunesses hitlériennes, le garçon demande à 15 ans à s’engager dans les sous-marins mais rejoint à l’âge de 17 ans la 10e Panzerdivision SS Frundsberg desWaffen-SS en octobre 19448.

Grass a droite sur la photo

À la fin de la guerre, il est fait prisonnier par les Américains et libéré en 1946.
En août 2006, il révèle son enrôlement en octobre 1944 dans les Waffen-SS après avoir prétendu auparavant avoir servi dans la Flak.

La divulgation tardive de ce secret, qui « le hantait depuis toujours » et qui est faite quelques jours avant le lancement de son dernier livre autobiographique, Pelures d’oignon (Beim Häuten der Zwiebel), suscite malaise et incompréhension en Europe5. Elle est à l’origine d’une controverse entre intellectuels européens, certains d’entre eux considérant que cet aveu lui ôte son statut de caution morale, d’autres au contraire pensant que cette sincérité, même tardive, ne fait que renforcer sa légitimité artistique et intellectuelle

Se positionnant politiquement à gauche, Grass, farouchement antilibéral, a toujours voulu se forger une figure de moraliste. La presse le classe parmi les intellectuels européens appartenant à un courant radical du socialisme : altermondialiste, pacifiste, antimilitariste et d’obédience trotskiste23
Le 4 avril 2012, il publie dans le journal munichois le Süddeutsche Zeitung un poème en prose intitulé « Ce qui doit être dit » dans lequel il accuse Israël de menacer la paix mondiale tout en réclamant le contrôle strict du nucléaire iranien, ce qui déclenche un énorme scandale et vaut à l’auteur d’être accusé d’antisémitisme. Il s’en défend pourtant à l’intérieur même du poème, expliquant qu’il s’est longtemps tu à cause du verdict courant d’antisémitisme lorsqu’on critique Israël. Dans le poème, l’écrivain dénonce également le soutien de la République fédérale allemande à l’État hébreu à qui elle livre des sous-marins pouvant être dotés de missiles nucléaires

En France, Bernard-Henri Levy, taxe l’auteur de régression intellectuelle et le qualifie de chantre d’un néo-antisémitisme inavoué

Une nouvelle fois, une partie de la presse somme la Fondation Nobel de retirer à l’auteur son prix Nobel et l’argent qu’il lui a rapporté mais Peter Englund, secrétaire perpétuel de l’Académie suédoise, exclut toute sanction vis-à-vis de Grass, rappelant que le prix lui a été attribué pour son mérite littéraire uniquement
L’association israélienne des écrivains de langue hébraïque réclame néanmoins que le Comité exprime clairement sa position sur l’affaire qu’elle juge plus morale que politique car, selon elle, « Grass est complice d’une opération de blanchiment des déclarations génocidaires des dirigeants iraniens. »

Le 30 septembre 2012, alors qu’il est déclaré persona non grata en Israël, Grass publie un recueil de 87 poèmes, Éphémères, où il fait notamment l’éloge de Mordechai Vanunu, dénonciateur du programme nucléaire israélien
Ce plaidoyer, considéré comme une nouvelle provocation par une partie des médias, est moqué par les autorités israéliennes.
lire ci-après la chronique de Michael Bar-Zvi du 12 Avril 2012.

http://www.desinfos.com/spip.php?article30803

Ce triste personnage qui mit plus de 60 ans à révéler le terrible secret de son engagement dans la Waffen SS à des lecteurs effarés et leurrés du prix Nobel qui le prenaient pour un pacifiste convaincu, revenait à ses anciens démons. Reprenant à son compte les vieilles ficelles d’un antisémitisme que l’on croyait révolu, il nous explique qu’Israël menace le monde d’une guerre mondiale dans sa lutte pour empêcher l’Iran de devenir une puissance nucléaire. Les nazis accusaient, rappelons-le quand même, les Juifs d’être les seuls responsables de la guerre par leur arrogance et leur puissance.

S’indignant de la volonté du gouvernement allemand de vendre des sous-marins à Israël, il n’a nullement été choqué lorsque celui-ci a vendu des Tanks Leopard aux armées arabes dont les régimes sont aujourd’hui aux mains des islamistes soutenant le djihad.
Ce grand défenseur de la démocratie omet quelques vérités sur lesquelles il faut revenir. La crainte de voir l’Iran développer n’est pas entretenue par Israël mais par l’ensemble des pays du monde libre, qui se fondent sur les rapports de l’Agence internationale de l’énergie atomique.
Il n’insiste pas non plus sur les déclarations récurrentes du régime de Téhéran exprimant sa volonté de rayer de la carte l’Etat juif. L’unique leçon que l’on peut tirer de la seconde guerre mondiale est qu’il vaut mieux croire aux menaces de destruction d’un dictateur que de les ignorer.

Les lecteurs de Mein Kampf, les auditeurs de ses harangues devant des foules hystériques et même les diplomates qui négocièrent avec le tyran nazi eurent la naïveté de ne pas le croire. Pourquoi devrions répéter ces mêmes erreurs aujourd’hui ?
Au nom de quoi, un ancien volontaire de la Waffen SS, car Gunter Grass n’était pas un soldat conscrit de la Wehrmacht, mais un jeune nazi, futur écrivain disposant donc de certaines facultés mentales et intellectuelles, au nom de quoi pense-t-il que le président d’un Etat islamiste autocratique, niant l’existence de la Shoah, ne doit pas être pris au sérieux lorsqu’il se dote d’une arme nucléaire ?
Son passé d’ancien nazi, sa renommée d’écrivain au parcours sulfureux, ses mensonges redondants ne lui confèrent qu’un seul droit : celui de se taire une fois pour toutes. La liberté d’expression, le droit à l’opinion, la remise en cause de la politique du gouvernement élu de Netanyahou, sur laquelle en Israël se déroule un débat démocratique, ne confèrent à Gunter Grass aucune légitimité, même pas celle de la honte.

lire ci-dessous La première mort de Günter Grass par BERNARD-HENRI LÉVY

http://laregledujeu.org/2012/04/11/9591/la-premiere-mort-de-gunter-grass/

Il y a la Corée du Nord et son tyran autiste, doté d’un arsenal nucléaire largement opérationnel.
Il y a le Pakistan dont nul ne sait ni combien d’ogives il possède, ni où, précisément, elles se trouvent, ni quelles garanties nous avons de ne pas les voir tomber, un jour, entre les mains de groupes liés à Al-Qaeda.
Il y a la Russie de Poutine qui a réussi l’exploit d’exterminer, en deux guerres, le quart de la population tchétchène.
Il y a le boucher de Damas qui en est à 10 000 morts et dont l’entêtement criminel menace la paix de la région.
Il y a l’Iran, bien sûr, dont les dirigeants ont fait savoir que leurs armes nucléaires, quand ils en disposeront, serviront à frapper l’un de leurs voisins.
Bref, nous vivons sur une planète où nous avons l’embarras du choix de l’État le plus officiellement pyromane, visant ouvertement ses civils et les peuples environnants, et menaçant le monde de conflagrations ou de désastres sans précédent depuis des décennies.

Or voici qu’un écrivain européen, l’un des plus grands et des plus éminents puisqu’il s’agit du Prix Nobel de littérature Günter Grass, ne trouve rien de mieux à faire que de publier un « poème » où il explique qu’il n’y a qu’une menace sérieuse qui pèse sur nos têtes et qu’elle vient, cette menace, d’un tout petit pays, l’un des plus petits du monde, l’un des plus vulnérables aussi et, soit dit en passant, une démocratie : l’État d’Israël.
Cette déclaration a rempli d’aise les fanatiques qui règnent à Téhéran et qui, par l’intermédiaire de leur ministre de la Culture, Javad Shamaghdari, se sont empressés de saluer l’« humanité » et l’« esprit de responsabilité » de l’auteur du « Tambour ».

Elle a fait l’objet de commentaires extasiés, en Allemagne et dans le reste du monde, chez tous les crétins pavlovisés qui confondent le refus du politiquement correct avec le droit à se lâcher et à libérer, en se lâchant, les relents de pensée les plus pestilentiels.
Elle a donné lieu à l’habituel et ennuyeux débat sur le « mystère du grand écrivain qui peut être un pleutre ou un salaud » (Céline, Aragon) ou, pire, sur « l’indignité morale, ou le mensonge, qui ne doivent jamais être des arguments littéraires » (moyennant quoi on permet à des foultitudes de sous-Céline, ou d’Aragon au petit pied, de se vautrer dans l’abjection…).
Mais, pour l’observateur de bon sens, l’affaire appelle surtout trois observations simples.

La misère, parfois, du grand âge. Ce moment terrible, et qui n’épargne pas les plus glorieux, où une sorte d’anosognosie intellectuelle fait tomber toutes les digues qui retiennent, d’habitude, le déferlement de l’ignominie. « Adieu vieillard, et pense à moi si tu m’as lu » (Lautréamont, « Maldoror », Chant 1).
Le passé de Grass lui-même. L’aveu qu’il fit, il y a six ans, quand il raconta s’être engagé, à 17 ans et des poussières, dans une unité de la Waffen SS. Comment ne pas y penser aujourd’hui ? Comment ne pas faire le rapport entre les deux séquences ? Entre ceci et cela, entre le Burgrave social-démocrate confessant avoir fait ses classes sous le nazisme et le salopard déclarant aujourd’hui, comme n’importe quel nostalgique d’un fascisme devenu tabou, qu’il n’en peut plus de se taire, que ce qu’il dit « doit » être dit, que les Allemands sont « déjà suffisamment accablés » (on se demande bien par quoi…) pour ne pas devenir, en plus, les « complices » des « crimes » présents et à venir d’Israël, le lien n’est-il pas, malheureusement, patent ?
Et puis, l’Allemagne. L’Europe et l’Allemagne. Ou l’Allemagne et l’Europe. Ce vent mauvais qui souffle sur l’Europe et vient y gonfler les voiles de ce qu’il faut bien appeler un néo-antisémitisme. Non plus l’antisémitisme raciste. Ni chrétien. Ni même antichrétien. Ni, vraiment, anticapitaliste comme au début du XXe siècle. Non. L’antisémitisme nouveau. Celui qui n’a de chance de redevenir audible et, avant d’être audible, dicible que s’il parvient à identifier l’« être juif » à l’identité prétendument criminelle de l’État d’Israël prêt à lancer ses foudres sur l’innocent État iranien. C’est ce que fait Günter Grass. Et c’est ce qui rend cette affaire terriblement parlante.
Je revois Günter Grass à Berlin, en 1983, à l’anniversaire de Willy Brandt.
Je l’entends, à la tribune d’abord, puis attablé au centre d’une petite cour d’admirateurs, le cheveu et le verbe drus, des lunettes à monture ovale qui le faisaient ressembler à Bertolt Brecht, son gros visage à soufflets tremblant d’une émotion feinte tandis qu’il exhortait ses camarades à regarder en face leur fameux « passé qui ne passait pas ».
Et le voilà qui, trente ans plus tard, se retrouve dans l’exacte situation de ces hommes à la mémoire trouée, fascistes sans le savoir, hantés sans l’avoir voulu et qu’il invitait, ce soir-là, à se mettre en règle avec leurs inavouables arrière-pensées : posture et imposture ; statue de sable et comédie ; le Commandeur était un Tartuffe ; le professeur de morale, l’incarnation de l’immoralité qu’il pourfendait ; Günter Grass, ce gros poisson des lettres, ce turbot congelé par soixante ans de pose et de mensonge, achève de se décomposer et c’est, à la lettre, ce qui s’appelle une débâcle – quelle tristesse.

happywheels

3 Commentaires

  1. Delphine 27340 dit :

    Ce sale déchet aurait dû tirer sa révérence plus tôt. Il manquera à peu de personnes.
    Par contre, je trouve choquant que la Fondation Nobel ai exclu toute sanction vis-à-vis de cette chose immonde.
    Avant de décerner ces prix, il ne serait peut-être pas inutile de faire une enquête sur le passé des personnes qui sont en devenir d’être Prix Nobel.

    • liguedefensejuive dit :

      Le tueur de juifs Arafat l’a eu également

      • Delphine 27340 dit :

        J’ignorais ce fait, et je vous remercie pour l’info. Arafat prix Nobel de la pais en 1994.
        Ces prix sont normalement décernés à des personnes « ayant apporté le plus grand bénéfice à l’humanité ».
        Ce prix n’est finalement qu’une fumisterie.

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