Deauville : en référence à Daesh, il avait menacé des policiers
Correctionnelle. Apologie du terrorisme, menace de mort… un habitant de Touques, près de Deauville, écope de quatre mois de prison.
Reconnu coupable d’outrage à personne dépositaire de l’autorité, rébellion, apologie de terrorisme, menace de mort et ivresse publique, Stéphane C., 52 ans, a été condamné à quatre mois de prison ferme. Il devra aussi payer 30 € d’amende pour ivresse publique et 200 € à chacune des deux victimes pour le préjudice moral.
Incarcéré pour une autre cause, le prévenu qui habite Touques près de Deauville (Calvados) était libérable le 5 juillet prochain. Le quinquagénaire titulaire d’un casier judiciaire riche de quinze mentions est reparti comme il était venu : entre trois gardes de l’administration pénitentiaire. « Vous êtes pire que des terroristes. Vous êtes des chiens… Daesh a eu raison de faire ce qu’il a fait ». S’il reconnaît avoir proféré des insultes et des menaces à l’encontre des policiers, Stéphane C. se défend de toute apologie de terrorisme. De même, il dira regretter des qualificatifs tels que « cow-boys » lancés pour « charrier » les forces de l’ordre.
« Démonter la gueule à la Kalachnikov »
Le 5 avril 2016 à 21 h 50, les policiers du commissariat de Deauville sont amenés à intervenir dans un quartier de la ville où un individu, après avoir tenté de forcer la porte du logement de son ex-compagne, fait du scandale dans le voisinage en criant haut et fort le prénom de cette dernière.
Les deux fonctionnaires rattrapent et interpellent l’auteur des cris qui, à leur vue a pris la fuite. Devant son agressivité, ils lui passent les menottes et le conduisent à l’hôpital de Cricqueboeuf. Le trajet est rythmé d’insultes. C’est à l’hôpital que les choses vont dégénérer. Resté seul avec un policier dans le box des urgences, le prévenu se dirige vers la porte « pour faire un tour dans le couloir », selon ses dires. Il est alors retenu par le fonctionnaire qui lui porte un coup à la pommette gauche puis le met à terre. La radio de l’hématome sera présentée lors de l’audience.
Cet incident déclenchera un flot d’insultes de la part du Touquais qui continuera pendant le retour au commissariat : « Je vais vous retrouver pour vous démonter la gueule à la Kalachnikov. Daesh a eu raison de faire ce qu’ils ont fait », pour finir par une menace de dépôt de plainte pour violence.
À son arrivée au commissariat où il sera placé en garde à vue, le père de famille se montrera plus calme voire très coopératif. Mettant l’accent sur le changement de comportement de son client après cette espèce de huis clos dans le box des urgences avec le policier, l’avocate fera part de son étonnement de retrouver souvent les mêmes noms de fonctionnaires du commissariat de Deauville dans les faits divers semblables. Selon le conseil de la défense, c’est la réaction du policier d’une « violence disproportionnée » qui expliquerait la montée en puissance des insultes puis l’apologie du terrorisme que son client « ne cautionne naturellement pas ».
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