Condamné pour avoir insulté des policiers sur un mode antisémite près de Rouen

Justice. Dans un accès de rage, Gilles H., 25 ans, a menacé de mort deux policiers avant de se frapper lui-même en garde à vue.

«Son père dit de lui qu’il a des accès de colère, qu’il est violent, ingérable », lâche le tribunal face à Gilles H., 25 ans, grand gaillard plutôt athlétique et qui a été condamné à 2 mois de prison intégralement assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve pendant deux ans. Soit deux ans de soins « forcés » pour le jeune homme au psychisme fragile.
L’affaire commence le 31 juillet dernier, à Saint-Léger-du-Bourg-Denis. Le père du prévenu appelle les policiers à la suite d’une violente altercation familiale.
« Sales juifs »
Sur place, l’équipage de police-secours est fraîchement accueilli : « Sales juifs, mécréants, bâtards… Moi et tous les musulmans, on va vous exterminer », dit Gilles H. lui qui n’est pas musulman, pour qui c’est la quatrième comparution devant le tribunal et qui est non seulement ivre de colère mais aussi d’alcool.
Transporté à l’hôpital, le prévenu se frappe, se donne des coups, d’après les policiers tandis que Gilles H. se souvient d’avoir été frappé, à au moins une reprise, par l’un des policiers.
« Je n’ai pas le souvenir des paroles que j’ai prononcées », détaille le prévenu, rendu presque inaudible par la mauvaise qualité de la sonorisation du tribunal. « Mais c’est possible ».
« C’est un jeune en détresse et cela se voit, précise l’avocate des deux policiers insultés et menacés. L’un de mes clients a même été marqué et touché par cette détresse, mais cela n’excuse pas la violence de son comportement ».
C’est bien l’avis du procureur de la République qui exige deux mois de prison ferme « pour que Gilles H. ne continue pas sur cette voie ».
En « détresse »
« La prison, la prison. Mais la prison ne réglera rien, s’indigne Me Lecesne pour la défense. Il est en détresse, tout le monde le reconnaît, et il faudrait l’enfermer. C’est un homme qui a connu de fortes périodes d’alcoolisation, qui dit lui-même qu’il a été minable, qui reconnaît les faits bien qu’il ne s’en souvienne que partiellement ». Péroraison attendue : en lieu et place des quatre murs de Bonne-Nouvelle, l’avocat plaide et obtient un sursis avec mise à l’épreuve, « parce que ce garçon a besoin d’un accompagnement, d’un suivi sérieux et pas de la prison pour le sortir de sa détresse ».
B. M.-C.
source :
http://www.paris-normandie.fr/detail_article/articles/3977581/condamne-pour-avoir-insulte-des-policiers-sur-un-mode-antisemite-pres-de-rouen#.VfJ-ZNLtlHx