Comment est née la plus célèbre théorie complotiste

By  |  23 Comments

Dans la longue histoire du conspirationnisme, c’est LE complot des complots : les «protocoles des Sages de Sion». Écrite à Paris en 1897, diffusée dans la Russie tsariste peu après, cette contrefaçon a connu un succès retentissant et continue à faire fantasmer les antisémites.
Les intox sont loin d’être une nouveauté dans le paysage français, mais l’attentat de Strasbourg les a vu pulluler sur les réseaux sociaux. Chez certaines figures des Gilets jaunes qui trouvent « étrange » que cette attaque terroriste surgisse en plein conflit social. Un coup monté du gouvernement ? Mais c’est bien sûr ! Tout comme les casseurs et autres pilleurs en marge des manifestations à Paris ou Bordeaux : policiers infiltrés assurément. Le pays de Descartes n’échappe pas à la vogue du complotisme. Mais cela est loin d’être nouveau. Récit de la naissance de plus célèbre théorie complotiste.

« Nous ferons la preuve de notre force par des attentats. » Dans le huis clos de leurs discussions, les « Sages de Sion » – sorte d’assemblée occulte de hiérarques juifs – discutent en cachette du plan diabolique qu’ils préparent : dominer le monde, rien que ça ! « Nous rendrons tous les gouvernements esclaves de notre super gouvernement », prévoient-ils.
Ils sont prêts à tout : « Nous avons des ambitions illimitées, des convoitises dévorantes. » Ils peuvent compter sur leurs appuis au sein de la franc-maçonnerie, et mobiliser la finance internationale dont ils sont les maîtres. Gare, enfin, à ceux qui entravent leur chemin : « Quand nous serons les maîtres du monde, nous ne tolérerons aucune autre religion que la nôtre. »
Ainsi chuchotent les « Sages », au fil des vingt-quatre chapitres – et autant de « protocoles » – qui consignent les comptes rendus de leurs réunions secrètes. Une centaine de pages où il est question de « vengeance impitoyable » et de « haine intense » contre les chrétiens, « aussi stupides que des moutons ». « Nous sommes pour eux des loups […] Nous dirigerons la pensée de toute l’humanité », annonce ce gouvernement aux sombres desseins.

Ce texte caricatural paraît dès 1902 dans des revues russes, avant de figurer in extenso en annexe du livre publié par un certain Sergueï Nilus, écrivain mystique ultraorthodoxe aux airs d’imprécateur. Certes, le premier Congrès national juif réuni par Theodor Herzl à Bâle en 1897, donne du grain à moudre aux antisémites qui voient des complotistes partout. Mais le texte est alors loin d’avoir du retentissement, jusqu’à ce qu’éclate la révolution de 1917.
Les « Protocoles » deviennent le moyen pour les Russes favorables au tsar de discréditer la conjuration « judéo-bolchévique » qui a installé Lénine au pouvoir. Quant à l’assassinat de Nicolas II et de sa famille, un an plus tard, voilà qui ressemble à ces horribles crimes rituels dont les Juifs se rendraient coupables depuis des siècles.
La carrière internationale du brûlot démarre avec l’exil des Russes blancs en Europe. Sur le vieux continent, il s’épanouit sur un terreau propice à faire pousser l’herbe folle antisémite. Traduit dans plusieurs langues, édité l’ouvrage se diffuse massivement, parfois sous ce titre : « Programme juif de conquête du monde ». Adolf Hitler le cite dans « Mein Kampf » pour confirmer l’existence d’un complot juif. L’affaire séduit jusqu’aux États-Unis où le magnat de l’automobile, Henry Ford, le publie en feuilleton dans son journal, le Dearborn Independent.
Très vite, beaucoup doutent de l’authenticité de ce petit livre trop caricatural pour ne pas éveiller les soupçons. En 1921, le prestigieux Times de Londres révèle qu’il s’agit d’une contrefaçon grossière. Les Protocoles, assure le journal, plagient sans vergogne un libelle écrit en 1864 par Maurice Joly, « Le Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu ». À une différence notable tout de même : le polémiste parisien étrillait Napoléon III, pas les Juifs. Reste donc à savoir qui a trafiqué le pamphlet en remplaçant l’empereur par les « Sages de Sion ». Et pourquoi.

Les soupçons s’orientent rapidement vers l’Okhrana, la redoutable police secrète du tsar. Et du chef de son bureau étranger, basé justement à Paris. Un siècle plus tard, l’ouverture des archives soviétiques révélera l’identité du faussaire à qui la rédaction des « protocoles » a été confiée : Mathieu Golovinski, rejeton d’une famille aristocrate russe sur le déclin.
Mathieu Golovinski..
Envoyé à Paris, le plumitif y sert la propagande conservatrice qui s’alarme d’une dérive libérale du régime tsariste. Quelques nationalistes fomentent alors leur coup : un tel document, pensent-ils, persuadera Nicolas II qu’une conspiration, concoctée par des Juifs à la solde de l’Occident, se trame contre sa couronne. Et que toute mollesse lui serait fatale.
Cette charge inventée de toutes pièces a la force de la simplicité : elle véhicule le mythe éternel du « complot juif mondial », et peut se transposer à toutes les époques. Prête, encore aujourd’hui – malgré l’imposture maintes fois avérée – à servir de la haine sur un plateau.


Les « Protocoles des Sages de Sion » n’ont pas sombré dans l’oubli avec la chute d’Hitler. Le ventre est toujours fécond d’où surgit la prose immonde : chez les néonazis américains ou les nationalistes russes par exemple. Mais c’est au Proche-Orient que la célèbre contrefaçon s’est offerte une seconde jeunesse.
Une vaste machination sioniste, soutenue par une Amérique aux mains des Juifs, serait à l’oeuvre pour défaire les pays arabo-musulmans ! Les Protocoles n’ont jamais quitté les présentoirs de nombreuses librairies du monde entier, et continuent à fertiliser les cerveaux crédules ou haineux.
Dans les années 2000, la télévision égyptienne a même diffusé une série inspirée du brûlot, « Le cavalier sans cheval » ! À l’heure d’Internet, on se doute bien que les « Sages » n’ont pas fini de comploter…
À lire absolument : «Le Complot», bande dessinée de Will Eisner. Introduction d’Umberto Eco (Grasset, 20,90 euros).
Source :
http://www.leparisien.fr/societe/comment-est-nee-la-plus-celebre-theorie-complotiste-16-12-2018-7969773.php

happywheels

23 Commentaires

  1. hai dit :

    depuis des siecles on nous bassinent avec le complot juif qui veut dominer le monde{avec leur nombre faut le faire} que les juifs sont tous riches qu.ils detiennent la finance mondiale et j,en passe si c.est le cas pourrais-t/on citer des exemples ou apporter des preuves de ces mensonges

  2. Jacko lévi dit :

    «  »Les « Protocoles » deviennent le moyen pour les Russes favorables au tsar de discréditer la conjuration « judéo-bolchévique »

    c’est vrai! de la part de ces « Broute au col de l’ utérusse » »
    le plus mignon c’est la traduction en Français du titre arabe de la photo

    «  »
    houkma sihoune wa talim el talmoud = sagesse de Sion et enseignement du Talmud (?)

    et pourquoi pas téhilim ? bande de cons!

    ce chef d’ oeuvre est en vente dans les vonnes librairies islamiques de Paris…mais il faut montrer patte verte pour qu on vous le vende 😆

    c’est du même shit que le Abbas qui vient de dédommager la famille du Terro, a qui TSAHAL a détruit la maison

    cette sale espèce, qui vient pleurnicher en quémendant des sous toujours des sous, qui stagne dans sa merde depuis 70 ans, incapable de fierté et de la moindre dignité, viendra couiner et sera reçue par les grands (lâches) de l’ occident ….histoire d’ apaiser les millions de terroristes en puissance, dits Fichés S

    quand au Pollak , faux français, dit Ryssen, mérite juste un crachat sur sa sale bobine
    surtout ne lui porter aucun dommage il en serait trop heureux

  3. Jacko lévi dit :

    petite amusette

    a cette époque les théories du crane et sa forme ne circulaient pas encore

    on remarquera que le juif censé représenter la « race juive » est dolichocéphale, crane et face allongée….ce qui de nos jours signe la race « aryenne » occidentale, alors que le crane rond, comme celui de Ryssen, représente la race Brachycéphale
    race censée désigner le « sémite » l’ oriental…

    j’ ai rarement vu une brachycéphalité aussi accentuée que chez le Ryssen, polonais et surement lointain descendant de Khazars
    sauf chez certains paysans du Plateau de Langres….souvenir des Mongols aprés leur défaite des Champs Catalauniques …petite taille moyenne, visage et crane bien ronds, et yeux porçins et bridés

    je suis convaincu que ce déchet intégral, d’ une prolificité de Fatma devant la CAF doit etre traumatisé par les résultats de son analyse ADN 😆

  4. Paul dit :

    N’oublions pas non plus le rôle abject du consul de france en 1840 à Damas où des juifs furent accuser de crime rituel et exécutés.

    • liguedefensejuive dit :

      L’affaire de Damas se réfère aux événements de dimension internationale faisant suite à l’arrestation de treize membres de la communauté juive de Damas en 1840, accusés d’avoir assassiné un moine chrétien pour des raisons de rituel.
      Le 5 février 1840 dans le quartier chrétien de Damas, le père Tommaso da Calangiano1 (1777-1840), un moine d’origine sarde, de nationalité française, frère mineur capucin, et son domestique, Ibrahim Amarah, disparaissent sans laisser de traces. Le moine étant français, le consul de France à Damas, Ulysse de Ratti-Menton, supervise l’enquête, confiée aux autorités égyptiennes qui administrent alors la Syrie. Le consul de France et la police se fient à la rumeur publique, lancée par les « Grecs », c’est-à-dire par les chrétiens de rite orthodoxe, qui accuse les Juifs de Damas d’avoir tué rituellement le moine et son domestique, afin de récupérer leur sang pour le repas de la Pâque. Un barbier juif converti à l’islam, Suleïman Negrin, est arrêté. Il affirme sous la torture que le meurtre rituel a eu lieu. Le barbier livre également des noms de présumés coupables, le grand rabbin de Damas et des notables juifs, lesquels sont emprisonnés et torturés à leur tour afin d’obtenir des aveux. Deux prisonniers meurent sous la torture et un autre préfère se convertir à l’islam pour échapper à son sort. Parallèlement, la population musulmane de Damas pille la synagogue de la banlieue de Jobar, détruisant des rouleaux de la Torah. Sous la pression des consuls de puissances européennes rivales de la France, en particulier du consul autrichien, et à la suite de l’intervention de Juifs européens comme les Rothschild, Adolphe Crémieux et Moïse Montefiore, les autorités égyptiennes reconnaissent l’innocence des inculpés et les font relaxer.
      L’affaire a d’importantes répercussions internationales. Elle lance le coup d’envoi de l’antisémitisme moderne en France, où « elle devient un enjeu dans la bataille entre défenseurs de la prééminence de l’Église catholique et partisans de l’autonomie de l’État » selon Rina Cohen2. Elle sert de « point de départ à la constitution des organisations internationales de défense des Juifs, à commencer par l’Alliance israélite universelle », selon Léon Poliakov3.
      Ce sont les « Grecs » (chrétiens de Damas, en l’occurrence) qui ont lancé contre les Juifs l’accusation de meurtre rituel. « Il est des plus probables que l’affaire de Damas soit la conclusion d’une lutte vieille d’un siècle entre les Grecs catholiques et orthodoxes d’une part, et la communauté juive d’autre part. L’occupation égyptienne de Damas a permis aux chrétiens de prendre le dessus, et ces derniers, utilisant le soutien français, ont profité de ce qui était au départ un fait divers pour liquider leurs adversaires. L’accusation même de crime rituel est en soi une signature : au XIXe siècle, elle est quasiment absente des pays catholiques, alors que les cas sont nombreux dans tous les pays de religion chrétienne orthodoxe, aussi bien en Europe continentale que sur les pourtours de la Méditerranée », écrit Henry Laurens4.
      La France, par la voix de son président du conseil Adolphe Thiers, considère que la raison d’Etat est engagée dans une affaire où un Français, le père Thomas, a été assassiné, et maintient donc l’accusation contre les Juifs de Damas pour cette raison.
      Parmi les personnes maltraitées à l’occasion des interrogatoires, il y avait des protégés autrichiens. L’Autriche et les puissances européennes rivales de la France interviennent auprès du vice-roi d’Egypte Méhémet-Ali (qui gouvernait alors Damas) pour qu’il reconnaisse l’innocence des inculpés5. La libération des Juifs emprisonnés a été considérée par le gouvernement français comme le signe de l’influence autrichienne. « La grâce accordée par Méhémet Ali nous a fait tort sous le rapport de notre influence politique » écrit ainsi le consul de France à Beyrouth en 1840
      Le 5 février 1840, le père Tommaso, citoyen français d’origine sarde, moine capucin, gardien du couvent de Damas7, disparaît avec son serviteur. Ce moine pratiquait la médecine et était bien connu des milieux juif, chrétien et musulman. Dans les jours précédents, il avait eu un différend avec un muletier turc qui l’aurait entendu blasphémer Mahomet. À quoi le Turc aurait répliqué : « Ce chien de chrétien doit mourir de ma main »8.

      .
      Le consul de France à Damas, le comte Ulysse de Ratti-Menton9, soutient les marchands et familles chrétiennes qui cherchent à prendre l’ascendant économique sur les Juifs, notamment la famille Farhi. Il fait procéder à une enquête sur la disparition du moine et accuse des Juifs de l’avoir assassiné pour utiliser son sang à des fins rituelles, en l’occurrence la confection de pains de la Pâque. Le gouverneur égyptien de la Syrie, Chérif Pacha, par sympathie pour les relations franco-égyptiennes, soutient aussi l’accusation.
      Deux semaines après la disparition du moine Thomas et de son domestique, le comte de Ratti-Menton s’adresse au consul de France à Beyrouth : « Malheureusement, écrit Ratti-Menton, les Juifs qui ont assassiné le père Thomas et son domestique ont trop bien pris leurs mesures et leurs coreligionnaires riches ou pauvres ont trop l’esprit de secte pour que nous puissions espérer de les atteindre de prime abord ; il n’y a donc que la ténacité dans les investigations qui soient de nature à nous conduire à la vérité10. »
      L’aveu du crime rituel est extorqué sous la torture à un barbier juif du nom de Negrin. Son témoignage est présenté comme décisif par les enquêteurs, puisqu’il leur permet de découvrir les restes supposés du corps du moine disparu, des ossements non identifiables, selon Rina Cohen2. Le barbier ne reconnaît pas, pour autant, sa participation au crime, mais il livre les noms des prétendus assassins. Huit notables juifs de Damas, parmi lesquels Jacob Antebi, le grand rabbin de Damas, Joseph Lañado, Moses Abulafia, et deux membres de la famille Farhi, sont arrêtés et torturés afin d’obtenir des aveux. Lañado meurt, Abulafia se convertit à l’Islam pour échapper au même sort, d’autres passent prétendument aux « aveux ».
      Jean-Baptiste Beaudin, le chancelier du consulat de France, participe personnellement aux interrogatoires des accusés, selon Raphaël Alphandary qui, depuis Beyrouth alors, alerte des Juifs européens11. Parallèlement, la population musulmane de Damas pille la synagogue de la banlieue de Jobar, détruisant des rouleaux de la Torah ; les renforts de police ont permis de prévenir toute atteinte aux personnes12.
      Alors que Ratti-Menton fait publier en français et en arabe les aveux, Chérif Pacha sollicite l’autorisation de Méhémet Ali, le vice-roi d’Égypte, pour exécuter les accusés. Cependant, d’autres arrestations sont effectuées, notamment celle d’Isaac Picciotto, ressortissant autrichien qui amène le consul d’Autriche à Damas, Caspar Merlatto, à intervenir pour réfuter les accusations7, de sorte que Méhémet Ali n’ordonne pas encore la mise à mort des accusés.
      L’affaire illustre les tensions particulièrement vives entre les populations juive et chrétienne de Syrie, situation exceptionnelle en cette période de Tanzimat de l’Empire ottoman pendant laquelle la situation des juifs est plutôt meilleure que celle des chrétiens. Les violences entre chrétiens et musulmans d’une part, et entre chrétiens et druzes d’autre part, sont en fait plus fréquentes en raison de la position économique dominante des premiers.
      Le 17 février 1840, une affaire comparable éclate à Rhodes, île de l’empire ottoman. Des dirigeants de la communauté juive de Rhodes sont accusés du meurtre rituel d’un enfant. Ils sont arrêtés et torturés, selon une procédure semblable à celle qui s’est mise en place à Damas.
      Le comte de Ratti-Menton réitère ses accusations contre les Juifs de Damas dans un rapport envoyé à Adolphe Thiers, chef du gouvernement français et ministre des Affaires étrangères, le 29 février 1840. La presse européenne donne bientôt un écho retentissant à ces affaires de crime rituel, notamment à celle de Damas, qui met en jeu la responsabilité de diplomates français.
      Les premiers articles anti-juifs paraissent dans la presse française, dans des journaux liés à l’Église catholique, en particulier, comme La Quotidienne, L’Univers, L’Univers religieux, etc. En revanche, L’Espérance, journal protestant, dénonce une « abominable calomnie »13. La Gazette des Tribunaux, Le Journal des débats, Le Siècle prennent également position « en faveur de la justice et du refus de l’intolérance »13. Toutefois les tenants de la thèse du crime rituel gagnent une audience importante dans l’opinion française.

      La campagne anti-juive qui se déclenche à cette occasion en France « ne doit pas être seulement interprétée comme la résurgence d’une calomnie médiévale », note Rina Cohen2 . C’est à partir de cette campagne de presse « que s’élaborent les premiers constituants de la logomachie de l’antisémitisme moderne. Dans ce sens on peut soutenir que l’affaire de Damas est un brouillon de l’affaire Dreyfus », selon Cohen2.
      Adolphe Thiers apporte son soutien aux accusations de son consul à Damas. Le Messager, un journal proche du gouvernement, signale que « les superstitions des Juifs orientaux prescrivent le meurtre rituel et que leurs congénères feraient mieux de se taire3.» Thiers, à la Chambre des députés, défend les arguments de son consul à Damas et la thèse du crime rituel : « Vous réclamez au nom des Juifs, et moi, je réclame au nom des Français », déclare Thiers à la tribune3. « Il faut du courage à un ministre pour protéger son agent ainsi attaqué. Je crois que j’ai montré quelque fermeté dans cette affaire3.»
      La presse française, alors, à l’exception du Journal des débats et de L’Espérance, fait bloc derrière Thiers, note Nicole Savy14. En revanche, dans son ensemble, la presse étrangère, en Grande-Bretagne en particulier, prend position en faveur des Juifs de Damas. Néanmoins, un mouvement de protestation se développe à Paris, animé notamment par Adolphe Crémieux.
      Excepté le gouvernement français, les gouvernements occidentaux se mobilisent alors pour les Juifs de Damas et font pression sur le sultan ottoman et le pacha d’Égypte. Abraham Salomon Camondo intervient également auprès du sultan dans le même but. Début juillet, les consuls de huit puissances chrétiennes à Alexandrie – à la seule exception du Français Adrien-Louis Cochelet – demandent au vice-roi d’Égypte d’ordonner la révision du procès. La position du gouvernement français, ami de l’Égypte, et refusant de désavouer son représentant à Damas, reste aussi peu favorable aux Juifs de Damas7.

      Opposée au gouvernement français dans cette affaire, une délégation de Juifs français et anglais, comprenant notamment sir Moses Montefiore, Adolphe Crémieux et Salomon Munk, se rend en Égypte afin de plaider la cause des Juifs de Damas auprès du vice-roi, Mohamed Ali.
      Les négociations entre le pacha d’Égypte et la délégation durent du 4 au 28 août à Alexandrie. Crémieux et Montefiore demandent au pacha de transférer le procès de Damas à Alexandrie, ou bien de laisser des juges européens l’instruire. Leur requête reçoit une fin de non-recevoir, et la délégation, préoccupée avant tout par la libération des Juifs emprisonnés à Damas, décide d’accepter qu’ils soient libérés sans être formellement innocentés, ni qu’une condamnation de l’accusation de crimes rituels ait lieu.
      Un acte de libération est édicté le 28 août 1840. Par volonté de compromis, il y est indiqué explicitement qu’il s’agit d’un acte de justice et non d’un acte de pardon octroyé par le gouvernant15. Les neuf prisonniers survivants (sur les treize) sont finalement libérés le 6 septembre.
      Après avoir achevé sa mission auprès du vice-roi d’Égypte, Montefiore se rend à Istanbul. Il obtient du sultan ottoman, Abdul Majid, qu’il proclame un décret de protection des Juifs de l’Empire ottoman contre les accusations de crimes rituels : « Et pour l’amour que nous portons à nos sujets, nous ne pouvons pas permettre à la nation juive d’être inquiétée et tourmentée par des accusations qui n’ont pas le moindre fondement de vérité… ».
      Néanmoins, en 1851, le consul de France à Beyrouth, évoquant l’inscription gravée sur la pierre tombale du père Thomas à Damas, réaffirme dans un courrier adressé à son ministre que le moine a été « assassiné par les juifs »16
      Pour l’historien américain Hasia Diner, cet incident a amené la communauté juive américaine à s’organiser pour la défense de communautés juives de la diaspora, faisant pression sur le président Van Buren pour protester officiellement17. Plus généralement, cette affaire est à l’origine des liens de solidarité juive moderne18, du développement de la presse juive (tel The Jewish Chronicle par exemple) et en définitive de la création en 1860 de l’Alliance israélite universelle.

  5. vrcngtrx dit :

    Cet article tombe à pic à un moment où tout se lit et s’entend …
    « Sages de Sion »
    je croyais qu’il était de notoriété publique qu’il s’agit d’un faux

    « appuis au sein de la franc-maçonnerie »
    sujet sur lequel je suis totalement inculte mais qui à mon étonnement fait état de graves accusations sur la toile (ordre mondial, satanisme) alors qu’autrefois on en parlait avec respect du fait qu’aux origines de sa fondation s’étaient réunis des bâtisseurs et de grands penseurs

    « Theodor Herzl »
    le sionisme n’est-il pas ni plus ni moins que le mouvement porté pour aboutir à la création d’un refuge en l’état d’Israël au vu des persécutions sur la communauté juive au cours de l’histoire ?

    « Mein Kampf »
    pire : il existe aussi une théorie qui propage l’idée que Herzl aurait provoqué la détestation des juifs et leur extermination pour justifier la création de l’état hébreu

    « Chez certaines figures des Gilets jaunes »
    c’est bien de préciser car ce n’est certainement pas l’ensemble des manifestants et encore moins dans leurs revendications de dénoncer un complot juif

    « étrange que l’attentat de Strasbourg surgisse en plein conflit social »
    plutôt qu’étrange le mot juste ne serait-il pas ‘conventionnel’ pour décrire les manœuvres d’un gouvernement qui doit dissoudre un grand mouvement populaire contre lui et redorer la popularité de ses forces de l’ordre pour compenser positivement les actes de répression totalitaire dont le monde est témoin ?

    « Tout comme les casseurs et autres pilleurs en marge des manifestations : policiers infiltrés assurément »
    https://www.youtube.com/watch?v=sm3S9laeDSI
    https://www.youtube.com/watch?v=JPFpqoWKM2Y
    https://www.youtube.com/watch?v=A98KtkvId9o
    https://www.youtube.com/watch?v=cEW8fjhyKSw
    https://www.youtube.com/watch?v=6trjDeRpzD4
    https://www.youtube.com/watch?v=9hYq_WdLs3E
    https://www.youtube.com/watch?v=puwag9VNlR4

    d’authentiques gilets jaunes, bien sûr …
    https://www.youtube.com/watch?v=FLou0RlKZ0c
    MDR !!! mange ça dans ta gueule péquenaud facho !

    HS.
    Merci à Gérald et Yvan
    https://www.youtube.com/watch?v=4WQ7tnWf8y0
    Bravo à Mr Lamberts
    https://www.youtube.com/watch?v=syEOKs4e818
    .

  6. In Memoriam dit :

    Les Protocoles : un (de)feque news!

  7. Franccomtois dit :

    Article interressant et instructif,moi personnellement je n´ai jamais cru au complot juif.Je n´ai jamais entendu dans mon enfance des propos contre les juifs autour de moi,donc par la suite je n´ai jamais eu á l´esprit qu´une telle horreur puisse être vrai sur les juifs.Faut être un esprit détraqué pour croire au complot juif.J´ai discuté avec un collegue á l´usine,il est Syrien,il me disait que tout les juifs sont riche et bien d´autres inepties.Je lui ai alors demandé si les rois du pétrole sont juif,si bachar al assad qui est loin d´être pauvre est juif et si se sont les juifs qui l´on poussé á fuir son pays.Évidemment sa réponse fut non,de plus je lui ai dit qu´en Israel il y a des gens qui y vivent dans la misere sociale et que j´ai aussi fait des boulots de merde en France et que j´avais des collegues de confession juive qui étaient comme moi avec le même salaire de merde.Il m´a dit qu´en Syrie on entretient se fantasme du juif responsable de toutes les miseres et bien d´autres propos ignoble.Il s´est dit désolé et qu´il avait apprécié d´avoir parlé avec moi de ce sujet.Avec les personnes venant de pays oú la haine des juifs est quasiment Religion d´état je discute sereinement avec eux á la différence des connards de nos contrés.Par contre Israel je leur dit trés clairement que c´est la terre des juifs qui en furent chassés et qui aujourd´hui ne font que reprendre se qui est leur.Surtout que des musulmans y sont présent,y font des études,y ont des mosquées,du taf avec de vrai salaire,ont accés aux soins comme tout autres citoyens Israélien et que c´est loin d´être le cas dans les pays musulman pour les juifs si il en reste se dont je doute et pour les autres religion qui y sont plus persécutés que respectés.Débats jusqu´á présent qui se font dans le respect.
    Sinon nous sommes alles dans un petit resto juif avec une amie qui nous est chere.Prix abordable,ambiance un peu baba cool.Notre amie est tombé sur une personne qu´elle connait et qui l´a vu nous remettre une magnifique Hannouka comme cadeau.Il lui a demandé si elle est juive,elle lui répondu que non et que nous non plus mais que nous étions des amis d´Israel et des gens de confession juive.Il lui a dit que lui est juif américain(elle ne le savait pas qu´il était juif) et qu ´il avait vécu en ISRAEL et qu ´il était trés touché par notre intêret pour Israel et les juifs.Il nous a dit quelques mots en Francais et a demandé á son gamin de nous dire bonsoir en francais.En partant il m´a dit Am Israel Hai ma réponse fut la même.Pour finir 2 Videos magnifique de Yasmin Levy dont une avec Enrico Macias:

    https://youtu.be/LLEnLfs0N3U?list=PLBC07D7D5B368C34F
    https://youtu.be/4sir8dMyTA0?list=PLBC07D7D5B368C34F

    • Jacko lévi dit :

      franc comtois, il y a une vingtaine d’ années je faisais la connaissance d’ un jeune interne radiologue syrien, exerçant en hopital, loin de sa famille restée a Damas, disons même une trentaine d’ années

      il avait fait son service militaire obligatoire sous papa Assad et poursuivait ses études en France
      iltombe malade, personne de la famille, une méchante grippe, qui va s’ en occuper ? deux confrères Juifs, qui le remettront sur pied
      décontenancé, surpris, il deviendra un pote et là……..il nous racontera ce ,ces regards portés sur les Juifs en Syrie, précisons qu il est Chrétien…
      j’ en ai entendu!! Ratti Menton, toujours bien vivant….alors qu il y a trente ans les juifs aprés les raclées israeliennes de 67 et 73 n’ étaient plus que quelques dizaines

      mais la meilleure de toutes, c’est quand il m’ a appris que les juifs avaient une queue !!!!! non! pas celle que nous portons avec nos bijoux de famille, mais une vraie queue, prolongement du coccyx, et que les juifs portent enroulée sur elle même, dans leur futal!! comme le Marsupilami……………!

      et ce garçon, installé en France depuis la fin de ses études, marié (avec une syrienne, bien sur) père de famille, de formation scientifique!! avalait ces formidables imbécilités si en honneur dans le monde arabo-musulman

      Houba! houba hop !! 😆

    • ire de même dit :

      ça fait du bien de te lire Franccomtois, je me sens moins seul dans mes convictions. Tu as du mérite à discuter encore avec ce genre de nases (moi je laisse tomber, leur entêtement me désole trop) qui préfèrent se fondre dans le moule judéophobe alors que cet écran de fumée permet à des forces maléfiques (finance dictatoriale, police de la pensée, invasion et dhimmitude) d’instaurer notre destruction

    • vrcngtrx dit :

      * je sais pas ce qu’il s’est passé avec mon pseudo, je reposte en le corrigeant

      ça fait du bien de te lire Franccomtois, je me sens moins seul dans mes convictions. Tu as du mérite à discuter encore avec ce genre de nases (moi je laisse tomber, leur entêtement me désole trop) qui préfèrent se fondre dans le moule judéophobe alors que cet écran de fumée permet à des forces maléfiques (finance dictatoriale, police de la pensée, invasion et dhimmitude) d’instaurer notre destruction

  8. Paul06 dit :

    Merci pour le rappel sur L’affaire de Damas souvent méconnue ou oubliée.

Publier un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *