Cette phrase de Zaz dérange

La chanteuse a provoqué un tollé en faisant allusion à « la légèreté » de Paris sous l’occupation.

Lors d’un entretien accordé à Purecharts, Zaz, qui sort un album sur Paris avait indiqué: « En France, j’ai l’impression qu’on se focalise un peu trop sur les choses négatives, alors qu’à côté de ça il y a beaucoup de personnes qui réinventent la société et proposent d’autres choses ». Elle ajoute: « A Paris, sous l’occupation, il y avait une forme de légèreté. On chantait la liberté alors qu’on ne l’était pas totalement. Pour moi, c’est ça Paris. C’est là où tout est possible, là où on innove ».

Rapidement, sa phrase concernant l’occupation a fait grand bruit. Libération a regretté le « trou de mémoire » de la chanteuse et dénonce, dans un article, des « propos déplacés et faux ». « La légèreté était sans doute le lot des dignitaires nazis, pour qui Paris était la ville des cabarets, des restos chics et des petites femmes », lit-on.

Le journaliste du magazine affirme que la chanteuse a eu des « propos maladroits » qui « interviennent au moment où le livre du polémiste Eric Zemmour, qui défend l’imposture historique d’un maréchal Pétain sauveur de juifs, caracole en tête des ventes. Peu à peu, à mesure que les témoins disparaissent, une forme d’amnésie s’installe.

Les internautes ont fait chauffer les réseaux sociaux en commentant les paroles de la jeune femme. Nicolas Beaupré, historien, avait osé un jeu de mots pour dénoncer la chanteuse sur Twitter: « Suite à ses propos sur l’occupation, Zaz aurait aussi annoncé changer de pseudo pour s’appeler désormais Naz ». Une mauvaise blague qu’il a rapidement retirée de son fil Twitter. « Suite à l’emballement twittesque, je retire ma mauvaise blague même si tout le monde s’en fiche. Cela me servira de leçon. Back to research », écrit-il. Benjamin Biolay, quant à lui, a tenu à défendre sa collègue en regrettant la « violence des médias. Elle n’est pas historienne! ».

Explications
Fustigée de toutes parts, Zaz a réagi à la polémique sur Facebook. « Même si je ne suis pas historienne, je sais que cette sombre période de notre histoire n’est ni une période de liberté, ni encore de légèreté, sauf pour les armées d’occupation et les collabos pour lesquels je n’ai aucune sympathie. La succession de ces mots est sans doute maladroite. Je voulais et veux simplement exprimer qu’en dépit de cette situation, la vie continuait. J’ai à l’esprit ce magnifique film « La vie est belle » », écrit-elle.

Elle en profite pour tacler les réseaux sociaux et journalistes qui ont relayé l’information ce week-end: « Je regrette que certains esprits polémistes aient cru bon les relayer de manière malsaine, plutôt que d’affûter leur talent de plumitif à l’encontre de prises de position plus douteuses, ou de sympathisants extrémistes de tous bords dont je ne fais pas « Paris ». »

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