CE SOIR SUR FRANCE 3 : Vichy, la mémoire empoisonnée, lundi 16 mai, 20 h 55
Le régime de collaboration avec l’Allemagne nazie a duré quatre ans, mais son ombre a gangrené la IVe puis la Ve République. Ce scandale porte des noms: Papon, Touvier, Bousquet… En 1945, le général de Gaulle déclarait Vichy «nul et non avenu». La France ne devait être redevable des actes et des crimes du régime du maréchal Pétain qui déporta plus de 75 000 Juifs. Ce n’est que cinquante ans plus tard, sous l’impulsion de Jacques Chirac, que le pays a reconnu sa responsabilité. Sans jamais prendre parti, y compris sur la figure ambiguë de François Mitterrand, l’enquête remarquable de Michaël Prazan reconstitue toutes les étapes d’un douloureux devoir de mémoire porté par la société civile, et le combat infatigable des enfants de déportés. Les témoignages de l’historien Robert Paxton, de Robert Badinter (sa poignante harangue aux commémorations du Vél’ d’Hiv de 1992 mérite à elle seule le visionnage du documentaire), de Georges Kiejman, de Serge Klarsfeld tirent les fils éparpillés de notre psyché collective. On en ressort plus éclairé, conscient, citoyen. Réalisateur des exigeants Das Reich, une division SS en France et Einsatzgruppen, les commandos de la mort, Michaël Prazan a touché au Graal: montrer l’histoire et la fragilité de sa perception.
Le documentaire Vichy, la mémoire empoisonnée revient sur l’un des épisodes les plus sensibles et traumatisants de l’histoire de France. Mais, au-delà du régime de Vichy en lui-même, ce film de Michaël Prazan s’intéresse à l’héritage embarrassant laissé par la France occupée, et plus précisément celle qui a collaboré. Entre procès, législation vichyste et chasse à l’homme, la page de ce passé ô combien dérangeant n’a jamais été entièrement tournée.
Vichy, la mémoire empoisonnée
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le général de Gaulle signe une ordonnance qui déclare le régime de Vichy nul et non avenu. Pour autant, rien ni personne ne parviendra à occulter cet épisode dramatique de la mémoire collective. Le documentaire Vichy, la mémoire empoisonnée recense les multiples conséquences que la collaboration française a eues sur les plans sociaux, politiques et historiques. Les tumultes liés à cette ultime compromission surgissent dès la fin du conflit, avec les procès de Pétain et de Laval. Alors que le premier condamné à mort est gracié par de Gaulle, le second n’échappe pas à son sort et sera fusillé au terme de son procès. « En accordant la grâce à Pétain, de Gaulle veut montrer aux Français qui se sont compromis, c’est-à-dire l’immense majorité d’entre eux, que la page est tournée », estime l’historien Tal Bruttmann. « La force du Général a été de faire croire aux Français qu’ils étaient dans le camp des vainqueurs alors qu’ils ne l’étaient pas », explique pour sa part l’ancien garde des Sceaux Robert Badinter. En marge de la justice officielle, une autre, tout aussi implacable, se met à régner : on dénombre ainsi près de 10 000 personnes accusées de collaboration tuées par pendaison, lorsqu’elles ne sont pas purement et simplement lynchées. Sans compter les nombreuses femmes tondues en place publique, livrées à la vindicte pour avoir censément couché avec des nazis.
« Lois, décrets, mesures civiles…, nombreuses sont les dispositions adoptées sous ce régime qui ont perduré par la suite. Au même titre que certaines institutions, comme la police nationale. »
Même après l’émotion de la fin de la guerre, la collaboration continuera à tenir, d’une façon ou d’une autre, une place incontournable dans la société française. Lois, décrets, mesures civiles…, nombreuses sont les dispositions adoptées sous ce régime qui ont perduré par la suite. Au même titre que certaines institutions comme la police nationale.
Mais c’est surtout grâce à l’activisme de certaines personnalités que la France sera contrainte de regarder en face la question de Vichy. Ainsi, Serge et Beate Klarseld mèneront un combat médiatique et surtout judiciaire pour faire comparaître devant les tribunaux d’anciens collaborateurs, comme Paul Touvier. D’abord gracié de sa double condamnation à mort par Pompidou en 1972, une plainte pour complicité de crime contre l’humanité le visant est déposée par des associations de résistants en 1973. S’ensuit une cavale de l’ancien chef de la milice de Lyon qui alimentera régulièrement les pages des journaux, jusqu’à une arrestation tardive en 1989. Le soutien apporté aux anciens collaborateurs pose aussi question, et cela, jusque dans les plus hautes sphères de l’État, concernant notamment les liens entre Mitterrand et René Bousquet. Ou encore en considérant la lenteur de nombreuses procédures judiciaires intentées à leur encontre. La condamnation tardive de Maurice Papon, nommé préfet au lendemain de la guerre, et suspecté d’avoir autorisé la déportation de 6 690 Juifs, alors qu’il était haut fonctionnaire sous Vichy, en est l’un des meilleurs exemples.
Yannick Sado
Source :
http://www.france3.fr/emissions/documentaires/diffusions/16-05-2016_482113
Vichy, la mémoire empoisonnée : Nuit et Brouillard par france3« >
Vichy, la mémoire empoisonnée : Nuit et Brouillard par france3
Mitterrand fut un opportuniste de première importance qui a jonglé entre la collaboration avec Pétain et à la fin de guerre (pas folle la guêpe) la résistance. Et ces couillons de français à la mémoire courte qui ont voté pour lui !!!!!!
Que nous attends t-il en 2017 ??? Je crains le pire.
Ou sont les cinq millions de lettres de denonciation des juifs ecrites par des francais moyens ? Pourquoi les archives sont elles encore verrouillees?