Barack Obama n’a pas lu Machiavel

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de Shraga BLUM

Dans son ouvrage « Discours sur la première décade de Tite-Live », Machiavel écrivait : « Il faut que le législateur suppose par avance que tous les hommes sont méchants et qu’ils sont prêts à mettre en œuvre leur méchanceté toutes les fois qu’ils en ont l’occasion ». C’est le fil qui relie Munich de 1938 à Vienne de 2015.
La superposition de ces deux événements historiques telle qu’elle est soulignée par les dirigeants israéliens actuels n’est certes pas exacte sur tous les points – fort heureusement – mais il est indéniable qu’il y a des similitudes frappantes qui tiennent moins de la conjoncture internationale que de la psychologie humaine et du cynisme politique.

Sans avoir vécu la période des accords scélérats signés entre Hitler, Mussolini, Daladier et Chamberlain, on peut aisément s’imaginer l’effet qu’ils ont eu auprès de populations encore traumatisées par la Grande Guerre. Dans un documentaire d’époque, le commentateur français, enthousiaste, décrit l’arrivée dans la capitale bavaroise de Chamberlain « acclamé comme celui qui avec une inlassable volonté vient d’être l’un des plus grands artisans de la paix ».
Il parle « d’une même volonté de paix qui semble animer ces hommes qui tiennent en leurs mains la destinée du monde ». Puis, la voix empreinte de solennité il conclut : « Ainsi, à Munich, est né un immense espoir, et après des délibérations qui durent jusqu’à une heure fort avancée de la nuit, les quatre chefs de gouvernement établissent les bases d’un plan commun qui va permettre le règlement du problème germano-tchèque ».
Ce problème sera effectivement « réglé » l’année suivante mais pas de la manière dont l’imaginaient les dirigeants des démocraties, et avec la terrifiante suite que l’on connaît. Ce qui entraînera cette réaction surréaliste du Premier ministre britannique Neville Chamberlain : « Tout se serait bien passé si Hitler ne nous avait pas menti »!

Au moment de la signature des accords, une minorité, dont Winston Churchill, dénonçait la trahison et annonçait la catastrophe. Mais elle était considérée avec mépris et comme un ramassis de rabat-joie. Ce furent toujours des minoritaires qui annoncèrent les catastrophes. En 1930, déjà, alors que le parti nazi n’avait recueilli que 18% des sièges au Reichstag, le député radical-socialiste français Henry Franklin-Bouillon prévenait que « l’Allemagne se préparait à défier la France et conquérir l’Europe ». Cet ennemi juré du pacifiste Aristide Briand fut naturellement raillé et hué dans l’hémicycle du Palais-Bourbon.
Mardi, les images en provenance de Vienne et de Washington montraient ces mêmes expressions de lâche soulagement et d’espoir naïf ou factice sur les visages de ceux qui ont capitulé devant l’Iran après des années de négociations. « Une ère nouvelle », « la victoire de la diplomatie », « une occasion unique », « un tournant dans les relations internationales », tant de termes qui résonnent comme un air connu mais qui annoncent de lourds nuages.
Les grandes puissances, menées par les Etats-Unis de Barack Obama, ont voulu signer un accord avec un Etat qui prouve tous les jours qu’il est animé d’intentions des plus malveillantes : extrémisme religieux, régime autoritaire, hégémonie régionale, soutient à des organisations terroristes, antisémitisme, négationnisme, programme nucléaire militaire etc.


Les écoles de diplomatie rajouteront sans doute un jour à leur programme cette page comme un exemple-type de négociations entre un pays décidé et rusé face à des nations désunies dont les digues sont tombées les unes après les autres tant elles désiraient en finir.
Le postulat de départ du président américain, qui puise ses sources dans l’aile gauche du parti démocrate, est que la politique du dialogue et de la main tendue envers des pays agressifs et malveillants serait payante et non la confrontation. Il s’agit non seulement d’un pari très risqué mais aussi d’une tactique qui a déjà maintes fois prouvé qu’elle entraîne l’effet inverse. Les dirigeants de pays totalitaires – religieux de surcroit – n’ont pas les mêmes schémas de pensée que les démocraties : ils respectent et craignent ceux qui leur tiennent tête mais méprisent ceux qui se montrent faibles et leur font des ronds de jambe.
Toutes les assurances apportées par le président américain ainsi que les signatures des ministres des Affaires étrangères sur les pages de l’accord de Vienne seront inutiles dès le moment où le régime iranien prendra la décision de passer à l’étape suivante de sa stratégie à long terme. En attendant, comme il l’a fait toujours fait, ce pays violera ces accords centimètre par centimètre et à pas feutrés, sourire aux lèvres, face à un Occident qui n’a plus la force ni l’envie de défendre ses valeurs.

Dans son « Malaise de la Civilisation », Sigmund Freud pointait du doigt l’aveuglement des démocraties face à la réalité incurable de l’agressivité humaine : « Il est vrai que ceux qui préfèrent les contes de fées font la sourde oreille quand on leur parle de la tendance native de l’homme à la méchanceté, à l’agression, à la destruction et donc à la cruauté ».
Barack Obama préfère sans doute les contes de fées à la réalité que présente l’Islam d’aujourd’hui. Mais dans un conte de fées, le méchant disparaît dès que la dernière page est tournée.
source :

http://www.i24news.tv/fr/opinions/78614-150716-barack-obama-n-a-pas-lu-machiavel

happywheels

5 Commentaires

  1. Rita dit :

    Vos carricatures sur Obama sont trop tolerantes: Il n’est pas naive: Obama deteste les Juifs et il est au lit avec Iran:

    “When the consequences of naivitey are the same as the consequences of malice, it is wiser and safer to assume malice.”

    http://littlenotesfromparis.blogspot.com.au/2015/07/obamas-munich-chamberlain-or-mufti-al.html

  2. Victor COHEN dit :

    Il ne faut surtout pas etre confiant car cet « accord » ne garantit absolument rien ! En HEBREU nous disons « EINE EMOUNA » ! Lors des festivites de cette meme nuit en IRAN, nous avons bien entendu les memes menaces d’avant l’ACCORD ! « MORT aux USA » ! « MORT a ISRAEL »… Et, a nouveau, la mise a feu des drapeaux des USA et d’ISRAEL ! Donc absolument RIEN n’a change !

  3. macab2b dit :

    Qu’est ce qui peut changer dans ce monde ?
    La race de Caïn vaudra toujours la plus grande haine à la race d’Abel.
    Il y aura toujours des hommes de paix et des belliqueux.
    Mais n’oublions jamais (ce que la France a oublié mais pas Israël)que la faiblesse des bons fait la force des méchants.
    Je suis partisan de la création d’un parti de pouvoir fort en France allié majeur d’Israël.
    L’heure n’est plus à la naïveté.

  4. david dit :

    C’est un fou ce obama reste plus que la Corée du Nord et la boucle et bouclé !!!!

  5. CATHY dit :

    Obama reste et restera pour moi un suppôt de Satan…

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