Attentat islamiste de la préfecture de Paris : de “graves défaillances” pointées dans le suivi du terroriste
Après huit mois de travaux, la commission d’enquête parlementaire sur l’attaque de la préfecture de police de Paris juge que Mickaël Harpon “n’aurait jamais dû être maintenu” à son poste.
Le 3 octobre dernier, un employé de la Direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP) tuait quatre de ses collègues et en blessait deux autres au couteau, au cours du premier attentat terroriste commis de « l’intérieur ». Surnommé « Bernardo » ou « l’huître » par certains de ses collègues, Mickaël Harpon, qui était atteint de surdité, ne représentait à priori que peu de risques de radicalisation. Mais après huit mois de travaux, la commission d’enquête parlementaire, présidée par le député LR Éric Ciotti, a pointé de « graves défaillances » dans le suivi du terroriste qui « n’aurait jamais dû être maintenu dans ce service sensible », révèle Le Parisien, qui a pu consulter le document dans son intégralité.
De fait, la commission d’enquête pose un premier constat : plusieurs indices de radicalisation ont été décelés par des collègues directs de Mickaël Harpon, et ce bien avant l’attentat. Le terroriste s’était, par exemple, converti à l’islam après son mariage religieux avec une musulmane célébré entre 2009 et 2011. Après cet événement, sa pratique religieuse s’est considérablement durcie, selon ses collègues. « Mickaël Harpon aurait ainsi brutalement cessé de serrer la main et de saluer par des embrassades plusieurs femmes », explique la commission d’enquête. L’agent administratif est également décrit de plus en plus taciturne et renfermé psychologiquement, si bien que des collègues ont craint qu’il puisse voler des données sensibles, notamment de policiers travaillant sur l’islam radical.
De plus, une altercation datant de janvier 2015 donnait déjà des signes de radicalisation. Peu après l’attentat de Charlie Hebdo, alors qu’un de ses collègues effectuait des recherches sur Internet sur l’attaque, Mickaël Harpon a en effet déclaré : « C’est bien fait ! », provoquant une querelle qui a mis tout le service en émoi. Si l’informaticien s’est par la suite excusé, ses propos « justifiaient une réaction immédiate qui n’est pas intervenue », regrettent les députés. D’autant plus que les travaux de la commission révèlent que le comportement du terroriste avait été signalé à son chef de service, qui n’a pas jugé utile de le rapporter à sa hiérarchie. Les collègues de Mickaël Harpon avaient même demandé des conseils à un major de la sous-direction de la sécurité intérieure (SDSI), mais là encore, cette conversation informelle n’a pas été rapportée à la hiérarchie.
C’est d’ailleurs « ici que réside le dysfonctionnement le plus grave de l’affaire Harpon », explique la commission d’enquête. En ne dépassant pas le stade du niveau hiérarchique le plus immédiat, la chaîne de l’information et du signalement a été interrompue avant d’atteindre les niveaux hiérarchiques supérieurs. Le comportement de Mickaël Harpon est alors demeuré dans une « zone grise ». Les députés, qui dénoncent « un manquement majeur au devoir de vigilance », estiment que la « capacité de discernement » des collègues de Mickaël Harpon a été influencée par l’ambiance familiale dans le service de l’assaillant, une unité de petite taille, mais aussi par son handicap. Pour qu’un tel événement ne se reproduise plus, la commission d’enquête parlementaire préconise de transférer les compétences en matière d’antiterrorisme de la DRPP à la DGSI, voire de la refondre totalement.
ils ont eu pitie de lui au debut..
Je n’ai pas entendu le kéké de Forcalquier vouloir mettre un genou à terre pour la mémoire de ces policiers assassinés.
ROSA