Attentat de Strasbourg: comment on fabrique le déni
L’attentat de Strasbourg n’a pas mis fin au « pas d’amalgame »
par
Yves Mamou
L’attentat de Strasbourg a mis en acte plusieurs facettes du déni tel qu’il se pratique en France, chaque fois qu’il est question d’islamisme ou de terrorisme islamiste.
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Règle n°1: le déni est d’abord celui de l’Etat et de la classe politique
Le 12 décembre, alors qu’il est déjà acquis qu’un terroriste islamiste nommé Chérif Chekatt, d’origine algérienne, délinquant multirécidiviste, tire à vue sur les badauds du marché de Noël de Strasbourg, les pouvoirs publics s’emploient à nier l’attentat. Laurent Nunez, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Intérieur, sur France Inter, refuse de qualifier les actes du tueur islamiste d’ « attentat ». Quelle raison donne-t-il ? « Le tireur n’a jamais essayé de se rendre en Syrie ».
Bruno Studer, député LREM, a sangloté deux jours plus tard sur les bancs de l’Assemblée nationale en déclarant : « Hier soir, un Strasbourgeois né à Strasbourg, un Alsacien né en Alsace, un Français né en France, et n’ayant grandi nulle part ailleurs qu’à Strasbourg, en Alsace et en France, a décidé pour des raisons que l’enquête déterminera de semer la terreur sur le marché de Noël de Strasbourg ».
MM. Studer et Nunez ont cherché tous deux à déréaliser le réel. Telle est la définition du déni. Les attentats islamistes ne sont pas des attentats islamistes car l’islam est une religion de paix et d’amour. Questionner l’islam reviendrait à « stigmatiser » l’ensemble des musulmans. L’attentat de Strasbourg doit rester l’acte isolé d’un « Français » lambda, incompréhensible, et donc dément. Telle est d’ailleurs la thèse de la justice depuis 2015 : les terroristes sont des déséquilibrés qui agissent seuls.
Il serait bien sûr inacceptable, tant sur les plans moral que politique, de pointer un doigt accusateur sur l’islam et les musulmans. Mais le dédouanement en bloc, la négation de la sécession politique et culturelle d’une frange importante de la communauté des Français musulmans, sont-ils pour autant acceptables ?
Règle n°2: le déni s’appuie sur les « experts »
Cette politique publique du déni est servie par de puissants alliés. Médias et experts s’associent souvent pour conforter la thèse que l’islam ne saurait être meurtrier. Pour ce faire, il n’existe qu’une seule technique connue : transformer le tueur en victime. C’est ce qu’ont fait le 14 décembre, Le Monde et Farhad Khosrokhavar, « expert » de l’islam et auteur de plusieurs livres sur le sujet. Affirmer que Chekatt « est un individu animé par un islamisme radical, fait peur à la société et crée une atmosphère de panique généralisée », explique M. Khosrokhavar. Refusant de « faire peur »,
M. Khosrokhavar a donc développé la thèse devenue un classique que Chekatt était un pauvre garçon « désespéré » « qui veut en découdre avec la société, en a assez de vivre une vie éclatée entre la prison et le monde extérieur ». Strasbourg n’a pas été victime d’un attentat islamiste mais d’un « moment de fragilité psychologique ou un désir de revanche » sociale d’un malheureux.
Le chercheur Olivier Roy est le chef de file de cette école de la désinformation. Olivier Roy analyse la réislamisation des sociétés musulmanes comme la conjonction de quêtes existentielles individuelles. « Allah akbar » serait selon lui l’équivalent du peace and love des hippies des années 1960. Plus la chape islamiste massifie les populations, plus il perçoit les rues du Caire comme peuplées de hippies musulmans en quête de solutions personnelles.
On voit bien l’intérêt de cette « théorie » pour les pouvoirs publics. Elle permet de ne pas répondre à cette question vitale que chaque Français se pose : le musulman du coin de la rue est-il ou non cet inquiétant voisin qui menace de découper le juif ou le mécréant à la machette ? Olivier Roy et Farhad Khosrokhavar contribuent au déni de l’Etat quand ils bottent la question en touche et affirment que les jeunes radicalisés ne sont pas des terroristes islamistes, mais des hippies qui ont mal tourné.
Gilles Kepel, l’un des rares vrais experts français de l’islam, s’est indigné sur FranceTv info de ces calembredaines meurtrières : « Certains spécialistes, comme le sociologue Farhad Khosrokhavar, expliquent que Cherif Chekatt n’était pas un djihadiste mais un déprimé, qu’il a fait cela par désespoir. On a là l’explication de l’échec total de ce qu’a été notre politique par rapport à ce phénomène : l’incapacité à comprendre la dimension idéologique de la radicalisation, à comprendre ce qu’il se passait dans les prisons, etc. Il faudrait que le président de la République se saisisse de cette question et arrête de faire en sorte que notre administration soit à côté de la plaque sur ce type d’enjeu. »
Mais à quoi bon s’égosiller dans le désert. Les forces du déni sont puissantes.
Règle n°3: les médias sont le principal relais du déni
Aux tenants de la classe politique et des experts, il faut ajouter les médias. Quelle meilleure façon d’accréditer la thèse du déséquilibré dans le public que d’aller interviewer le père et la mère du terroriste assassin. Lesquels, comme n’importe quelle famille française, ont éduqué leur rejeton dans le respect de la loi et de l’ordre républicain. Le déni fonctionne sur ces présupposés communs. Comme l’islam, la famille est un relais de paix et d’amour.
France 2 est donc allé interviewer la famille Chekatt. Et les Français ont découvert le père Chekatt, le chef orné d’un bonnet à l’effigie de Che Guevara et portant la barbe teinte en roux des salafistes les plus radicaux. La question de France 2 était : comment votre fils a-t-il pu aussi mal tourner ? La réponse du père (des voisins, des amis, de la grand-mère) est toujours la même : il était très-très gentil.
Bref, la télé filme le cœur d’une cellule islamiste radicalisée, mais refuse de voir ce qui crève les yeux : le père est lui-même islamiste, fiché S et se teint la barbe en roux, au henné pour mieux imiter le prophète. Ils sont en France depuis trente ans, parlent à peine le français, et les murs délabrés de leur appartement, son mobilier plus que sommaire témoignent moins de la pauvreté que du refus de s’installer confortablement dans la société française.
Aucune question dérangeante ne sera posée : pourquoi portez-vous la barbe des salafistes? Que signifie ce bonnet à l’effigie de Che Guevara ? Quelle éducation avez-vous donné à votre fils pour qu’il soit considéré comme un délinquant même par les enseignants de son école primaire ?…
Le déni est si puissant que les islamistes radicaux n’ont même plus besoin de se cacher. Ils sont là au grand jour et personne ne veut les voir. La police elle-même a relâché le couple parental après moins de 24 heures d’interrogatoire. Rappelons que les services sociaux ont mis gracieusement un logement social à Tremblay-en-France, à la disposition de Zoulikah Merah, la mère de Mohamed Merah pour qu’elle puisse se rapprocher de son fils Aldelkader Merah, incarcéré à Villepinte en 2017.
Règle n°4: « Vous n’aurez pas ma haine »
L’autre forme du déni médiatique est de trouver celui qui clamera « vous n’aurez pas ma haine ». Un rôle que le professeur Philippe Meirieu a tenu à merveille lui, dont le tweet sera abondamment relayé par les réseaux sociaux. « Attentats de Strasbourg : la barbarie est là, tapie dans notre quotidien. Surtout ne pas oublier que le passage à l’acte, même préparé de longue date, peut toujours être suspendu par un mot, un geste, une rencontre. Adoucir le monde, voilà l’urgence. »
Règle n°5: le musulman est la seule victime de la société française
Enfin, ce concert déréalisant, se termine toujours par les mêmes points d’orgue : les déclarations des leaders de la communauté musulmane. Ils viennent toujours opportunément rappeler qu’il n’existe qu’une seule victime en France, c’est le musulman. « Les musulmans vivent dans un climat anxiogène », a déclaré Dalil Boubakeur, recteur de la mosquée de Paris dans un entretien accordé début décembre à un journal algérien. Le même trouverait profondément inconvenant que l’on se demande si les Français non-musulmans ne vivent pas eux-aussi dans un climat anxiogène. Du fait des musulmans radicalisés par exemple.
Source : https://www.causeur.fr/strasbourg-chekatt-islam-deni-daech-157195
Merde un France et à tous ces cons qui vont porter la responsabilité de la cotonisation islamique qui se prépare
Après les allemands Vichy , la France continue à collaborer avec l’ennemi en le faisant passer pour victime il l encourage à passer à l acte servi sur un plateau en argent
On peut remarquer que la phrase qui ramène tout acte criminel à un attentat est « allahakbar »,or aucun de ces crétins n’a pu s’empêcher de la prononcer,histoire de brouiller les pistes.
Finalement(ça fait mal au coeur de dire ça)jawad a été le plus intelligent du lot en dupant la justice antiterroriste.
L’aveuglement des dirigeants est feint,c’est plutôt en réalité de la soumission qui permet indirectement d’imposer une kyrielle de lois islamiques sans passer par le code pénal.
Exemple pour la mère de merah:priorité au logement gratos pour le musulman face au mécréant(qui lui aurait dû payer la rente de toute façon).
Ou encore:toute critique de l’islam vous envoie en correctionnelle.
C’est simplement un rétablissement implicite du délit de blasphème par la menace.
La liste est longue mais on voit bien ou ça mène.
Les journaleux de radio France info à propos du pauvre homme qui est resté 4ou5 jours dans un état de mort cérébrale , et finalement est décédé.
Ier journal du matin : nous déplorons une cinquième victime à Strasbourg , un français, d’origine polonaise
Le même jour , journal du soir : la cinquième victime de cet attentat est un polonais , habitant Strasbourg
A propos du terroriste islamiste : un français né à Strasbourg !
En ce qui concerne BFM à présent et la honte de nous avoir présenté ce couple, ce bonhomme puant l’islamiste même au travers de ma télé, avec cette barbe passée au henné qui m’a fait penser à un autre salopard d’islamiste, dont j’ai oublié le nom, que l’on appelait BARBEROUSSE !!
en essayant de nous émouvoir lorsqu’il ose dire , « si j’avais su, je l’aurais dénoncé moi même à la police » et sa femme qui s’exprime si mal en français , avec divers grands gestes nous faisant comprendre que son cœur soufre et qu’elle va sans doute passer l’arme à gauche !!
Ah BFM honte à vous ! l’on peut vous décerner le prix de la honte , des manipulations , cette invitation sordide de ce coupe maudit enfantant des monstres, que vous osez imposer à ces pauvres gens pleins de douleurs, qui sont encore entrain d’enterrer leur morts , sans nous révéler la vérité , que ce père est aussi fiché « S » !! , alors que déjà tout le monde en parlait et que vous ne pouviez pas l’ignorer !
Belle famille en vérité !! 2 frères islamisés à l’extrême , fichés « S » l’un en cavale , pire que l’autre , 1 demi frère de 15 ans pris en flagrant délit de vol !
le bonnet du gentil papa avec le « che guevara » il vient d’ une de ces foires au troc, terriblement prisées par les voilées qui marchandent 1 euro …et se font envoyer bouler 😆
elles constituent ainsi pour pas cher du tout les « cadeaux » qu elles descendront en été au bled …
Aaaahhh: 60 ans plus tard qu est ce que ces indésirables feraient sans le colonisateur abhorré
Excellent ! Bravo Yves Mamou !
C’est quand même hallucinant un tel déni ! Il faut vraiment être FOU pour refuser à ce point la réalité telle qu’elle se présente ! Ce n’est même plus le pays des bisounours mais le pays de fous !
Je n’ai pas fini ma phrase à propos du charmant petit frérot de 15 ans , pris en flagrant délit de vol ….à main armée !!
il faut lui appliquer le trop peu connu dicton Saoudien
Main armée
Main coupée
ça au moins c’est de la vraie justice 😆
ça n’arrête pas sur FB : le père serait arrivé clandestinement, il aurait 12 enfants de 2 femmes, tous fichés S et toucherait entre 5 et 6 K€ de la Caf …
il paraîtrait aussi que la barbe teinte serait un signe d’appartenance à la mouvance islamerde
une partie de ma famille est d alsace je me souviens de la chanson LA STRABOURGEOISE en parlant du soldat allemand aujourd hui les soldats ont ete remplaces par les nouveaux envahisseurs ALLAH….
Au minimum expulsion de la salope de mère de Merah et idem pour les parents de I shot the sherif !! Dehors dans vos pays pourris
Une belle famille muzz comme on les aime.!!!! Ça pue l’intelligence, la finesse d’esprit, le raffinement intellectuel… Entre la grosse treue avec sa très élégante serpillière cochonou sur sa tronche et le vieil émir abruti par la récitation sans cesse ressassée de versets à chier partout, slip tricoté sur ce qui aurait pu lui servir de cervelle, ce couple de blédard est à vomir. A simplement regarder, ils sont diarrhéiques. Vite du PQ!!!
Mais que font- ils en France? Hors des rejetons pourris, malfrats islamisés jusqu’au trognon, assassins monstrueux, raclures putrides de bidet, qu’apportent -ils à notre pays?
……le charme de l’ Orient..l’ evanescence des houris…….la fierté du preux barbe a risques………le rêve des sables infinis….la communion avec l’ infini chère a de Foucauld…Charles, bien sur! pas jean Pierre dont ils tentent de raffler les millions, a travers la CAF … l’ appel nostalgique du Muezzin …le bruissement des palmiers,….les boucheries, Humaines et Hallal, les braquages, les dealers, les chouf, les voyous, la racaille,des quartiers invivables, des zones polluées pire que Tchernobyl, voilà tout , une partie du moins de leur apport a une FRANCE abhorée, haïe,detestée
tiens, faudrait que je retrouve le texte que vient de publier Kamal Daoud !!
Quand on voit ces deux coprolithes vissés sur leur fauteuil merdique, il faut toute l’imagination débordante de Jacko pour évoquer les charmes de l’orient ! Z’avez maté la houri de basse casbah ? A faire débander un régiment de zouaves en rut.; un remède contre l’amour!!!! Et son mec? A déclencher une grève illimitée des hétaires censées l’attendre au bordel d’allah!!!!
Et Soyons reconnaissant à Jacko de ne pas avoir évoqué les odeurs !!!
belle analyse José Pahat , des parents muzz incapable d’élever leurs gosses devenu des racailles terroristes !! A renvoyer direct au bled et à déchoir de leur nationalité française , et il faut leur supprimé la Caf la sécu et tous les autres avantages sociaux !!
la voilà cette « lettre » de Kamal Daoud
Lettre ouverte à l’exilé inapte au bonheur
par Kamel Daoud
Je te rencontre souvent en Occident. Lors d’une séance de signature dans une librairie, lors d’une conférence dans une université ou lors d’une rencontre publique. Tu n’es jamais assis aux premiers rangs, mais souvent au milieu, ou à la dernière rangée : expression de ce corps que tu veux suspendre entre deux mondes, vivre en Occident, et revivre ton pays d’origine. Confession de ce choix qui n’a jamais été fait par toi : vivre pleinement, entièrement dans le pays de l’Arrivée. Alors tu te veux vigilant et invisible, méfiant et inquiet, choisissant la marge mais souffrant de vivre en marge, insatisfait comme si s’intégrer était trahir. Tu te veux en Algérie, en Tunisie, au Maroc, mais aussi à la fois en France en Allemagne, en Italie.
« Je suis déçu par vous » tu m’avais dit en levant la main dans cette librairie ancienne. Cette fois à Toulouse. « Je vous appréciais plus quand j’étais à Oran, durant vos premières années » as-tu résumé ton dépit. En première réaction, parce qu’Algérien comme toi, j’étais tenté d’être cru. Te dire que c’est toi qui as changé de pays et de vie et tu veux que je reste figé dans ta mémoire, à meubler ta nostalgie ou justifier tes rancunes et tes blessures. Mais j’ai préféré te regarder puis te répondre lentement : Tu es en souffrance et tu ne le sais même pas. C’est toi qui es décevant : partir si loin et rester au fond du même puits.
Car tu es souvent sur ma route : algérien, marocain, tunisien, « arabe » générique, étudiant, intellectuel, universitaire, exilé lettré ou alphabétisé. Venu en France mais détestant la France, vivant l’Occident entier comme une sorte de France universelle et refusée. Mal assis entre deux chaises, ou trois. Inquiet et agressif, confondant la ruse et l’intelligence. J’avais envie de te dire que c’est un comble : tu m’accuses de « servir le discours de l’extrême-droite » et tu conclus, peu à peu, que je dois ne plus écrire, me taire sur nos radicaux, les gens qui croient que porter une barbe fait de vous un Allah, ou qui possèdent la vérité, saccagent, assassinent ou veulent faire reculer le pays dans ses cavernes et les femmes vers le statut de la monture animale. Est-ce tout ce que tu as appris de ton exil ? Interdire la parole comme solution à ta faiblesse ? Tu veux à la fois profiter de la liberté dans le pays de ton arrivée et m’interdire à moi de parler de ma réalité dans mon pays ? Toute la démocratie de l’Occident qui t’a accueilli ne te sert qu’à plaider pour la censure en Algérie ? Je dois me taire sur les drames, les échecs de mon pays, juste pour ne pas égratigner ton image narcissique en Occident ? Je ne dois pas dénoncer une femme qui passe ses examens de médecine en burqa en Algérie et qui peut tricher, pendant que toi tu profites des meilleurs médecins et des meilleurs hôpitaux en Europe ? C’est injuste. Tu me reproches de te rappeler les luttes que tu as désertées et tu m’accuses alors d’inventer ces luttes et ces causes. Cela te repose.
En vérité, par ton exil, tu n’as rien tranché. Tu veux vivre des libertés mais les interdire aux autres. Vivre en France ou au Danemark, mais les détester. Manger les récoltes et insulter les racines. Je te rencontre souvent maintenant : aigri, malheureux, agressif, hésitant jusqu’au jugement dernier, inapte au bonheur, paranoïaque presque. C’est cela qui m’a le plus frappé : on vient dans un pays, on veut que sa terre accueille, et on refuse de l’accueillir en soi. Pire encore : tu te plains mais, de retour au pays, c’est à l’aéroport que commence ta grimace moqueuse sur l’état de notre pays. Incapables de faire quelque chose « là-bas » pour rejoindre le monde et incapables de faire quelque chose chez nous pour nous aider. Tu es parti parce que tu n’y crois plus à un salut chez nous et tu restes là-bas en répétant que tu ne crois pas en l’Occident. Que veux-tu ?
Violence de ma part ? Non, juste un agacement. Les amateurs de la jérémiade qui en face de moi, sirotent une bière dans le Marais à Paris, consommant l’heure belle à insulter les Français, m’agacent. M’incommodent dans le raffinement de leur lâcheté. « Nos plages algériennes sont magnifiques ! » me cria une auditrice à l’institut du monde arabe un jour. « J’y ai nagé il y a trente ans » me précise-t-il sans rire.
Souvent tu m’accuses de « porter atteinte à l’image du pays ». Il ne s’agit alors que de ta nostalgie dégradée en ressentiment. Car ce pays tu l’as quitté. Ce n’est que ton narcissisme qui est blessé par mes écrits ou ceux d’autres, parfois. Car, incapables de construire un partage, tu t’es replié sur ce délire pour en faire un bouclier. Sous une autre forme, tu m’as écrit un jour « critiquez ce pays, mais en arabe, car ainsi les autres ne pourront pas lire ». Une autre fois tu t’es indigné : « que vont penser les Français de nous à partir de ce vous dites ? ». J’en ai conclu que ce pensent les Danois ou les Français est plus important pour toi que l’état de ton pays ou de ton âme. Et c’est moi que tu accuses de néo-colonisation ?
Te revoilà aujourd’hui me reprochant de parler de la burqa, dans mon pays, sous prétexte que c’est un refus d’intégration� en France. Tu confonds alors tes urgences avec les miennes. Tu veux encore que mon silence serve de parade à ton impuissance à défendre tes idées dans un autre pays. Tu n’arrives pas à t’affirmer alors tu m’infirmes. Que c’est injuste ! Tu confonds tes douleurs avec nos catastrophes. Tu nous demandes de nous taire sur notre pays pour ménager tes échecs à toi, ailleurs ! J’avais envie de te dire : lutte pour les libertés dans le pays de ton choix et laisse-nous lutter pour les libertés dans notre pays. Partir est un droit, mais respecter notre réalité à nous est un devoir pour toi.
Je te retrouve souvent. Te voilà un journaliste qui a quitté le pays depuis 25 ans. Cela ne t’empêche jamais de t’hérisser quand on te parle de sortir du post colonial. Tu le vis comme une trahison à ta quotidienneté parisienne, ta rente. On est agréables quand nous gémissons dans le casting de ta pensée mais nous sommes rejetés quand on ne répond pas à ton fantasme victimaire. C’est pourtant le pays où tu peux insulter Macron dans un tweet alors qu’ici, le pays que tu as quitté, tu ne peux même parler d’un wali. Bien sûr c’est ta liberté. Mais respecte la mienne et ne parle pas à ma place sous prétexte d’un droit d’ainesse dans la généalogie des décolonisés. Le gémissement et la pleurnicherie ne sont pas une identité, seulement une lâcheté raffinée.
Et je refuse qu’on m’impose la censure communautaire.
Tu as mille visages et une seule figure
Là, un autre soir, tu étais avec moi dans le taxi. Juste après une conférence. Tu n’étais pas d’accord avec moi mais, parce que tu es un indécis, né dans l’ombre, tu n’as pas pris la parole en public. Comme beaucoup d’entre nous, tu préfères le « off ». Car tu es conscient que ta vision secrète du monde ne correspond pas à ce que tu exposes aux Occidentaux. Alors tu parles avec « Eux » une langue en public, et à moi, au nom de l’intimité indigène, tu uses d’une autre. Tu craches sur le pays où tu es universitaire, tu sublimes la Tunisie que tu as quittée en courant et tu m’accuses d’entretenir le racisme alors que tu as le culte de la race, la tienne. Un comble. Tu m’as expliqué, doctement, avec cette suffisance de gens qui possèdent la Vérité et qui pratiquent la dissimulation confessionnelle, que la France ne te donne pas à toi la parole dans les médias. De quoi pleurer.
Je t’ai ri au nez car s’il y a un pays où on ne vous donne pas le droit à la parole, c’est le pays que tu as quitté, pas celui où tu es. Je t’ai dit « vous attendez qu’on vous coure après pour cueillir votre avis ? Vous croyez que le monde est un conte ? Il n’est ni juste ni injuste le monde : il dépend de vos actes pas de votre fantasme infantile de la justice. Vous croyez qu’on est venu me chercher dans mon village pour me donner le droit d’être chroniqueur en Algérie et d’être libre de parole dans le reste du monde ? C’est une faveur ? ». De quoi rire longtemps de ta vision comique de la Justice. La parole libre cela se conquiert, on ne l’attend pas dans une gare. La France est injuste ? Elle l’est moins que le pays que tu as laissé derrière ton dos. « Vous croyez que c’est pays parfait la France, non il ne l’est pas » tu m’as rétorqué. Risible argument encore une fois « ce pays n’est pas parfait ? Que faites-vous pour y participer au bonheur, le vôtre et celui des autres ? Gémir ? Mentir ? Avez-vous souffert plus que la communauté noire aux États-Unis ? Non. Cette communauté travaille, essaye de sortir de son ghetto et de l’horrible injustice qui lui a été faite, et ne passe pas son temps à cultiver la jérémiade. Aidez le pays qui vous accueille ».
Je me souviens de cet écrivain haïtien rencontré au sud de la France. Après un festival, on a pris la même voiture pour rejoindre l’aéroport de Marseille. Sur la route, l’écrivain m’expliqua que je ne devais pas parler ainsi « même si tu as raison » car les Français récupèrent ma parole. J’étais scandalisé : voilà un homme qui se fait inviter par ce pays, accueillir, s’offrir la parole et l’estrade, le sel et le pain, qui leur sert un discours policé insincère, tout en cultivant la rancune en « off ». Insupportable. J’ai du respect pour le révolté franc et ouvert, pas pour cette caste.
Je te rencontre souvent et c’est le même visage : un peu ricanant, souriant jaune, calme mais faussement, jouant le jeu de la « civilisation » mais impossible à convaincre, incapable de rire, d’exploser de joie, profiter d’un autre passeport. Non. Juste une douleur qui est sincère et justifiée mais toujours convertie en aigreur et pas en raison de conquête. Une sorte d’alpinisme de l’Himalaya du refus et du déni. Pourquoi avoir quitté son pays pour en refuser un autre ? Pourquoi ne pas rentrer ? Pourquoi tu votes islamiste en Tunisie, en Algérie, au Maroc, alors que tu vis en Europe et nous imposes ton fantasme de califat identitaire ? Des gens prennent les chaloupes de la mort pour traverser la méditerranée pour jouir de ce que tu as déjà.
C’est à Lausanne, dans le Théâtre de Vidy que j’ai rencontré le visage le plus heureux : un exilé algérien partageur de joies et de rires. Il m’impressionna. Technicien, il est arrivé dans ce pays et il a accueilli ce pays en lui ; il était heureux, fier de sa chance, conscient. Il me parla du bonheur et aussi du malheur de certains des nôtres qui, même vingt ans après leur arrivée, refusent le pays, veulent jouir de son confort mais rejettent sa culture, transportent dans leur têtes les cafés gris, les tristesses en ombrelle et les rancunes inguérissables. Un pied en Europe, un autre ailleurs. Ni vivants, ni morts ni aimant la vie. Je t’ai aimé exilé heureux ! Contrairement à d’autres. Écrivain installé en France et passe son temps à cracher sur le pays qui a publié ses livres et où il scolarise ses enfants et achète ses biens, un journaliste qui ne tolère pas la contradiction quant à sa vocation de décolonisateur imaginaire, un Iranien réfugié à Londres mais qui fait la leçon aux résistances à l’islamisme en Algérie…etc.
Ce que je te demande ? Il ne faut pas confondre la bataille pour égorger un mouton dans une baignoire à Paris et notre combat pour ne pas nous faire égorger dans notre pays.
Voilà, je voulais te le dire. Par amitié. Aime tes racines et profite des récoltes mais ne viens pas nous faire la leçon sur l’islam, la burqa, la liberté, l’identité et l’histoire. Et quand tu reviens chez nous, raconte-nous tes histoires de réussite, pas tes histoires d’échecs. Nous avons suffisamment de champs amers chez nous.
Coupe avec ton inaptitude au bonheur. Dépasse ton exil et arrête de promener tes déceptions pour obtenir des excuses.
In Le Quotidien d’Oran
Publié par Algérie Penser Librement
bonjour En France, en particulier, les elites d’affaires,les elites politiques les faiseurs d’opinion en realité travaillent ensemble les deux premieres categories ne seraient rien sans la troisieme avez vous remarqué que les medias « main Stream » parlés, ecrits où televisés sont tous la proprieté soit de l’etat où de grands industriels?En ces temps troublés, la maxime » du pain et des jeux » prend tout son sens.Les elites françaises ont l’antisemitisme et la collaboration inscrits dans leurs genes.il n’y a que ceux avec qui ils collabore qui changent.ces gens se caractérisent et se différencient de leurs collègues europeens par leur celerité à aller au devant des désirs des gens avec qui ils collaborent Ccordialement jean.