Attaque de Colombes : le profil très politisé du terroriste islamique

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Déféré ce vendredi matin devant un juge d’instruction en vue d’une mise en examen, l’auteur de l’attaque contre deux policiers lundi a parlé très explicitement de ses
Par Ronan Folgoas et Jérémie Pham-Lê (avec Jean-Michel Décugis)
Trois jours et quatre nuits après avoir foncé sur deux policiers au volant de sa BMW dans une rue de Colombes (Hauts-de-Seine), Youssef T. a été déféré ce vendredi matin devant un juge antiterroriste en vue de sa mise en examen. Le parquet national antiterroriste (PNAT) a ouvert une information judiciaire pour « tentatives d’assassinats terroristes sur personnes dépositaires de l’autorité publique » et requis son placement en détention provisoire. Les deux policiers, motards de la Direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC), ont survécu à leurs blessures après avoir subi, pour l’un d’entre eux, une très lourde opération à la tête.
Lors de sa garde à vue dans les locaux parisiens de la brigade criminelle, Youssef T., un Français de 29 ans né à Lunéville près de Nancy (Meurthe-et-Moselle) et domicilié à Colombes, a affiché une froide détermination. Dans la droite ligne de la lettre de revendication manuscrite retrouvée dans sa voiture. « Je prête allégeance à Abou Walid al Sahraoui nouvel émir de l’Etat islamique (NDLR : un djihadiste réputé très dangereux et traqué en Afrique de l’Ouest par la force française Barkhane) et digne héritier d’Abou Bakr Al-Baghdadi… » avait-il écrit, mentionnant aussi sa volonté « de se lancer à corps perdu dans la bataille pour imposer la charia sur l’ensemble de la terre » et le souhait « que [son] martyr soit accepté par Dieu ».
A l’oral, le discours de Youssef T. est glaçant, exprimé clairement et jugé « très cohérent » par les enquêteurs. Acceptant déjà l’idée d’être incarcéré à vie puisque, dit-il, « Allah m’a choisi », il voulait, selon sa propre expression, « taper du flic » au cours d’une attaque à la voiture-bélier. Avant de nuancer ses propos au cours des auditions et suggérer qu’il voulait surtout les blesser.
Ce projet d’attaque se serait formé lors des dernières semaines. Lundi 27 avril, en fin d’après-midi, il roule dans les rues de Colombes à la recherche d’une « opportunité ». Elle se présente vers 17h36 lorsqu’il aperçoit, boulevard de Valmy, à 500 m de son domicile, deux policiers en train de contrôler le conducteur d’un véhicule. C’est la première fois, semble-t-il, que Youssef T. se retrouve dans cette situation. Pourtant, il n’hésite pas, appuie sur l’accélérateur et percute de plein fouet les deux fonctionnaires. Au moment de son interpellation, il déclare avoir volontairement foncé sur la police. Dans son véhicule, on retrouve deux couteaux, une grosse lame et un cran d’arrêt, ainsi que la lettre d’allégeance au groupe Etat islamique glissé dans le pare-soleil.
Le jeune homme, célibataire et sans enfant, s’est installé il y a « deux ou trois ans » comme locataire dans un immeuble HLM de Colombes, situé dans la cité Audra, à proximité du stade Yves-du-Manoir. Sans se mêler aux jeunes du quartier, il a noué des relations de bon voisinage avec plusieurs habitants de son immeuble, au 22 de l’avenue Audra. Sa radicalisation religieuse, invisible à l’œil nu, se forme pourtant jour après jour au cours de ces trois dernières années, selon les premiers éléments de l’enquête. Toujours selon nos informations, l’exploitation de son téléphone et de ses supports informatiques révèle des recherches sur l’Etat islamique et le terrorisme.
Condamné en 2010 pour des faits de violence commis deux ans plus tôt à Saverne (Bas-Rhin), mais inconnu des services de renseignement et sans lien personnel identifié à ce stade avec des individus radicalisés, il nourrit son idéologie sur les réseaux sociaux djihadistes. A tel point qu’il y a un an et demi, il dit aux enquêteurs qui l’ont interrogé avoir eu le projet de se rendre en Syrie. Un projet finalement avorté en raison de circonstances défavorables, surtout par manque de moyens financiers semble-t-il. Après avoir travaillé comme manutentionnaire sur le port de Gennevilliers, Youssef T. était au chômage ces derniers temps et bénéficiait d’une indemnité mensuelle de 1200 euros, en plus de son allocation logement.
En toile de fond, le jeune homme s’est forgé de longue date une forte conviction pro-palestinienne. En juillet 2014, par exemple, dans le contexte de la guerre de Gaza, il aurait participé à l’une des manifestations organisées dans les rues de Paris. A cette occasion, des drapeaux de l’Etat islamique étaient apparus dans le cortège. Ces dernières semaines, Youssef T. explique avoir vu et revu, « pendant le confinement », précise-t-il, des vidéos d’enfants de Gaza. Une manière de justifier la montée de sa colère. Et son passage à l’acte lundi après-midi, au volant de sa BMW noire. « J’entendais des voix depuis quelques semaines, c’était l’esprit de la Palestine », a-t-il expliqué au cours de l’une de ses auditions. L’expertise psychiatrique qui s’est tenue mardi a conclu à l’absence d’altération ou d’abolition de son discernement.
Source :
http://www.leparisien.fr/faits-divers/terrorisme-les-explications-glacantes-de-l-assaillant-de-colombes-01-05-2020-8309067.php

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1 Comment

  1. Rosa SAHSAN dit :

    Encore un qui entend des voix.
    Ils se prennent tous pour Jeanne D’Arc.
    ROSA

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