Assassiné à Auschwitz
Le discours bouleversant de Maître Benjamin Brafman à l’occasion de Yom Hashoah.
je n’ai pas survécu – j’ai été assassiné à Auschwitz.
Mon nom est Yechiel Michoel Friedman. J’ai été « assassiné » à Auschwitz. Je ne suis pas mort à Auschwitz. J’ai été « assassiné » à Auschwitz.
Vous ne me connaissez pas. Aucune des personnes présentes dans cette salle ne m’a jamais rencontré ; pas même mon propre petit-fils, Ben Brafman, qui, lui non plus, ce n’est un secret pour personne, ne m’a pas connu. Je lui ai permis de parler pour moi ce soir, mais ce n’est pas son discours. C’est mon discours. Mon petit-fils parle pour moi, parce que, si j’ai été assassiné, je n’en ai pas pour autant été réduit au silence. Vous devez vous souvenir de ma vie et de mon assassinat – non pas de ma mort – mais de mon assassinat. L’assassinat de ma famille – de votre famille – de tant de familles …
Ceci est mon histoire, une histoire vraie, une histoire triste, une histoire horrible.
Mon histoire, comme tant d’autres, commence merveilleusement bien, se poursuit difficilement et se termine tragiquement mais sa fin n’en est pas vraiment une, Baroukh Hachem ; puisque, même si une grande partie de ma famille et moi-même avons été brutalisés et assassinés, une autre partie elle, a survécu par miracle. Du fait que certains ont survécu, mon petit-fils existe, il est là pour parler en mon nom, vous raconter l’histoire de son grand-père « mon » histoire, l’histoire de ma vie et l’histoire de ma mort. L’histoire de vies qui furent brutalement interrompues, la mienne, celle de Malka ma femme bien-aimée, celle de Sima ma fille si jolie, si gracieuse, celle de son mari Yaacov jeune et vigoureux et celle de leur bébé, ma petite-fille, ma « première » petite-fille, Chaya Sarah. Ma petite Chaya Sarah, qui, à deux ans, fut arrachée des bras de sa mère, hurlant de terreur et jetée dans un four à Auschwitz comme un objet sans valeur, comme si elle n’était que quantité négligeable.
Alors aujourd’hui, je prends publiquement la parole pour vous dire que ma petite Chayala était loin d’être un objet sans valeur, elle avait de la valeur, nous en avions tous.
Chaya Sarah était la seule petite-fille que j’ai eue. Je l’aimais comme seul un grand-père peut aimer ses petits-enfants. Les tueurs nazis l’ont assassinée, et avec elle 1.500.000 autres enfants juifs. Ils nous ont pris notre nachat – notre vie, notre joie et notre espérance. Ils ont pris nos bébés et les ont transformés en cendres.
Aujourd’hui, je m’adresse à vous ou plutôt ma Néchama s’adresse à vous,une âme venue du Ciel, assise aux cotés de celles des millions de mes frères et sœurs à une place d’honneur qui nous est réservée. Nous sommes ceux que vous appelez Kedoshim (saints) dont les vies furent brisées, anéanties uniquement parce que nous étions juifs. Voici presque 70 ans, nous fûmes massacrés avec sauvagerie et brutalité lorsqu’un pays se trouva dirigé par des sauvages, tandis que le monde civilisé, dans son ensemble, observait en silence, décidant qu’il était « permis d’écraser la tête d’un enfant de deux ans et de la jeter ensuite, encore vivante, hurlant de terreur, dans un four, qu’il était permis aussi de gazer et de brûler et d’assassiner ses parents et grands-parents ». Une nation civilisée, une nation cultivée, a commis ces crimes et un monde tout aussi civilisé l’a laissé faire, n’essayant en rien de mettre un terme à cette tuerie.
Le monde entendit nos cris, mais ne s’en soucia guère. Le monde sentit l’odeur de notre chair brûlée, mais préféra tourner le regard. Le monde entendit crier mon Chayala qui réclamait sa mère et choisit de ne rien faire. Car Chayala était un enfant juif et qu’en ce temps-là, l’assassinat systématique des enfants juifs, entrepris de manière efficace et organisée par des monstres revêtus d’uniformes légitimes et officiels, était un fait acceptable. On l’encourageait, on applaudissait des deux mains. Les meurtriers étaient récompensés, on leur remettait des médailles, on les saluait, on les traitait en héros, ceux qui tuaient nos enfants – ceux qui tuaient ma petite-fille.
Comment une telle chose a t-il pu nous arriver? Pourquoi et comment le monde a-t-il pu devenu si abject et si sombre?
Je me souviens de notre vie avant Auschwitz, une bonne vie, une vie tranquille et pieuse, centrée autour de ma famille, ma femme, Malka, nos filles, Sima, Ruchele, Hencha, Hinda, mon adorable petit garçon, Meir, le mari de Sima, Yaakov, et leur bébé, ma précieuse petite Chayala.
Nous vivions à Kiviash, une petite ville en Tchécoslovaquie, tout près de la frontière hongroise. J’avais reçu une bonne éducation, je devins professeur d’Hébreu. Notre famille était une bonne famille. Nous étions pauvres mais respectés. Nous étions honnêtes, gentils, serviables et vivions parmi d’autres familles toutes aussi gentilles et respectées, des familles merveilleuses. Nous n’avions aucun ennemi.
Je n’avais jamais élevé la voix en colère, jamais, jusqu’à ce jour à Auschwitz, où ils assassinèrent ma petite-fille. Le monde alors m’a entendu, mais ne m’a pas écouté, pendant qu’ils essayaient par tous les moyens de détruire ma famille. J’ai crié si fort, j’ai hurlé de douleur de toutes mes forces pendant si longtemps, mais les assassinats ont continué. La fumée et le gaz ne s’arrêtaient pas, le feu rugissait et je suis toujours aussi en colère. Maintenant, j’élève ma voix, non pas pour me plaindre, mais pour vous empêcher d’oublier – pour vous réveiller, vous extirper de votre torpeur car ce qui est arrivé à ma famille peut se reproduire, d’ailleurs, en fait, cela en en train de se reproduire!
Aujourd’hui, moins de 70 ans plus tard, les monstres refont surface et nous menacent de nouveau. Ils tuent des familles juives, tuant nos beaux, nos précieux enfants. Comme ce fut le cas à Itamar en Israël, où la famille Fogel fut massacrée et où encore, une fois de plus, de jeunes enfants innocents furent assassinés parce qu’ils étaient juifs.
Oudi et Ruth Fogel assassinés parce qu’ils étaient juifs! Leurs enfants, Yoav, 11 ans, Elad, 4 ans et Hadas, 3 mois – égorgés comme à l’abattoir, alors qu’ils dormaient paisiblement dans leurs lits.
Je dois donc vous raconter mon propre assassinat. Il le faut. J’ai besoin de vous faire revivre cette horreur, cette terrible perte, pour que vous puissiez comprendre et vous souvenir, pour que vous puissiez ressentir véritablement la Shoah – ce que le monde appelle l’Holocauste. Cela doit être réel même pour ceux d’entre vous qui n’étiez pas là. C’est bien plus qu’un mot – Shoah. Vous devez ressentir la terreur qui fut la nôtre, pas dans le seul but de vous attrister ou déclencher votre colère, mais également pour éveiller votre vigilance.
Si ce que je vais vous raconter vous dérange et vous perturbe, tant mieux ! Si la franchise de mes propos, mon manque de délicatesse pour vous décrire la terreur de ce temps, les assassinats cruels, la brutalité, vous donnent des cauchemars ce soir – encore mieux. Je veux vous effrayer, je veux que vous soyez tristes et en colère et amers et vigilants – mais je veux aussi que vous soyez fiers, parce que la fin de ma propre histoire, bien que triste, ne fut cependant pas la fin.
Consolez-vous en sachant qu’« ils n’ont pas gagné ». Les assassins nazis nous ont tués, moi et des millions de Juifs comme moi, mais ils n’ont pas gagné. Ils n’ont pas tué toute ma famille, ou toute votre famille. Les meurtriers et leur armée de monstres n’ont pas tué le peuple juif, ils n’ont pas exterminé Klal Yisrael – ils ne nous ont rendus que plus forts.
Aujourd’hui, les Juifs sont en vie, Israël est fort, ma famille, vos familles, sont ici et nous devons continuer à nous souvenir du monde de nos parents, grands-parents, arrières grands-parents et de tous les enfants, qui furent gazés et incinérés.
Ma famille est là aujourd’hui pour vous aider à comprendre la nature de la haine qui peut permettre à un pays de brûler, gazer et matraquer des nouveau-nés, des nourrissons, des tout-petits; de les mitrailler et de les jeter dans des fosses communes ou dans des camions, puis encore vivants, les jeter dans de grands fours, ou les utiliser, conscients et bien en vie – pour de cruelles et perverses expériences médicales.
Tant d’enfants, des petits Kinderlach qui crient, qui pleurent, qui appellent leur maman et leur Tattie, leur Bobbie et leur Zayde – Entendez-vous les pleurs de ces enfants? Leurs cris sont si forts – J’entends encore ma Chayala, 70 ans plus tard. Entendez-vous ses cris? Entendez-vous ceux des membres de votre famille? Ceux que vous ne pourrez jamais rencontrer et avoir la chance de connaitre. Entendez-vous leurs cris?
Lorsque vous êtes au lit, en attendant que le sommeil vous gagne, tendez l’oreille. Ecoutez bien. Faites un effort. Vous pourrez alors les entendre dans votre esprit et dans votre cœur.
Écoutez et vous pourrez aussi entendre les cris de Tamar Fogel, âgée de 12 ans qui, de retour chez elle, à Itamar, après une veillée de Chabbat un vendredi soir, découvrit ses parents assassinés, et sa petite sœur âgée de 3 mois, Hadas, la gorge tranchée. Entendez-vous ses hurlements? Ils parviennent jusqu’à nous, ici, tout en haut, depuis la Terre jusqu’au Ciel. Alors, vous, vous devriez entendre ses cris même de l’autre côté de l’océan, ses cris pour sa famille, pour tous les Juifs tués sauvagement, pour tous les enfants dont on ravit la vie pour la simple raison qu’ils étaient juifs.
C’est si difficile de pouvoir parler de telles horreurs et de tant de douleurs. L’esprit est presqu’incapable d’enregistrer autant d’informations, terribles, ahurissantes. Il est presque impossible de faire comprendre à autrui un abysse si noir, si profond, si néfaste. C’est dur pour quelqu’un de pouvoir même imaginer tant de meurtres, de violence, de torture, de famine, de misère pourtant, vous n’avez pas le choix.
Je vais vous y aider, en étant graphique et brutal car c’est la seule manière d’y arriver. C’est la seule manière de vous faire vraiment comprendre ce qu’Holocauste – Shoah – signifie et le véritable sens de 6.000.000 Kedoshim.
Je me tiens debout, nu, dans la chambre à gaz avec des centaines de Juifs innocents. Malka, ma femme dont les yeux terrifiés sont déjà morts, se trouve dans l’autre pièce à côté, avec notre fille Sima, s’agrippant l’une à l’autre. Le mari de Sima, Yaakov, est avec moi. Nous avons déjà vu notre Chayala être brulée devant nos yeux. Nous sommes déjà morts- le gaz ne fera que nous tuer une nouvelle fois.
Nous savons que nous ne sommes pas dans des douches. Nous savons que nous sommes dans une chambre à gaz. Nous savons que nous allons mourir et nous savons tous que nous n’avons rien fait de mal. Nous savons aussi que c’est par la faute d’un monde civilisé que nous subissons cela. Nous savons que c’est un monde civilisé qui nous a abandonnés.
Nous sommes terrifiés, nous avons peur de mourir, de mourir de cette mort brutale, par cette suffocation, cette brûlure qui va nous envahir. Mais nous avons encore plus peur que personne ne sache que nous avions vécu, que personne ne sache que nous étions une bonne famille, que nous avions de beaux, de merveilleux enfants, que nous avions une magnifique petite-fille. Oui, j’avais tellement peur que personne ne le sache jamais, que personne de ma famille ou de n’importe quelle famille n’allait survivre, tellement peur que la « solution finale » soit véritablement finale. Laissez-moi vous dire quelque chose….
Vous pensez savoir ce qu’est la prière – ce que veut dire la foi parce que vous êtes religieux ou que vous priez tous les jours?
Je vous vous dire, moi, ce qu’est la vraie prière, la vraie foi. Dans ma chambre à gaz, tandis que le gaz se répand dans nos poumons, que les flammes brûlent notre peau, nous nous écrions « Ani Maamin » nous croyons en Toi HaShem.
Dans notre dernier souffle nous récitons « Shema Yisrael HaShem HaShem Elokenu HaShem Echad » – les derniers mots que je prononce et qui jaillissent de mes poumons saturés de gaz, tandis que je meurs, terrifié à l’idée que ma famille toute entière est ou le sera bientôt, assassinée.
Quelle tristesse déchirante, quelle colère dévore alors mon cœur et ravage mon esprit – je supplie HaShem, l’implore de tout mon être, non pas de m’épargner mais de me donner Nekama, ma revanche! Comment, où, quand ? Qui pourra jamais nous obtenir justice, nous venger ? Qui restera vivant pour dire le Kaddish sur nous – allumer une bougie pour notre Yahrzeit – ni tombes, ni pierres tombales – personne pour nous survivre, pour pleurer notre mort, pour simplement témoigner de notre existence.
Je ne suis pas physiquement là devant vous. Je ne suis pas personnellement présent. Yechiel Michoel Friedman fut assassiné à Auschwitz, mais nous n’avons pas tous été assassinés ce jour-là, ou le lendemain. Certains de mes enfants, certains de vos enfants ont survécu et aujourd’hui, nos enfants, nos petits-enfants, nos arrière-petits-enfants et à présent même nos arrière-arrière-petits-enfants sont vivants. Nous sommes des Juifs fiers et vivons partout dans le monde. Nous avons Eretz Israël – vous entendez ça, vous les meurtriers nazis? Nous avons Israël, une nation bâtie par les survivants. Nous avons une armée juive et un Etat juif. Notre peuple est fort. Nous avons des voix puissantes, éloquentes qui exigent d’être entendues.
Mes filles, Hencha et Hinda, bien que torturées pendant des années, ne sont pas mortes dans cet enfer. Ma fille, Ruchele, se sauva en Amérique à l’âge de 15 ans et se maria avec Shlomo Brafman, qui lui aussi avait réussi à s’échapper. Ils ne sont pas morts, leurs enfants et mes petits-enfants et arrière-petits-enfants grandissent en Juifs respectant le Chabbat. Ce soir, mon petit-fils parle en mon nom dans une synagogue devant 1.000 Juifs qui sont debout, solides et fiers et qui sont venus se souvenir de chacun d’entre nous.
Bien que je n’aie pas eu ma vie, j’ai eu ma revanche. En fait, mon petit garçon, Meir, que l’on s’était tant acharné à tuer, a survécu lui aussi. À 16 ans, il pesait 20 kg quand on l’a retrouvé vivant sur un tas de cadavres à Auschwitz.
A la libération, il se rendit en Israël, en Israël ! Pendant 50 ans, il servit comme soldat de Tsahal – l’armée d’Israël. Il se battit durant 50 ans, véritable héros juif. Mon fils, mon Kaddish, n’est pas mort non plus à Auschwitz. Comme j’étais fier de le voir revêtir son uniforme de soldat israélien prêt à se battre pour notre pays, notre communauté et notre cause.
Je suis triste, rageur et amer qu’on m’ait privé prématurément de ce nachat qui aurait du être le mien, dont j’aurais dû profiter plus longtemps, c’était mon droit, un nachat procuré par la joie, la fierté, les valeurs juives, riche en coutumes et traditions.
Les nazis me firent mal plus qu’aucun mot ne pourra jamais le dire, mais ils n’ont pas gagné.
Ils ne gagnent que si vous oubliez – ou de nos jours si vous laissez le monde nier ce qui s’est passé. Ils ne gagnent que si nous ne versons pas des larmes sincères en apprenant l’horrible massacre de la famille Fogel à Itamar.
Ils ne gagnent que si vous ne pouvez pas entendre ma Chayala crier, ressentir la terreur de Tamar Fogel ou comprendre la douleur de ses grands-parents qui doivent maintenant faire face à un chagrin si intense qu’il vous est impossible de le concevoir.
Croyez-moi – je sais de quoi je parle, le meurtre d’un enfant et d’un petit-enfant et l’impact sur la vie des autres, sur tout le reste. Comment tout se retrouve à jamais englouti dans la mort, enseveli de tristesse accablante. La famille Fogel ne se remettra jamais, mais ils ne peuvent être oubliés.
Nous sommes ici dans une magnifique synagogue, remplie de Juifs. De bons Juifs. Des gens fiers et forts qui ne nous ont pas oubliés, moi, ma famille, vos familles – les parents, grands-parents, oncles, tantes, cousins, cousines, enfants, petits-enfants – les bébés qui furent assassinés, gazés et enterrés vivant.
Il est normal de pleurer pour ce que nous avons perdu, pour ce qui nous fut enlevé de force, pour les vies détruites, le nachat dont on nous priva.
Pleurez pour nous. Nous aussi, nous pleurons pour vous, pour ce que vous avez perdu, pour la famille que vous n’avez jamais connue, pour les millions de Juifs décents, gentils, qui n’ont pas survécu – pour les élèves qui n’ont jamais terminé leurs études, pour les scientifiques, les artistes, les musiciens, les enseignants, les Rabbins qui n’eurent jamais l’occasion de briller, d’exceller, d’exécuter, d’enseigner, de guérir, de vivre.
Il est normal de pleurer pour les enfants qui ne pourront jamais jouer, chanter ou rire, qui furent mis à mort avec une telle violence, avec une telle haine que je ne peux la décrire par des mots car pour certaines douleurs, il n’y en a pas, tout simplement. C’est si terrible que cela ne peut se concevoir par un être humain décent, impossible à affronter de façon rationnelle.
Mais vous devez le faire, vous devez réussir car il existe aujourd’hui, des gens qui déjà, à peine 70 ans plus tard, se permettent de remettre en question l’Holocauste, de questionner ce qui s’est réellement passé. Des dirigeants du monde et des scientifiques renient déjà l’Holocauste. Ils remettent même en question l’intégrité des témoignages de la poignée de survivants, de témoins oculaires qui sont encore vivants, de ceux qui ont vu l’horreur de leurs propres yeux. Si même ces survivants héroïques sont mis en doute alors il est à redouter que dans les prochaines années, des révisionnistes vicieux, antisémites, n’en viennent à falsifier l’Histoire et la Vérité. Or, nous ne pouvons pas – vous ne pouvez pas, laisser cela se produire, jamais, jamais …
J’ai eu une petite-fille, un charmant, mignon petit bébé nommé Chaya Sarah qui fut assassinée devant mes yeux, et bien que sa Néchama, son âme, soit au Ciel avec moi, sa mémoire doit être gravée dans vos cœurs à jamais.
Pour que notre souvenir puisse être véritablement une bénédiction, pour que nos Neshamot puissent réellement s’élever comme vous le souhaitez, par cette Aliyah que nous avons méritée et payée si cher, vous devez absolument vous souvenir.
Vous devez vous assurer que vos enfants et leurs enfants après eux, comprennent ce qui est arrivé à leur famille, à votre famille, à toutes nos familles. Car si ce n’est pas le cas, cela se reproduira.
Vous ne pensez pas que cela puisse se reproduire? Pourquoi? Parce que vous vivez dans le confort – à une époque civilisée? Nous vivions bien nous aussi – à une époque toute aussi civilisée. Nous étions heureux et satisfaits, mais nous n’étions pas vigilants et nous avons foncé tête baissée vers l’Holocauste.
Nos voisins, une nation entière d’hommes et de femmes ordinaires, assez intelligents, ayant grandi avec des valeurs, une certaine culture et éducation, s’est transformée en une nation de monstres, d’animaux sauvages et meurtriers. Ils n’eurent plus rien d’humain et nous traitèrent avec une brutalité indescriptible que nul n’aurait pu prévoir ni prédire – et qui s’est cependant produite.
Cette histoire est pire encore que la pire des histoires vraies que tout survivant peut rapporter. Car le cerveau est incapable de saisir tant de douleur sans exploser, sans subir de dommages, de sorte que même ceux qui ont survécu, qui ont tout vu, sont incapables de saisir pleinement, totalement l’étendue de l’épreuve qu’ils ont traversée, appréhender les détails de la tourmente dans laquelle ils se sont retrouvés.
Seule une victime, telle que moi, seul quelqu’un qui n’a pas survécu, peut parvenir à vous dire toute l’histoire, l’horrible, la laide, la démente, la terrible vérité sur notre assassinat, sur nos six millions d’assassinés.
Voilà pourquoi, mes amis, j’ai choisi de vous parler à travers mon petit-fils depuis le Ciel. Bien qu’HaShem ne me permette pas de vous dire le « pourquoi » de ces choses terribles qui se sont produites, j’ai néanmoins reçu l’ordre de parler de « ce » qui s’est passé.
De vous dire « ce » qui s’est passé avec clarté et conviction pour que certains d’entre vous, je l’espère, ne puisse plus jamais douter de la Shoah. Que vous vous engagiez à confronter quiconque oserait nier les faits et lui faire entendre mon histoire – votre histoire, les histoires tristes mais véridiques de nos familles, dont nous avons trop tendance à nous référer comme les « Six Millions », mais rarement, voire jamais, en utilisant leurs noms.
Nous avons des noms. Nos vies nous furent prises, mais pas nos noms. Nul ne peut prendre nos noms.
Je m’appelle Yechiel Mechoel Friedman. Je fus assassiné à Auschwitz avec Malka ma femme, Sima ma fille, Yaacov Weiss son mari, et ma petite-fille, Chaya Sarah.
Pouvez-vous les voir? Moi, je les vois et je vois aussi Tamar Fogel et les corps de sa famille portés à travers Itamar durant l’enterrement; ce n’était pas il y a 70 ans – mais récemment. Des gens avec des noms et des vies qu’on leur a volées dans la nuit – seulement parce qu’ils étaient juifs.
Je m’appelle Yechiel Michoel Friedman. J’ai été assassiné à Auschwitz et vous feriez mieux de ne jamais m’oublier.
Ouah
Un texte si fort qu il vous prend aux tripes reveille votre memoire vous sort de votre bonheur confortable et vous fait penser que l amnesia de nos vies heureuses et confortable ne doit pas nous faire oublier de dormir d un seul oeil car le danger est a nouveau present
Aurions nous déjà tout oublié malgré tous les témoignages existants???l horreur que tout recommence mais sous une autre forme semblé pointer du nez,,,,,et le monde va mal,,,,très mal,
Cela est un signe tangible que les monstres sont tapies dans l ombre et recommencent à agir,,
Que peut on faire?comment agir????
Essayons de former une barrière faite d ondes remplie d amour de bonnes vibrations et encerclons le monde,,,,,nous mêmes nos voisins, nos frontières,,,notre pays par un bouclier d amour,,,,,,,,
Ce ne sont que des armes vibratoires mais qui sait si cela ne pourrait à ce jour changer la destinée du monde à venir,,,,ou les lendemains ne chantent plus,,, , Paix à Yechiel,,,,paix à tous,,,
je n’ai jamais lu un discours aussi poignant et aussi dur…on ne pourra jamais prendre conscience de ce qu’etait la shoah dans sa véritable monstruosité rien ,absolument rien ,peut nous permettre comment une nation civilisé ai pu se comporter comme de véritable degenerés!!!
je pense du fonds de mon coeur aux millions de morts de la shoah.
BAROUR ACHEM.
comme c’est douloureux de vous entendre,mais je vous écoute.
oh combien je suis triste de vous entendre dans cette grande douleur qui fut celle de mes grands parents,oncles et tantes qui ont été assassinés avec vous.on n’oublie rien,et nous n’oublieront pas
trop trop est la douleur qui m’étreint et je suis certain que le mal est toujours présent la autour de nous la ou D.s’est retourné laissant seul face aux betes féroces nos enfants seuls face aux monstres qui ne sont plus humains mais des etres immondes sans ames sans visages sans voie ;le visage du néant ou le crie des enfants me rend encore plus fou d’etre sans armes. MERCI MR de me donner une telle leçon de la ou vous etes;
Bouleversant
J’ai retenu ce passage…
Vous ne pensez pas que cela puisse se reproduire? Pourquoi? Parce que vous vivez dans le confort – à une époque civilisée? Nous vivions bien nous aussi – à une époque toute aussi civilisée. Nous étions heureux et satisfaits, mais nous n’étions pas vigilants et nous avons foncé tête baissée vers l’Holocauste.
Nos voisins, une nation entière d’hommes et de femmes ordinaires, assez intelligents, ayant grandi avec des valeurs, une certaine culture et éducation, s’est transformée en une nation de monstresd’animaux sauvages et meurtriers. Ils n’eurent plus rien d’humain e, t nous traitèrent avec une brutalité indescriptible que nul n’aurait pu prévoir ni prédire – et qui s’est cependant produite.
Quel récit, les larmes coulent ….Il faut de tels textes pour que PLUS JAMAIS ! et pourtant malheureusement … L’horreur est encore dans certains esprits, ne PLUS JAMAIS FERMER LES YEUX, NE PLUS LAISSER FAIRE
Je suis petit fils de déporté et ce texte est très tres émouvant,dur,et tellement vrai que j’en pleure ,tellement j’ai peur qu’un jour ça recommence mais heureusement aujourd’hui nous avons Israel pays de tous les juifs du monde .
Que Achem nous donne la force à nous et nos enfants de vaincre tous nos ennemis
Témoignage si fort, bouleversant qui vous prend aux tripes et vous arrache des larmes .
Mais, étrangement, après l’horreur, au cours de ce récit, l’on y décèle, comme une victoire, très amère oui, bien sûr, mais néanmoins un espoir , la preuve que tout n’est pas perdu et qu’il faut être vigilant, c’est ce que cet homme veut nous faire comprendre, par l’intermédiaire de son petit fils !! oui , il est vivant ! et beaucoup d’entre nous sont vivants , et à présent il ya un merveilleux pays , fort , et j’adore la photo de cette armée de Tsahal forte et fière , c’est la note finale de ce récit, preuve flagrante que les monstres n’ont pas gagné !! cela ne se produira jamais plus !! nous sommes vivants et forts !!
Indépendamment du fait que l’on ne doit jamais oublier…on ne doit pas oublier également ceux qui, sous pretexte de democratie ou de quelque chose qui ressemble a de la democratie, ne punissent pas comme il le faudrait, ceux qui contestent la Shoah…la punition ne doit pas etre de principe.Il faut punir par la ou ca fait mal…par exemple, Mbala b’bala, on le fiche dehors expulse…la democratie ne peut pas le faire ? donc ce n’est pas une democratie…Ceux qui ne font rien, sont complices de la Shoah..L’Europe entiere est du reste complice de la Shoah…Elle se tait comme elle s’est toujours tue.
p.s. on ne dit pas holocauste en voulant parler de la Shoah…il s’agit de la Shoah, non de l’holocauste.merci
Quelle émotion de lire ce texte, si difficile et pourtant tellement nécessaire.
Lisez Raoul Hilberg, c’est très difficile, mais cela m’a armé contre tous les formes d’oppression.
Paix à votre âme,Yechiel, nul ne sera oublié.
et l’on crie encore « mort aux juifs » dans les rues de paris et si ce ne sont plus les nazis qui profèrent ces cris de haine, ce sont d’autres nazis qui parlent en arabe sous la complicité de penseurs de tous bords mais surtout d’origine extrêmiste de gauche, ou autres’alter mondialistes sans vision, et l’on vous regarde à deux fois lorsque vous indiquez dans des lieux publics, votre nom qui signe votre appartenance religieuse. je pense que cette époque tragique relatée dans cet article que l’on croit oubliée, peut resurgir sous d’autres formes. mais peut resurgir quand même. être juif est terrible car cela veut dire qu’il ne faut jamais s’endormir. rester l’oeil ouvert en toutes circonstances. RESTER VIGILANTS.
jE SUIS d’accord avec vous être très vigilants .
ni pardon ni oubli
never again
ile silence n’existe pas seuls les mots ,la musique .la peinture peuvent transmettre l’indiscible le silence n’existe pas
Fille d’émigrés polonais née en 1935 à Paris, j’ai toujours connu les vicissitudes subies par mes Parents et leurs familles exterminées.
Mon père est décédé à Auschwitz, ma mère s’est sauvée en zone libre … j’ai été une enfant cachée dans une modeste famille française dévouée.
Oh combien je suis sensible à ce récit venu de l’au-delà.
J’ai recueilli les « Mémoires de ma Mère » afin de les transmettre aussi…Devoirs de mémoire et information auprès de nos enfants, de nos contemporains… surtout que les témoins sont en voie de disparition -Le frère de ma mère, rescapé,installé aux Etats Unis – maintenant âgé de 91 ans – donne encore des conférences dans les écoles, temples,synagogues et autres Publics- on peut trouver son témoignage sur son site : jackreppdallas…..
Saisissant…Mon Dieu, cela pourrait être l’histoire de mon »père » Szmul Samuel Goldberg-Friedman né à Radom-Pologne en 1909. Seul survivant de sa famille, mon père s’est refugié en 1945 à Tanger, Maroc (ville internationale) ou il rencontra sa future femme Alegria ma Maman. La vie, la chance, le destin que sais-je ? lui donna une deuxième chance celle de créer »une nouvelle famille » avec les noms de la famille qu’on lui avait arrachée.
je suis sa fille Hannah (je portes le nom de sa maman), mon frère Leiby ( porte le nom de son père)
ma soeur Sarah (porte le nom de sa soeur) ma soeur Fanny (porte le nom de sa jeune soeur) aujourd’hui mon père est grand-père de 8 petits enfants que malheureusement il n’a pas connu, mais tous nos enfants connaissent leur Papi Sam par nous. Papa est mort en 1975 j’avais seulement 12 ans…et je n’ai jamais connu l’histoire de sa vie avant nous…??? comment pourrais-je savoir s’il y a eu d’autres survivant de sa famille ?
La Résistance doit commencer aujourd’hui !
Demain, ce sera trop tard !
Ils (les islamo-fascistes) veulent la guerre, préparons nous à cette guerre ! Ainsi le moment venu, pas d’effet de surprise.
Une bannière et un idéal pour tous les juifs et ceux non juifs, qui sont leur alliés, Israël.
Les larmes montent aux yeux. La semaine dernière j’ai pu me recueillir sur le reste de bunker utilisé par la résistance juive du guetto de Varsovie juste avant qu’ils ne se suicident. J’ai visité le musée de Polin qui retrace 1000 ans du judaïsme Polonais en nous immergeant dans la vie des schtetls avec tous ces pogroms pour arriver à l’époque des lumières avec une communauté florissante de 3 miĺlions d’âmes : sionistes Yeshivots Hassidisme… Puis le Noir des centaines de guettos et la solution finale et la désolation la fin d’un monde puis la renaissance de ses cendres avec Eretz Israël. Au musée ce jour là il y avait des centaines de jeunes israéliens les arrières petits enfants de ce monde disparu. Am Israël Haï l’année prochaine à Jérusalem
Émue jusqu’aux larmes bien que n’ignorant rien de ce que fut l’extermination de tout un peuple innocent .
J’ai lu tout ce qui était supportable de lire . À chaque fois je n’arrivais pas à saisir Pourquoi toute cette haine ?
Un peuple qui depuis des siècles avait eu à subir l’errance ,la violence ,la stigmatisation ,la spoliation ,les bûchers , la déportation ,les crimes !!!
Je suis très inquiète aujourd’hui sur le sort que veulent nous faire subir une nouvelle race de neo- nazis,les islamonazis islamofascistes !Ils le disent haut et fort , celà ne laisse place aux doutes !
Ces discours remplis de haine semblent une fois encore
N’emouvoir aucun pays dits civilisés !
Ces pays d’Europe, responsables du plus grand crime commis au nom de la haine ,sont disposés à faire subir à Israel un nouvel holocauste au nom d’une politique lache et aveugle pro-arabe !!!
PLAIDOYER POUR HÉRITIERS PERVERS !
Un texte très fort qui aurait pu être écrit il n’y a que quelques jours, semaines ou mois voir années ! Mais ce qui reste regrettable c’est qu’on ne parle pas de ces écoles qu’étaient les camps de concentrations pour former les tortionnaires des palestiniens d’aujourd’hui et ces sacrifiés des pays du maghreb !
Cette démonstration publicitaire ne peut émouvoir que des personnes crédules qui recherchent par ces parutions d’origines douteuses qu’à faire renaitre les haines et les discordes entre les peuples !
La guerre de cent ans a fait des millions de victimes, les conquêtes de Napoléon ont en fait encore plus l’indépendance des pays dits colonisés a couté des dizaines de milliers de victimes ainsi qu’au Maroc en Algérie en Tunisie en Afrique actuellement et cela continue de nos jours sans tant de publicités ni de sermons pour finalement raviver les haines et apitoyer les crédules afin de leur faire dispenser des dons qui serviront à enrichir les publicateurs et faire pleurer dans les chaumières !
Chacun a le droit de se faire plaisir !
Il y en a qui jouissent différemment que d’autres comme ceux qui essayent de nous solidariser de leurs fonds de commerces qui n’ont pas et n’auront jamais mon aval mais plutôt ma condamnation pour abus de faiblesses envers leurs prochains!
Un autre reproche qui ne font pas état du nombre de cimetières profanés dans les autres religions que celle plébiscité!
Charité bien ordonné commence par soit même !
Que les victimes de toutes ces exactions reposent en paix et que les auteurs des
réanimations de haines aillent les rejoindre ! Amen !
nous venons de commemorer LA SORTIE D EGYPTE pessah qui s est passee il y a3000 ans ou plus ou moins EUX ILS ONT OUBLIER CE QUI S EST PASSE ILY A 70 ANS Q HACHEM LES VENGE
Complètement déchirant – un texte très fort – et qui nous amène à la réalité d aujourd hui en voyant toute cette haine déferlée sur le peuple juif et çe de part le monde entier – am Israel hai
Ce message doit réveiller nos juifs qui se complaisent a se poser des questions sur le choix d’un candidat français capable de nous préserver ! Nos Juifs se leurrent ! Reveillez Vous !cessez de trouver des circonstances atténuantes !Battons nous et plions Bagages a présent que HKBH Nous a permis de récupérer notre Pays !
Une seule chose : n’oubliez jamais !!!
POUR NE JAMAIS OUBLIER……
Quel texte poignant !
Et on n’oublie pas aussi le rav Jonathan Sandler et ses chers enfants Arié et Gabriel Sandler, ainsi que la petite Myriam Monsonego, assassinés le 19 mars 2012, devant l’école Ozar Hatorah à Toulouse.
Qu’HM ait pitié de son peuple.