Appel à l’intifada : Des associations antiracistes déposent plainte contre l’activiste Omar Alsoumi
Les associations Lutte pour l’égalité dans l’antiracisme (LEA) et Jeunesse française juive (JFJ) portent plainte contre le militant Omar Alsoumi pour ses appels à l’intifada lancés lors de manifestations pro-Palestine à Paris.
Les associations antiracistes Lutte pour l’égalité dans l’antiracisme (LÉA) et Jeunesse française juive (JFJ) déposent plainte pour “appel à la violence” et “appel à la haine” ce mardi 12 novembre contre l’activiste pro-Palestine Omar Alsoumi. Elles reprochent au cofondateur du collectif Urgence Palestine d’avoir appelé à l’intifada (terme arabe signifiant “soulèvement”) à plusieurs reprises lors de manifestations à Paris.
Sur de nombreuses vidéos diffusées sur les réseaux sociaux et rassemblées par les deux associations, on peut effectivement voir Omar Alsoumi multiplier les appels en ce sens lors de manifestations pro-Palestine. « Il faut exporter partout la résistance et le souffle de l’intifada : dans nos quartiers, dans nos facs et dans nos usines », déclare le militant devant la foule le premier mai 2024. À l’occasion d’un rassemblement intitulé “Palestine et Liban résistent ensemble” le 27 septembre, Omar Alsoumi s’exclame : « Quand on dit Intifada en France, ça signifie qu’on est déterminés et résolus, par tous les moyens nécessaires, pour obtenir nos droits et pour faire cesser la complicité des gouvernements avec le génocide mené par le régime fasciste sioniste ! » Le militant récidive, le 15 octobre, en présence de Manuel Bompard, coordinateur de la France insoumise, et des élus insoumis Louis Boyard et Rima Hassan. Lors de ce rassemblement, il appelle les participants rassemblés sur la place de la République à scander le mot “Intifada”.
« Ces déclarations sont un appel à la guerre civile »
« Ces sorties appelant à l’intifada en France ne sont pas uniquement des attaques envers les Français juifs, elles visent l’ensemble de la population », estime le président de l’association LÉA, Laurent de Béchade, qui s’inquiète de la multiplication de ce type d’appels depuis les attaques perpétrées par le Hamas le 7 octobre 2023. Laurent de Béchade rappelle que le terme renvoie « à deux conflits très violents et meurtriers » sur le plan historique et non pas à un « soulèvement pacifique » et assure que son association a l’intention de porter plainte contre toutes les personnes prononçant ce type d’appels. « C’est l’État français qui est visé à travers ces déclarations, qui sont un appel à mener la guerre civile en France, affirme-t-il. Ces militants voient le monde actuel sous le prisme de la guerre sainte ».
L’association attend une “condamnation sévère” de la part de la justice, qui fasse jurisprudence en reconnaissant qu’appeler à l’intifada constitue bien un appel à la violence et à la haine. LÉA était sur le banc des parties civiles le 23 octobre lors du procès d’Elias d’Imzalene, autre militant d’Urgence Palestine qui avait appelé à « mener l’intifada dans Paris » et « dans les quartiers » place de la Nation le 8 septembre dernier. La sortie d’Elias d’Imzalene avait été signalée à la justice par l’association LÉA et par le ministre de l’Intérieur démissionnaire Gérald Darmanin le 10 septembre.
Lors de l’audience qui visait à déterminer si le terme “intifada” renvoyait ou non à un concept violent, le militant s’était défendu en affirmant que le mot renvoyait à une « expression pacifique de l’indignation face au génocide Palestinien ». La procureure a requis 8 mois de prison avec sursis et 2000 euros d’amende. Le jugement sera rendu le 19 décembre prochain. Si ces militants nient tout “appel à la violence”, Laurent de Béchade espère que ces propos seront considérés comme tels par la justice afin de lever toute ambiguïté : « C’est important pour nous de souligner la duplicité de ces radicalisés qui se font passer pour des pacifistes… Et au vu des évènements récents, ces appels à la violence trouvent malheureusement un écho dans la société »
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