ANTISEMITISME-MARSEILLE: UNE STÈLE EN MÉMOIRE DE PIERRE MENDÈS FRANCE VANDALISÉE
Une stèle en mémoire de l’ancien chef du gouvernement a été taguée à Marseille. Son petit-fils, qui a dénoncé « le caractère antisémite » de cet acte, a reçu le soutien du maire de la ville, Benoît Payan.
Une stèle en mémoire de Pierre Mendès France a été taguée à Marseille, un acte dénoncé comme antisémite par le petit-fils de l’ancien chef du gouvernement.
Sur la stèle « promenade de la plage Pierre Mendès France, homme d’Etat 1907-1982 », le mot « homme » a été rayé et le mot « chien » tracé au dessus à la peinture blanche, a constaté le dimanche 19 mai à la mi-journée un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP).
Sur le réseau social X, Tristan Mendès France, petit-fils de l’homme politique, qui fut plusieurs fois ministre et chef du gouvernement de juin 1954 à février 1955, a posté une photo de la stèle taguée, avec ce commentaire: « On m’informe de cet acte de vandalisme sur une plaque portant le nom de mon grand-père à Marseille. Vue l’atmosphère, peu de doute sur son caractère antisémite. »
En réponse à ce post, le maire divers gauche de la deuxième ville de France, Benoît Payan, a « condamné avec la plus grande fermeté tous les actes antisémites qu’ils soient à Marseille ou ailleurs ».
« Les services de la ville sont mobilisés et je saisis le Procureur de la République. Vous avez tout notre soutien », a-t-il ajouté, toujours sur le même réseau social.
Source
https://www.bfmtv.com/marseille/marseille-une-stele-en-memoire-de-pierre-mendes-france-vandalisee-son-fils-denonce-un-acte-antisemite_AN-202405190260.html
Pierre Mendès France1, parfois surnommé PMF, est un homme d’État français, né le 11 janvier 1907 à Paris et mort le 18 octobre 1982 dans la même ville. Il est président du Conseil des ministres du 18 juin 1954 au 23 février 1955.
Pierre Mendès France est issu d’une vieille famille d’ascendance séfarade judéo-portugaise du nom de « Mendes de França », installée à Bordeaux, Rochefort, Louviers et Paris. Son premier ancêtre établi en France est Luís Mendes de França, arrivé du Portugal vers 1684 et établi à Bordeaux en provenance de La Rochelle. Son père, Cerf-David Mendès France, fondateur d’une entreprise de confection, était rigoureusement areligieux. L’affaire Dreyfus avait été la grande bataille de sa vie, qu’il avait vécue « moins en juif solidaire qu’en démocrate indigné », démocrate de gauche bien qu’il n’ait jamais adhéré à aucun parti politique. Sur le sujet des études de son fils, sa position était claire : le parcours sera laïc, de l’école communale au doctorat en droit. Évoquant son rapport au judaïsme en mars 1976 dans L’Arche, Pierre Mendès France se définit comme non religieux et non pratiquant et explique que, s’il se sait juif, « ce n’est ni un fait religieux ni un fait racial », mais « une sensation », « une sensibilité » « et donc une réalité ».
La sœur de Pierre, Marcelle Grumbach, précise que leur mère était plus superstitieuse que croyante, et elle confirme que le père, Cerf-David Mendès France, était rigoureusement areligieux, raison pour laquelle c’est à Strasbourg, chez les grands-parents maternels, que Pierre a fait sa bar-mitzvah. Il s’est rapidement éloigné des valeurs religieuses mais il a plusieurs fois exprimé son attachement au judaïsme. Lors de l’entrevue rapportée par la revue L’Arche, il disait en 1976 : « Je sais que je suis juif. Mes enfants, qui n’ont pas la foi plus que moi savent qu’ils sont juifs. Je sens que les antisémites me considèrent comme juif, voilà les faits. ». De même, Pierre Birnbaum rapporte cette affirmation de Mendès France : « Je suis athée, républicain français mais je suis aussi très attaché au judaïsme. C’est comme ça… ».
C’est Benoit Payan qui récemment en déplacement en algérie déclarait qu’en se réveillant, il se croyait à marseille ! Il a eu le mot juste ce cher benoit. On sait ce que le terme chien signifie de l’autre côté de la méditerranée. Ce sont sans doute des chances qui ont tagué ce monument, de la même façon qu’ils l’auraient fait à alger.