Affaire Sarah Halimi : « ce n’est pas une affaire juive, mais une affaire française »
Par Corine Goldberger
Lors de l’hommage aux victimes de la rafle du Vél d’Hiv, le 16 juillet, le Président Emmanuel Macron a appelé la justice à « faire toute la clarté » sur la dimension antisémite du meurtre de Sarah Halimi, « Malgré les dénégations du meurtrier ». Nous avons demandé à Gilles-William Goldnadel, avocat de la famille Halimi, et écrivain, de réagir à cette déclaration.
Sarah Halimi, 65 ans, était une ancienne directrice de crèche, de confession juive, mère de trois enfants. Le 4 avril dernier. Elle a été torturée à son domicile, une HLM du quartier de Belleville à Paris par son voisin Kobili Traoré, 27 ans, puis défenestrée. Les coups portés par l’agresseur, qui s’était introduit chez elle en pleine nuit pendant qu’elle dormait, ont été d’une violence extrême. Tandis qu’il s’acharnait sur sa victime, Kobili Traoré la traitait de «Sheitan» ( Satan en arabe), déclamait des sourates du Coran, et a crié «Allahou akbar» plus d’une dizaine de fois. Personne n’est venu en aide à Sarah Halimi.
En revanche, des voisins ont appellé la police, qui s’est rendue sur place, mais n’est pas intervenue. L’assassin qui nie le mobile antisémite, savait parfaitement que sa victime était juive, selon l’enquête. Le frère de Sarah Halimi a révélé que sa sœur lui avait dit avoir peur de Traoré, qui l’avait traitée de sale juive. Indifférence, déni, ce crime très violent qui a eu lieu en pleine campagne présidentielle, avait jusqu’ici peu intéressé les médias.
Alors que Kobili Traoré a été mis en examen le 10 juillet pour homicide volontaire sans préméditation, et séquestration sur Sarah Halimi, la justice n’a pas retenu le caractère antisémite du meurtre, à la stupéfaction de la famille, de la communauté juive et d’une partie de l’opinion publique.
Marie Claire : L’appel du président Macron à la justice à « faire toute la clarté » sur le meurtre de Sarah Halimi est-il un désavoeu de la juge qui n’a pas retenu le caractère antisémite du meurtre ?
Gilles-William Goldnadel Non. Je me garderais bien de dire que le Président de la République est intervenu dans une affaire en cours, En réalité c’est l’expression du désir assez normal de tout citoyen voulant voir la justice faire toute la lumière sur une affaire. Les esprits chagrins qui ont vu là une intrusion dans les affaires de la justice exagèrent. Et j’observe d’ailleurs que quand François Hollande s’est rendu au chevet de Théo (1) personne n’y a vu un signal à l’égard des juges, alors même que la thèse des policiers est différente de celle du jeune Théo. Il était bon qu’enfin et plusieurs mois après ce drame épouvantable, le Président de la République prononce le nom de la victime, Sarah Halimi.
M.C : Néanmoins cette déclaration d’Emmanuel Macron peut-elle influencer les magistrats qui seront chargés de juger Kobili Traoré ?
G-W.G : Non. Mais cela signifie que cette affaire est enfin sortie des limbes médiatiques dans laquelle elle se trouvait depuis le début, et j’y avais vu malheureusement la réticence publique à traiter des affaires d’antisémitisme lorsque l’assassin est musulman. Comme je l’ai dit dans une formule peut-être à l’emporte-pièce, mais que je ne regrette pas, si l’assassin avait été un blond aux yeux bleus, la France entière serait descendue dans la rue.
M.C : Et pourtant, avant cet assassinat, il y a eu celui d’Ilan Halimi par le gang des barbares, ceux des enfants et d’un professeur de l’école juive Ozar Hatorah de Toulouse par Mohamed Merah, ceux de quatre juifs par Amedi Coulibaly dans l’Hypercasher de Vincennes… On aurait donc pu imaginer que les medias ne seraient plus aussi réticents à parler de l’antisémitisme chez des musulmans. Comment expliquer leur silence ?
G-W.G : C’est parce que l’idéologie est plus forte que la réalité. Lors de la première affaire Halimi, après l’assassinat du jeune Ilan, on l’a peut-être oublié mais pendant plusieurs semaines, des intellectuels, des journalistes contestaient le caractère antisémite de la bande des Barbares, qu’ils décrivaient comme des criminels un peu paumés. Alors évidemment, quand la réalité saute aux yeux, quand des islamistes en armes rentrent dans un hypercasher, l’idéologie a peu de place pour faire son nid. Mais dès qu’elle en trouve un peu, elle y va. Une crainte obséquieuse de l’islamisme, une sorte de « surmoi antiraciste » très mal placé en l’occurrence, font à chaque fois cruellement leur œuvre.
M.C : On a lu souvent à propos de cette affaire que « la communauté juive est indignée », comme si ce meurtre épouvantable en plein Paris ne concernait qu’une communauté et n’indignait pas le pays entier. Et alors même que des personnalités, non juives d’ailleurs, comme le philosophe Michel Onfray, l’écrivain Pascal Bruckner, la journaliste Sonia Mabrouk, et d’autres ont lancé un appel dans le Figaro pour que toute la lumière soit faite sur le meurtre de Sarah Halimi.
G-W.G : Il ne s’agit pas en effet d’une affaire juive, mais d’une affaire française. La victime était française, l’assassin, Kobili Traoré, est français, et c’est dans le cadre d’un assassinat islamiste à la française, que cette énième affaire tragique survient.
Il y a dans cette expression, « la communauté juive est indignée », à la fois du vrai et du faux. La communauté juive n’est pas seule. Il y a en effet à ses côtés des personnalités, des intellectuels émérites, qui ont pris parti, mais on est malgré tout dans la fameuse « recette du pâté d’alouette » : un cheval, une alouette. Un énorme silence médiatique face à quelques personnalités qui se sont manifestées. Lors de la première affaire Halimi, le meurtre d’Ilan par le Gang des barbares, j’avais participé à la première manifestation de protestation. La communauté juive était assez seule. Lorsqu’elle fait cavalier seul, on le lui reproche, mais lorsqu’elle appelle les autres à la rejoindre, il n’y a pas foule. Il faut supplier pour que les medias et la justice s’occupent de ces affaires, et s’en occupent bien. Ca ne vient jamais spontanément.
M.C : A t-on une idée de la date du procès de Kobili Traoré ?
G-W.G : Non, et ça a plus à voir avec la lenteur de la justice en général qu’avec le fond de cette affaire. C’est une affaire longue à traiter, il est normal qu’il y ait des développements.
1) Théo est ce jeune homme blessé en février dernier lors d’une interpellation policière. Quatre policiers ont été mis en examen. Trois pour violences volontaires en réunion et le quatrième pour viol par une matraque.
Source :
http://www.marieclaire.fr/sarah-halimi-affaire-antisemitisme-gilles-william-goldnadel,1186454.asp
C’est aussi une affaire d’antisémitisme, croyez vous que si elle avait été une chrétienne cette Dame aurait subi le même sort…Les magistrats et les politiques sont des lâches, qui utilisent tous les subterfuges pour ne pas heurter ces chers suppôts d’Allah. Tout est bon, la folie, la drogue, l’alcool pour se défausser de ces tous ces atrocités …
« j’y avais vu malheureusement la réticence publique à traiter des affaires d’antisémitisme lorsque l’assassin est musulman »
et oui car les voix des musulmans c’est important lors des élections, faut surtout pas contrarier les chouchous de tout l’appareil politique. Si l’assassin était blond aux yeux bleus par contre, la belle affaire que de pointer du doigt le ‘de souche’ raciste qui vote probablement fn …
« l’assassin Kobili Traoré est français »
mon cul !
« C’est une affaire longue à traiter »
http://rm-carter.com/_media/img/large/ecartelement-8×12.jpg
http://rm-carter.com/supplices.html
en + d’avoir commis l’horreur avec la + ignoble lâcheté, en + de se foutre de la gueule du monde avec des mensonges débiles pour se défendre, en + d’insulter le créateur au nom duquel il a commis un acte satanique, il sème la discorde au sein de la communauté :
http://www.lemondejuif.info/2017/06/affaire-sarah-halimi-lavocat-goldnadel-accuse-communaute-juive-organisee/
Si on simplifiait, si on cessait de vouloir faire briller nos esprits !
Tout acte antisémite sur le sol français est une affaire française et non une affaire juive.
Présenter un argumentaire sous cet angle, c’est contribuer à entretenir le débat sur la Question Juive qui subsiste depuis la nuit des temps.
De même, on sait historiquement qu’à chaque fois qu’il y a une poussée migratoire musulmane dans un pays d’accueil, les juifs en font les frais en tant que victimes, soit directement, soit secondairement dans la mesure où le dit-pays d’accueil optera pour le sacrifice de « ses » juifs au profit de la population arrivée plus récemment.
Le crime est commis en France,
la victime et l’assassin sont de nationalité française.
La suspicion d’antisémitisme est très fortement avérée.
Un crime raciste à caractère antisémite, commis en France devient logiquement une affaire française.