Affaire Merah : enquête presque bouclée
Trois ans après les assassinats commis au nom du jihad par le terroriste islamiste Mohammed Merah, à Toulouse et Montauban, entre le 11 et le 19 mars 2012, l’enquête toulousaine sur ses éventuelles complicités touche à sa fin. Le parquet antiterroriste de Paris avait confirmé en janvier notre information selon laquelle l’enquête est bel et bien «en voie d’achèvement.» Le 4 février, le père du tueur au scooter a été entendu, à Toulouse, par la sous-direction de l’antiterrorisme de la police judiciaire. Une audition libre qui n’a pas apporté grand-chose à l’enquête. Abdelkader Merah, le frère du tueur soupçonné de complicité d’assassinat, pourrait donc être renvoyé prochainement devant une cour d’assises.
Tout comme, Fetah Malki, accusé d’avoir fourni des armes à Mohammed Merah mais se défendant d’avoir eu connaissance de ses projets criminels. Durant ces trois années, l’enquête a ratissé de près l’entourage proche du tueur au scooter. Ces anciens délinquants chevronnés avec lesquels il a multiplié les casses et les cambriolages ont tous été remis en liberté à l’issue de leur garde à vue. Dans une seconde phase, l’enquête a ciblé les personnages emblématiques du dossier : sa sœur, Souad Merah, proche d’Abdelkader et surtout Olivier Corel, alias «l’émir blanc» d’Artigat, issu de la mouvance islamiste et déjà apparu dans l’affaire de 2007 et du réseau d’acheminement de jihadistes vers l’Irak. Tous les deux ont été relâchés sans qu’aucune charge ne soit retenue à leur encontre. Au total, ce sont une trentaine de personnes entendues. La grande majorité évoluant hors du cercle lié à l’islam radical.
L’enquête au long cours n’a pas permis de révéler, à Toulouse, l’existence d’une cellule terroriste structurée autour de Mohammed Merah et sur le point de commettre d’autres attentats. Elle n’a pas non plus mis au jour un financement du jihad ou des achats d’armes à visée terroriste. Aucune cellule active contrairement à celle constituée autour des frères Kouachi. Merah s’est appuyé sur son réseau local d’ex-malfrats pour nourrir en secret son projet criminel et abattre, seul, trois militaires, trois enfants juifs et un enseignant. Une enquête qui n’a pas permis d’entendre
Sabri Essid qui a quitté le territoire courant 2014. Cet ancien grutier de mouvance salafiste toulousaine était le demi-frère de Mohammed Merah.
source :
http://www.ladepeche.fr/article/2015/06/02/2116435-affaire-merah-enquete-presque-bouclee.html
Souad «discrète» en Algérie
source :
http://www.ladepeche.fr/article/2015/06/02/2116442-souad-discrete-en-algerie.html
Souad Merah a disparu de Toulouse début mai 2014 avec ses quatre enfants. Un départ officiellement discret même si les policiers la surveillaient et avaient même avancé sa convocation pour son audition mi-avril, dans le cadre de l’enquête sur les assassinats de son frère. Sous le coup d’aucune enquête lors de son départ, Souad, alors âgée de 36 ans, et ses enfants, ont pris l’avion à Barcelone pour rejoindre la Turquie. Et la Syrie ? La sœur aînée de Mohammed Merah a toujours affirmé qu’elle n’avait jamais passé la frontière avec ses enfants. Elle devait rejoindre son mari, Abdelouahed El Baghdadi parti quelques semaines plus tôt mais finalement le couple restera séparé. Cette séparation dure, puisque lors d’un retour rocambolesque en septembre 2014 – attendu à Paris, il avait atterri à Marseille avant de se livrer le lendemain –, son compagnon a été interpellé et placé en détention soupçonné d’association de malfaiteurs à visée terroriste. Il s’y trouve toujours, même s’il affirme n’avoir jamais participé aux combats en Syrie qu’il aurait quittée après s’être évadé d’une prison de Daesh.
Souad Merah a, elle, trouvé refuge en Algérie. Après les crimes de son frère dont elle s’est beaucoup occupée quand il était petit, Souad Merah a très vite jugé la vie à Toulouse «insupportable». Un appartement qui avait été promis au couple avant les crimes du «tueur en scooter» leur a finalement été refusé et ce couple, engagé dans un islam très radical, a cherché «une terre d’accueil». Après l’échec de la Syrie, elle est repartie en Algérie, restant volontairement discrète pour éviter de froisser la police locale peu connue pour sa souplesse.
L’engagement radical de cette mère de famille a été signalé dès 2008, époque où elle a été fichée par les services de renseignements avec son frère Abdelkader. Elle a notamment séjourné en Égypte en 2010, fréquentant université islamique et écoles coraniques. Un retour en Égypte avait même été envisagé mais c’est finalement dans la banlieue d’Alger que Souad, dont les deux fils aînés sont rentrés à Toulouse en septembre 2014, vit désormais, essayant de se faire oublier sur la terre natale de ses parents.
ET LE PÈRE QUI ACCUSE L’ÉTAT DE COMPLOT …..
D’occupes ils sont devenu occupants