Affaire Ben Barka : précisions sur l’assassinat et le rôle du Mossad
L’Historien israélien Yigal Bin-Nun, qui a enquêté auprès des principaux protagonistes de cette affaire, dans le cadre des relations entre Hassan II et le jeune Israël éprouve la nécessité d’apporter quelques précisions importantes sur ses découvertes :
» Suite aux questions de certains, je précise : je n’ai jamais dit aux journalistes de Yediot Ahar not qu’Israël etait impliquée dans l’assassinat de Ben Barak, mais uniquement dans son enterrement, selon la requête de Dlimi. En outre, à mon avis, Hassan II n’a pas donné l’ordre de tuer Ben Barka. Sa mort a été causée par un excès de zèle de la part de Dlimi.
Oufkir n’était pas impliqué dans le meurtre. Aussi, avant sa mort, Eliezer Sharon ne m’a pas dit que le lieu de l’enterrement était la forêt Saint Germain. Ce n’est qu’une de mes déductions, suite à une série de questions que je lui ai posées sur le lieu de l’enterrement. Eliezer Sharon a répondu à toutes mes questions non en indiquant seulement une forêt au nord-ouest de Paris. J’en ai déduit que ça ne pouvait être que la foret Saint Germain.
Contrairement à ce qui a été publié en mon nom, Oufkir n’avait aucun rapport avec « l’accord de compromis » pour le départ des Juifs du Maroc moyennant une indemnisation de 50 à 250 M. de $. il s’est même prononcé contre les conditions de cet accord. En outre Dlimi qui était responsable du meurtre de Ben Barak a été acquitté par la justice française et Oufkir qui n’était impliqué ni dans l’enlèvement ni dans la mort de Ben Barak a été jugé par contumace à la prison à vie par la justice française.
Ben Barak n’a pas été enterré dans un jardin public. L’été 1998, Eliezer Sharon agent du Mossad m’a confirmé que lui Zeev Amit (et Raphy Eitan) ont enterré Ben Barak dans une forêt au nord ouest de Paris, après avoir pris son corps d’une baignoire. Voici mes réponses aux 3 questions. Qui a commandité le crime? personne, on voulait plutôt le retour de Ben Barak au Maroc avant la conférence tricontinentale de la Havane. L’exécuteur est Dlimi (par excès de zèle) avec l’aide de Miloud Tounsi alias Chtouki. Le corps de Ben Barak a été dissous par des produits chimiques en contact avec l’eau de pluie ».
Yigal Bin-Nun, historien israélien d’origine marocaine, chargé de cours à l’Université de Paris VIII, étudie depuis huit ans les relations secrètes entre le Maroc et Israël. C’est dans ce cadre qu’il a reconstitué les modalités de l’émigration de la communauté juive, d’abord clandestine organisée par le tout jeune Mossad, puis officialisée par ce qui fut sobrement appelé « l’accord de compromis » entre Hassan II et Israël
source :
http://jforum.fr/2015/03/affaire-ben-barka-precisions-sur-lassassinat-et-le-role-du-mossad/