Accord avec les Emirats arabes unis : Ehoud Yaari explique la victoire de la « Doctrine Netanyahou »

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par Shraga Blum

La déception et la colère son palpables et compréhensibles à droite et particulièrement en Judée-Samarie, où l’on a le sentiment d’avoir été floué une fois de plus par des promesses non tenues du Premier ministre Binyamin Netanyahou. Ce sentiment est d’autant plus fort que l’on réalise que durant des mois, le discours officiel – tant israélien qu’américain – parlait d’une souveraineté qui était sur le pas de la porte alors qu’en coulisses se préparait un accord – historique certes – mais qui la reportait aux calendes grecques.
Parmi les innombrables analyses qui paraissent depuis l’annonce de cet accord, si l’on fait abstraction des cris de victoire et de joie des adversaires de l’extension de la souveraineté, il y en a une qui mérite l’attention car elle prend en compte la politique diplomatique suivie par Binyamin Netanyahou depuis des années qui s’avère beaucoup plus constante et intelligente qu’il n’y paraît, notamment sur le long terme, et surtout gagnante. Elle est exposée par Ehoud Yaari, spécialiste du Moyen-Orient de la chaîne Hadashot 12.
Après avoir relevé le caractère historique de l’accord signé entre Israël et les Emirats Arabes Unis, Ehoud Yaari jette un regard rationnel et global sur la politique menée par Binyamin Netanyahou sur le plan international et qu’il appelle la « Doctrine Netanyahou » même si le Premier ministre ne l’a jamais ouvertement exposée : contourner stratégiquement la question « palestinienne » pour la faire lentement disparaître des priorités de l’ordre du jour.

En ayant fait d’Israël une puissance dans bien des domaines et dont l’aide précieuse est recherchée, Binyamin Netanyahou est en train de réussir un pari gagnant : se rapprocher des pays arabes et créer des alliances en marginalisant de plus en plus l’Autorité Palestinienne. Les réactions affolées à Ramallah et à Gaza en sont une preuve : pour les pays du Golfe et d’autres pays musulmans, les relations avec Israël passent désormais avant la question « palestinienne » dont ils n’ont jamais récolté le moindre fruit et qui est ressentie de plus en plus comme . un boulet. Avec la menace iranienne d’un côté et l’aide précieuse qu’Israël peut leur apporter dans les domaines diplomatique (relations avec Washington), économique, technologique et scientifique de l’autre, certains dirigeants arabes ont vite fait leur calcul.
Ehoud Yaari explique : « Selon la vision que Binyamin Netanyahou tient depuis toujours, Israël devait devenir une puissance diplomatique mondiale afin de se rapprocher ensuite de pays arabes et musulmans et retirer à l’Autorité Palestinienne son droit de veto sur les relations entre Israël et les pays arabes ». Et c’est ce que réussit à faire Binyamin Netanyahou.
Comme l’a relevé le Premier ministre dans sa conférence de presse, l’axiome intouchable qui prévalait jusqu’à présent – et qui prévaut encore à gauche ainsi qu’à Paris, Bruxelles ou chez les démocrates américains- selon lequel seul un accord avec les « Palestiniens » ouvrira à Israël les portes du monde arabe, a été battu en brèche.
Pour Ehoud Yaari, cette « Doctrine Netanyahou », qu’il partage par ailleurs entièrement, se base sur le fait que les « Palestiniens », quels que soient leurs dirigeants, n’accepteront jamais de faire les concessions nécessaires en vue d’un accord avec Israël. Il est donc vain de s’investir avec obstination dans ce dossier. C’était vrai lors des Accords d’Oslo et ça l’est encore aujourd’hui. Le journaliste note d’ailleurs avec ironie que les « Palestiniens » avec lesquels il discute sont d’accord avec cette analyse alors que certains milieux politiques en Israël veulent encore croire que c’est faux…
Ehoud Yaari conclut en notant cette donnée stratégique importante : Abou Mazen et l’Autorité Palestinienne sont dans une situation de frustration totale car ils se rendent compte qu’ils ne fixent plus l’ordre du jour, qu’ils n’ont plus le pouvoir de nuisance qu’avait Yasser Arafat et que leur avis ne compte plus comme auparavant auprès des dirigeants arabes qui veulent se rapprocher d’Israël. Et ceci, comme l’a dit le Premier ministre dans son intervention, parce qu’Israël est en position de force, et qu’au Moyen-Orient plus que partout ailleurs, on respecte les forts.

Le journaliste Tsvi Yehezkeli, le pendant d’Ehoud Yaari sur la chaîne Hadashot 13 est plus cinglant encore : « Cet accord est une lourde défaite pour les Palestiniens. Ils ont carrément jetés au bord de la route. La majorité du monde arabe veut suivre l’exemple des Emirats »
Si Binyamin Netanyahou, malgré ses revirements et ses promesse non tenues, parvient à marginaliser la « question palestinienne », il aura réussi à opérer avec méthode, clairvoyance et patience une mutation stratégique fondamentale pour l’avenir de l’Etat d’Israël : détricoter l’une des causes les plus factices de l’Histoire, celle d’un peuple inventé dans le seul but de faire disparaître l’Etat d’Israël.
Et ce jour là, l’application de la souveraineté israélienne sur le berceau de peuple juif deviendra une chose bien plus aisée.
Source :
https://lphinfo.com/accord-avec-les-emirats-arabes-unis-ehoud-yaari-explique-la-victoire-de-la-doctrine-netanyahou/

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