11 novembre 2018 : un hommage gênant à Pétain retiré du programme officiel

Avant d’être subitement retiré des documents officiels annonçant le déroulé des commémorations de l’Armistice, un hommage aux huit maréchaux de la Grande Guerre s’était glissé dans le programme.
Le scandale était prêt à éclater. Pour les commémorations du centenaire de l’Armistice le 11 novembre prochain, le déroulé du programme a été dévoilé en septembre dernier avec de nombreuses étapes commémoratives à l’occasion de cette date historique.

Mais dans ce déroulé, s’était glissé un hommage aux huit maréchaux de la Grande Guerre, dont le le maréchal Pétain, comme l’ont repéré nos confrères de Mediapart.

Ainsi, dans le dossier de presse, était prévu le dimanche 11 novembre à 9 heures, une « cérémonie d’hommage aux maréchaux de la Grande Guerre à l’hôtel national des Invalides ». « Cette cérémonie, organisée par l’état-major des armées et le gouverneur militaire de Paris, se tiendra en présence du Président de la République. »
L’Élysée, contacté par nos confrères, déclare « ne pas comprendre comment une telle cérémonie ‘s’est retrouvée là' » en expliquant qu’elle n’était « pas dans le programme ».

Depuis, le paragraphe a disparu de tous les communiqués et textes qui annonçaient la journée commémorative.

Cette journée sera, par ailleurs, marquée par la présence d’une soixantaine de dirigeants dans la capitale française, dont Vladimir Poutine, Angela Merkel et Donald Trump.
Source :
https://www.rtl.fr/actu/politique/11-novembre-2018-un-hommage-genant-a-petain-retire-du-programme-officiel-7795250978

Verdun : l’ombre de Pétain
Elle serait la plus ancienne carte postale vendue dans la boutique. La plus ancienne, et surtout la plus polémique. Elle représente Philippe Pétain, avec son képi de Maréchal.

Elle serait la plus ancienne carte postale vendue dans la boutique. La plus ancienne, et surtout la plus polémique. Elle représente Philippe Pétain, avec son képi de Maréchal. Au verso, on peut y lire « Maréchal Pétain, vainqueur de Verdun 1916, commandant en chef de l’armée française 1917-1918, Chef de l’État Français 10 juillet 1940 – 20 août 1944 ». Pour quarante centimes, les visiteurs peuvent donc aussi repartir avec un petit souvenir à la gloire du chef du régime de Vichy.
Pétain et Verdun, une histoire très sensible. Car le militaire, connu comme « l’homme de Verdun », a été vénéré par les anciens Poilus de 14. Et cette carte postale soigneusement rangée dans l’un des kiosques à roulettes, « se vend bien », assure Olivier Gérard, directeur de l’Ossuaire. « Parfois, on nous en achète vingt d’un coup », ajoute-t-il. Parfois aussi, les employés retrouvent cette carte retournée dans son présentoir, parfois encore, des visiteurs la déchirent en public au cœur de la boutique, parfois enfin, elle est jetée vigoureusement par-dessus le comptoir de caisse.
« J’ai fait faire une autre carte postale, il y a trois quatre ans, qui représente le général Pétain, le vainqueur de Verdun », précise Olivier Gérard. Si cette dernière a effectivement fait son entrée sur les présentoirs, celle du Maréchal n’en a pas pour autant été retirée. Après un court silence, le directeur de l’Ossuaire justifie : « Je la vends plus par tradition ».

Le Colonel Boissé, président du comité de l’Ossuaire aime de son côté rappeler que « l’Ossuaire est le gardien de la mémoire de la Bataille de Verdun. Dans le cloître, face à la chapelle, sur la pierre est gravé le nom de ceux qui étaient à son origine. » Le nom de Philippe Pétain y figure en bonne place. « On ne va pas raser l’Ossuaire pour ça », ajoute le colonel Boissé.
Mais l’image du Maréchal Pétain ainsi associée au symbole de la Bataille de Verdun fait forcément débat. « On ne peut pas oublier ce qu’il a fait pour Verdun, on ne peut pas non plus oublier ce qu’il a fait à la population israélite », estime Olivier Gérard, « mais on ne peut pas non plus prostituer l’Histoire », ajoute-t-il enfin.
L’Ossuaire de Douaumont est géré par une fondation privée, mais pour financer ses travaux de rénovation engagés fin 2011 dans le cadre des commémorations du Centenaire, il a bénéficié de l’aide de fonds publics. Chaque année, depuis la mort de Philippe Pétain en 1951, au mois de novembre, une messe est organisée dans la chapelle de l’Ossuaire de Douaumont à sa mémoire. Messe qu’organise l’association pour défendre la mémoire du Maréchal Pétain (ADMP), qui s’est donné pour mission d’obtenir le rapatriement de la dépouille de Pétain de l’Île d’Yeu à Douaumont, et la révision du procès de 1945. À un mois de la tenue de cette messe, le site internet de l’ADMP n’annonce, pour l’heure, aucune date de « pèlerinage » pour 2013, comme il le fait habituellement.
Vendre une carte postale à l’effigie du maréchal Pétain ne constitue pas juridiquement une infraction, selon la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse. Si son ombre plane encore à Douaumont non loin de là, d’autres ont choisi de bannir son nom. Verdun a débaptisé en 1945 sa place « Philippe Pétain » et l’a renommée « place de la Libération », la même année, son nom a été effacé sur le tableau des « citains » de la ville, titre que Philippe Pétain avait obtenu en 1921.
Léa BOSCHIERO
Source :
https://www.estrepublicain.fr/actualite/2013/10/13/l-ombre-de-petain